Hugues R. Gall : un livre de souvenirs pour un homme d’art et d’engagement

Un an après la disparition d'Hugues R. Gall (1940–2024), ses proches, amis et compagnons de route lui consacrent un vibrant hommage sous la forme d'un recueil collectif.

Intitulé « Hugues R. Gall – Mélanges » et publié par les éditions Gourcuff Gradenigo, ce livre rassemble 65 contributions de personnalités du monde de la culture, de la politique, de la musique et des arts, illustré de nombreuses photographies. Une manière de prolonger, par l'écriture, l'empreinte lumineuse de cet homme qui a marqué durablement l'Opéra national de Paris — qu'il dirigea de 1995 à 2004 — mais aussi le Grand Théâtre de Genève, l'Académie des beaux-arts ou encore la Fondation Claude Monet à Giverny.

Ce projet éditorial a été rendu possible grâce au soutien généreux de Thai Vu-An et à la ténacité de ses initiateurs, parmi lesquels Martine Kahane, Christian de Pange et Pierre Chastel. Loin de se contenter d'un hommage institutionnel, le volume prend le parti d'un portrait vivant, affectueux et souvent drôle, à la manière d'un tableau impressionniste. Les contributeurs ont été invités à délaisser les éloges convenus pour offrir des souvenirs personnels, des anecdotes, des instants de vérité. Il en résulte un livre à la fois littéraire, tendre et foisonnant, où transparaissent la liberté de ton, l'ironie élégante et l'exigence d'un homme de convictions.

Parmi les signataires de ces textes, on retrouve William Christie, Brigitte Lefèvre, Aurélie Dupont, Catherine Clément, Philippe Meyer, Alexander Neef, Francesca Zambello ou encore la princesse Farah Pahlavi — autant de voix qui dessinent un portrait pluriel d'Hugues Gall, homme de théâtre, de pouvoir et de fidélités.

Dans sa préface, Alexander Neef, actuel directeur de l'Opéra de Paris, rappelle combien Gall a su incarner une figure rare : celle d'un directeur d'institution à la fois cultivé, visionnaire et profondément attaché au service public de la culture. Quant à Philippe Meyer, il y voit un homme qui « imposait son autorité par sa connaissance des métiers de l'opéra », mais qui, sous l'apparente intransigeance, savait faire preuve d'une loyauté indéfectible et d'un humour ravageur.

Des ors de Garnier aux jardins de Giverny, des coulisses de Genève aux salons feutrés du ministère, « Mélanges » retrace aussi une époque — celle où la culture, loin d'être un simple décor, était le cœur battant du débat public. Hugues Gall l'a servie avec élégance, rigueur et passion.