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Franz Liszt (1811-1886) : Via Crucis S 53, les quatorze stations de la Croix (textes de Saint Venatius Fortunatus, Paul Gerhardt, Johann Rist). Consolations (Six pensées poétiques) S 172. Harmonies poétiques et religieuses S 173, n°9 (andante lagrimoso) et n°8 (Miserere d’après Palestrina). Oystein Stensheim, ténor (Jésus). Olle Holmgren, bass-baryton (Pilatus). Ditte Marie Brain et Magnhild Korsvik, sopranos. Mari Askvik, mezzo-soprano. The Norvegian Soloists’ Choir, dir. Grete Pedersen. Leif Ove Andsnes, piano. U1 CD Sony Classical. Enregistré en août 2024 à Oslo. Notice de présentation en anglais et allemand. Durée : 62:30
Sony ClassicalLe pianiste Leif Ove Andsnes et The Norwegian Soloists´Choir offrent une version habitée et bouleversante de l'austère Via Crucis de Franz Liszt.
Franz Liszt, comme beaucoup d'artistes, avait deux facettes. D'un côté le virtuose flamboyant et séducteur des jeunes années, de l'autre l'homme pétri de doute et de religiosité à l'âge de la plénitude.
L'œuvre religieuse de Liszt, composée après que celui-ci a été été ordonné prêtre à Rome en 1861, est la partie la moins connue de son répertoire, avec pourtant un catalogue impressionnant d'oratorios (La Légende de Sainte Elisabeth, Christus), de messes (Missa Choralis, Messe hongroise), de Psaumes, un Requiem, et ce fameux Via Crucis pour piano et chœur, chef d'œuvre sans doute austère mais d'une profonde humanité.
Composé entre 1866 et 1879, le Via Crucis restera inédit jusqu'à sa création à Budapest en 1929. Un oubli incompréhensible tant cette œuvre, conçue pour le rituel de la Semaine Sainte et illustrant chaque station du chemin de croix du Christ, est inclassable par son originalité, ses audaces harmoniques, son dépouillement, à la fois prière et cri de douleur.
Liszt a composé une partition vivante et concentrée, toujours renouvelée, alternant les pages a capella, les solos de piano, les chorals variés, prenant l'auditeur par la main pour l'emmener vers une grande réflexion sur les notions de sacrifice et de pardon.
« Via Crucis est une rencontre avec l'âme de Liszt« , explique Leif Ove Andsnes, dans le livret de son disque. Le pianiste norvégien et ses compatriotes de The Norwegian Soloists´Choir sous la direction de Grete Pedersen, nous livrent une version bouleversante d'humanité de ce Via Crucis.
Que ce soit dans la plénitude de l'hymne introductif quasi grégorien, le piano pudique et résigné de la Station 4 (Jésus rencontre sa mère), la violence des chœurs puis l'affliction de la Station 7 (Jésus tombe pour la seconde fois), la citation du choral de la Passion selon Saint Mathieu de Jean-Sébastien Bach dans la Station 5, le piano quasi abstrait de la Station 10 (Jésus est dépouillé de ses vêtements), ou encore la sérénité totale de la station 14 (La mise au tombeau), Via Crucis est avant tout un chemin de lumière.
Lumière parfaitement rendue par les sublimes voix du Norwegian Soloists´Choir. L'Amen final se fondant dans l'éther, comme en suspension, est un grand moment. Le jeu de Leif Ove Andsnes est également passionnant de bout en bout, par les variations de couleurs de son piano et ses tempos toujours fluides.
Le pianiste a également choisi des compléments de programme particulièrement judicieux, avec les six Consolations S 172, et les Harmonies poétiques et religieuses n°9 et 8. Cette dernière, Miserere d'après Palestrina, conclut avec délicatesse et pudeur un très grand disque touchant à l'au-delà.
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Franz Liszt (1811-1886) : Via Crucis S 53, les quatorze stations de la Croix (textes de Saint Venatius Fortunatus, Paul Gerhardt, Johann Rist). Consolations (Six pensées poétiques) S 172. Harmonies poétiques et religieuses S 173, n°9 (andante lagrimoso) et n°8 (Miserere d’après Palestrina). Oystein Stensheim, ténor (Jésus). Olle Holmgren, bass-baryton (Pilatus). Ditte Marie Brain et Magnhild Korsvik, sopranos. Mari Askvik, mezzo-soprano. The Norvegian Soloists’ Choir, dir. Grete Pedersen. Leif Ove Andsnes, piano. U1 CD Sony Classical. Enregistré en août 2024 à Oslo. Notice de présentation en anglais et allemand. Durée : 62:30
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