Tudor-Bournonville-Béjart par l’École de danse de l’Opéra de Paris
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Paris. Opéra Garnier. 26-IV- 2025. Spectacle de l’École de danse de l’Opéra de Paris, direction : Elisabeth Platel.
Continuo. Chorégraphie : Antony Tudor. Musique : Johann Pachelbel. Avec Lucía Abril Marcucci, Sacha Alié, Anaïs Morin Choukroun, Ilyane Bel-Lahsen, Ekaterina Bréau et Camillo Petochi.
Fêtes des fleurs à Genzano, pas de deux. Chorégraphie : August Bournonville. Musique : Edvard Helsted et Holger Simon Paulli. Avec Jeanne Larchevêque et Hadrien Moulin.
Napoli, pas de six et Tarentelle. Chorégraphie : August Bournonville. Musique : Edvard Helsted et Holger Simon Paulli. Avec Carlo Zarcone, Naël Dimbas, Marcel Sardà Masriera, Prune Kaufmann, Albane de Chanterac, Manon Baranger et Alyssia Ferreira-Casevecchie , Marie -Emeline Pelletier, Inès Briki, Adélaïde Jezequel, (pas de six), Colette Rieu et Samy Ilian Zerargui, Théa Katra, Sjhaun Blondel, Gauthier Millet-Maurin, Andrea Oulahcene, Jean-Baptiste Roblain Chollet, Joao Pedro Dos Santos Silva, Clément Banchereau (Tarentelle).
7 Danses grecques. Chorégraphie : Maurice Béjart. Musique enregistrée : Mikis Theodorakis. Avec Milo Mills, Marcos Silva Sousa, João Pedro Dos Santos Silva, Marcel Sardà Masriera, Manon Baranger, Achille Delaleu–Rosenthal….
Orchestre de l’Opéra national de Paris, direction : Maria Seletskaja
Pour le spectacle annuel de l'École de Danse, Élisabeth Platel, qui fêtait cette année ses 20 ans à la tête de l'École, a choisi trois chorégraphes en totale adéquation avec les objectifs d'une telle institution de formation.
Transmettre une trajectoire historique de la danse, un répertoire, et des techniques de danses utiles pour leur avenir, tel est le cahier des charges de l'École de danse de l'Opéra de Paris et ce spectacle annuel en est une formidable incarnation. En programment le Britannique Antony Tudor (1909-1987), le Danois August Bournonville (1805-1879) et le Français Maurice Béjart (1927-2007), danseurs et spectateurs survolent 150 ans d'histoire de la danse. Et c'est passionnant.
C'est Noureev qui a fait entrer Anthony Tudor au répertoire de l'Opéra de Paris. Fou amoureux de ce chorégraphe britannique d'une si belle pureté musicale, il avait monté une soirée entière d'hommage à Tudor autour de Continuo, Jardin aux lilas, Dark Elegies et Shadow Play en 1985 et depuis trente ans, l'Opéra de Paris avait totalement oublié ce chorégraphe pourtant si important du XXe siècle.
Qu'il revienne à l'Opéra par le biais de l'École est à saluer, et le choix de Continuo, créé pour la Juilliard School sur le Canon de Pachelbel est fort logique. Car il permet à ces trois couples d'apprentis danseurs de s'affranchir, tant musicalement qu'artistiquement, de la technique de l'adage pour vivre pleinement les joies du partenariat, de la danse à deux si fluide et des portés si nombreux et osés. Continuo est révélateur de ces années 70 new-yorkaises, où Balanchine et Robbins faisaient les beaux soirs du ballet à l'américaine, même s'il subsiste une théâtralité toute britannique due aux origines de son auteur. Les six jeunes danseurs de cette seconde distribution s'en sont fort bien sortis, entre la belle entrée de Lucia Abril Marcucci et Sacha Alié, suivis par leurs élégantes conversations chorégraphiques avec Anaïs Morin-Choukroun et Ilyane Bel-Lahson, et le duo Ekaterina Bréau-Camillo Petochi.
