(LA)HORDE avec le Ballet National de Marseille en majesté à la Maison de la danse
Plus de détails
Lyon. Maison de la danse. XVI. IV. 2025.
I : Weather is sweet. Chorégraphie : (LA)HORDE. Costumes : Salomé Poloudenny. Musique : Pierre Avia. 6 danseur.euses. Durée : 10 minutes. II : Grime Ballet (Danser parce qu’on ne peut pas parler aux animaux). Chorégraphie : Cecilia Bengolea et François Chaignaud. Assistante chorégraphie : Erika Miyauchi. Musique : Stitches. 5 danseur.euses. Durée : 12 mn. III : Oiwa de Peeping Tom. Chorégraphie : Franck Chartier. Assistant chorégraphie : Louis-Clément Da Costa. Musique : Atsushi Sakai. Design sonore : Raphaëlle Latini. Assistante costumes : Héloïse Bouchot. 4 danseur.euses. Durée : 17 mn. IV : Concerto. Chorégraphie et costumes : Lucinda Childs. Assistant chorégraphie : Jorge Perez Martinez. Musique : Henryk Gorecki. 7 danseur.euses. Durée : 9 mn. V : Les Indomptés. Chorégraphie : Claude Brumachon. Frank Chartier. Assistant chorégraphie : Benjamin Lamarche. Musique : Wim Mertens. Duo. Durée : 9 mn. VI : Room with a view (extrait). Chorégraphie : (LA)HORDE. Musique : RONE. Costumes : Salomé Pouloudenny. Extrait pour 7 à 9 danseur.euses. Durée : 15 minutes. Toutes les créations lumières : Eric Wurtz.
Le collectif (LA)HORDE, dont le nom est inspiré d'un roman d'Alain Damasio, dirige le Ballet national de Marseille. À l'occasion du cinquantième anniversaire de la compagnie fondée en 1972 par Roland Petit, leur programme intitulé Roommates (colocataires, en anglais) convoque les figures qui habitent leur univers.
Ce programme de sept pièces pour deux à neuf interprètes commence par Weather is Sweet (2022) (« le temps est doux ») du collectif (LA)HORDE, qui propose un regard composé sur le désir dansé et sexué. Puis dans un second temps, le duo de chorégraphes François Chaignaud et Cecilia Bengolea, lancent avec Grime Ballet « Danser Parce Qu'on Ne Peut Pas Parler Aux Animaux » (1992) les danseurs du Ballet de Marseille dans une danse où l'on bouge tout son corps, en secouant ses hanches et les fesses en un mouvement de va-et-vient, entendent montrer comment l'on danse quand on ne peut pas parler aux animaux. Ensemble, ils ont inventé une danse qui travaille à la fois les identités sexuelles et leur pratique anthropologique des danses de club, sur le répertoire musical du Grime, musique électronique née dans l'est de Londres dans les années 2000. Il s'agit d'un mélange de sons (dancehall, hip hop et UK Garage).
Puis en un troisième temps, arrive notre premier coup de cœur de la soirée, Oiwa (2022), dix-sept minutes de danse pure, pour un trio imaginé par le chorégraphe Franck Chartier de la compagnie Peeping Tom. Des fumigènes, puis trois danseurs en couleur chair miment les élans du cœur, du désir, du réconfort ou du rejet. C'est juste sublime.
Après un entracte, la pièce iconique de Lucinda Childs, Concerto (1993), continue à émouvoir sans bouleverser, en académiques noirs, sur un fond gris, fluide et devenu classique aujourd'hui. C'est beau, des pointes notamment, sur la musique d'Henryk Gorecki.
Et arrive Les Indomptés (1992), le bouleversant duo de Claude Brumachon et Benamin Lamarche, ce soir deux danseurs, torses nus, en jeans clairs, et ceintures, un duo saisissant de tendresse, très émouvant, entré au répertoire de l'Opéra de Paris en 2021. Il en va de feu et de douceur, tant l'amour n'est pas toujours associé à cette valeur, qui nous est chère : la tendresse, la confiance en l'autre et en la capacité de pouvoir, sans jugement, poser la tête, sur son épaule.
Enfin le bouquet final, qui conquiert le public de la Maison de la danse, comme l'indiquent les très nombreux rappels pour l'ensemble de la soirée, est un extrait du magistralissime Room with a view (2020). Ici pour sept à neuf danseurs du Collectif (LA)HORDE, sur la musique électronique de Rone. Nous avions rendu compte de leur performance, lors des Nuits de Fourvière en 2021, sur l'immense scène du Grand Théâtre, quand le musicien samplait au milieu des danseurs du Ballet. Il y est question notamment d'exulter de joie, dans le registre des fêtes, mais aussi, de protéger une nouvelle génération légitimement éco-anxieuse, qui va devoir vivre avec le monde que nous lui avons légué, et s'interroge sur les identités sexuelles, sur la guerre, le viol, le consentement, le harcèlement. Bref au de sujet l'amour, la violence et la paix, comme tout un chacun le suggère, mais avec leurs armes bien à eux, et leur vocabulaire dansé. Toutes les création lumières sont de Eric Wurtz.
La soirée emporte avec elle les grands questionnements du collectif et les prouesses techniques et interprétatives des danseuses et danseurs du Ballet national de Marseille. Leurs combats valent bien une ovation debout et moults rappels.
Crédits photographiques : Oiwa © Blandine Soulage ; Les Indomptés © Thierry Hauswald ; Room with a view © Maria Baranova
Plus de détails
Lyon. Maison de la danse. XVI. IV. 2025.
I : Weather is sweet. Chorégraphie : (LA)HORDE. Costumes : Salomé Poloudenny. Musique : Pierre Avia. 6 danseur.euses. Durée : 10 minutes. II : Grime Ballet (Danser parce qu’on ne peut pas parler aux animaux). Chorégraphie : Cecilia Bengolea et François Chaignaud. Assistante chorégraphie : Erika Miyauchi. Musique : Stitches. 5 danseur.euses. Durée : 12 mn. III : Oiwa de Peeping Tom. Chorégraphie : Franck Chartier. Assistant chorégraphie : Louis-Clément Da Costa. Musique : Atsushi Sakai. Design sonore : Raphaëlle Latini. Assistante costumes : Héloïse Bouchot. 4 danseur.euses. Durée : 17 mn. IV : Concerto. Chorégraphie et costumes : Lucinda Childs. Assistant chorégraphie : Jorge Perez Martinez. Musique : Henryk Gorecki. 7 danseur.euses. Durée : 9 mn. V : Les Indomptés. Chorégraphie : Claude Brumachon. Frank Chartier. Assistant chorégraphie : Benjamin Lamarche. Musique : Wim Mertens. Duo. Durée : 9 mn. VI : Room with a view (extrait). Chorégraphie : (LA)HORDE. Musique : RONE. Costumes : Salomé Pouloudenny. Extrait pour 7 à 9 danseur.euses. Durée : 15 minutes. Toutes les créations lumières : Eric Wurtz.