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Le Palais des dégustateurs exhume une très personnelle Symphonie n° 9 de Bruckner par Carlos Païta

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Anton Bruckner (1824-1896) :  Symphonie n°9 en ré mineur. Philharmonic Symphony Orchestra. Direction : Carlos Païta. 1 CD Le palais des dégustateurs. Enregistré en 1992. Notice de présentation en français et anglais. Durée : 51:28’

 

Outre les enregistrements parus jadis du maestro argentin qui ont déjà été réédités, Le Palais des dégustateurs exhume des captations de concert du chef, comme cette Neuvième Symphonie de Bruckner, inédite jusque là et qui s'avère très singulière dans la discographie, à défaut de prétendre être une référence.

La découverte n'en vaut pas moins le détour pour qui connaît bien l'œuvre. Dans son effort entrepris pour réévaluer le legs musical de , Le Palais des dégustateurs réussit même à nous faire découvrir des inédits comme cette Symphonie n° 9 de Bruckner issue d'un concert de 1992 avec l'orchestre créé par et pour le maestro argentin, son « » (ni le lieu ni la date exacte ne sont précisés).

Tout comme pour la Huitième gravée en studio et diffusée à l'époque, que nous avons chroniquée précédemment, l'approche de Païta frappe par des idiosyncrasies qui la mettent à part de la discographie. Le texte de présentation insiste surtout sur la rapidité des tempos, mais ce n'est pas à notre sens le plus marquant ; globalement, l'œuvre dure même un peu plus longtemps que sous la baguette de Bruno Walter à New York en 1953. Certes Païta dirige plutôt vite, surtout pour le scherzo pris à un train d'enfer. Mais surtout, comme, mutatis mutandis, Knappertsbusch avant lui, il impose des écarts d'accents et de dynamique assez surprenants au regard des autres interprétations. Ainsi l'introduction du Misterioso initial impose une présence quasiment oppressante alors que le crescendo qui suit paraît plus tassé dynamiquement (difficile au demeurant de savoir ce qui relève de la volonté du chef de la prise de son). Quelques passages du premier mouvement ou le scherzo dans son ensemble témoignent aussi des difficultés de l'orchestre à suivre ce geste exalté du chef. Plus retenu, le sublime adagio s'avère être la partie la plus réussie de cette interprétation déroutante, passionnante mais sans doute pas suffisamment achevée pour bouleverser une discographie considérable où trônent toujours quelques visions historiques signées Furtwängler à Berlin durant la guerreJochum à Berlin ou Giulini à Vienne, voire la lecture hallucinée de l'ultime gravure brucknérienne de Celibidache à Munich.

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Anton Bruckner (1824-1896) :  Symphonie n°9 en ré mineur. Philharmonic Symphony Orchestra. Direction : Carlos Païta. 1 CD Le palais des dégustateurs. Enregistré en 1992. Notice de présentation en français et anglais. Durée : 51:28’

 
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