S'ensuivent deux Bournonville tout à fait bienvenus pour familiariser les élèves avec le style danois, nécessitant du ballon, du travail de sauts, de batteries, de rapidité, de mise en avant du danseur masculin, le tout dans la joie et la bonne humeur. Un parfait programme pour de jeunes gens qui ont tous magnifiquement relevé ce défi. À commencer par Jeanne Larchevêque, pétillante, et surtout Hadrien Moulin dans le légendaire pas de deux de Fête des fleurs à Genzano. Il y a là de la technique et de l'humour, tous deux en avaient à revendre. Mais Hadrien Moulin avait encore ce petit plus de la maturité, de la maitrise et surtout de cette joie absolue d‘être en scène. Un jeune danseur à suivre, assurément.
Les pas moins de vingt jeunes danseurs capables d'assurer le pas de six et la Tarentelle de Napoli (du même Bournonville) seraient tous à citer également, tant ils s'emparent de ce style joyeux avec panache. Il est curieux de voir à quel point ce ballet de 1842, mêlant technique classique et danse de caractère, ressemble presque à une battle de hip hop où chacun prend la scène à son tour pour épater les autres. En tout cas, cela prépare bien au travail de corps de ballet pour Don Quichotte, Giselle ou Casse-Noisette.
Le corps de ballet est à l'honneur dans les 7 Danses grecques que Maurice Béjart avait données à l'École de danse en 2000. Cela sied parfaitement à cette quarantaine de jeunes élèves qui se coulent dans cette composition. Laquelle ne fait pas partie des grands chefs d'œuvre béjartiens mais est toujours agréable à voir, bien construite entre ensembles, solos et duos, sur la populaire musique grecque de Theodorakis. Si l'on pouvait attendre plus d'assurance et de style béjartien du premier soliste Milo Mills, on retrouve ces deux qualités chez Achille Delaleu-Rosenthal et chez les deux Brésiliens de l'École, Marcos Silva Sousa et João Pedro Dos Santos Silva. On notera d'ailleurs à travers ce spectacle que l'École de l'Opéra est à l'évidence ouverte à la diversité.
Il y avait un ultime bonheur à cette soirée qui n'en manquait pas : celui de voir une femme dans la fosse, dirigeant l'Orchestre de l'Opéra national de Paris. On s'étonne de s'en étonner encore, mais c'est un fait : bien peu de femmes ont accès à la fosse de l'Opéra. Que cela soit l'Estonienne Maria Seletskaja est d'autant plus passionnant qu'elle est… une ancienne danseuse, désormais cheffe pour la danse. Et cela s'entend.
Crédits photographiques : © Svetlana Loboff / Opéra national de Paris
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Paris. Opéra Garnier. 26-IV- 2025. Spectacle de l’École de danse de l’Opéra de Paris, direction : Elisabeth Platel.
Continuo. Chorégraphie : Antony Tudor. Musique : Johann Pachelbel. Avec Lucía Abril Marcucci, Sacha Alié, Anaïs Morin Choukroun, Ilyane Bel-Lahsen, Ekaterina Bréau et Camillo Petochi.
Fêtes des fleurs à Genzano, pas de deux. Chorégraphie : August Bournonville. Musique : Edvard Helsted et Holger Simon Paulli. Avec Jeanne Larchevêque et Hadrien Moulin.
Napoli, pas de six et Tarentelle. Chorégraphie : August Bournonville. Musique : Edvard Helsted et Holger Simon Paulli. Avec Carlo Zarcone, Naël Dimbas, Marcel Sardà Masriera, Prune Kaufmann, Albane de Chanterac, Manon Baranger et Alyssia Ferreira-Casevecchie , Marie -Emeline Pelletier, Inès Briki, Adélaïde Jezequel, (pas de six), Colette Rieu et Samy Ilian Zerargui, Théa Katra, Sjhaun Blondel, Gauthier Millet-Maurin, Andrea Oulahcene, Jean-Baptiste Roblain Chollet, Joao Pedro Dos Santos Silva, Clément Banchereau (Tarentelle).
7 Danses grecques. Chorégraphie : Maurice Béjart. Musique enregistrée : Mikis Theodorakis. Avec Milo Mills, Marcos Silva Sousa, João Pedro Dos Santos Silva, Marcel Sardà Masriera, Manon Baranger, Achille Delaleu–Rosenthal….
Orchestre de l’Opéra national de Paris, direction : Maria Seletskaja
un três bon programme choisir avec beaucoup de soins pour ceux talentueux étudiants. me félicitations à la direction pour le choir d’un riche programme si bien danser. bravo.