Week-end d’ouverture du 29e Festival de Deauville
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Deauville. Salle Élie de Brignac-Arqana. Festival de Pâques.
12-IV-2025. Claude Debussy (1862-1918) : Trois Nocturnes pour deux pianos, transcription Maurice Ravel. Maurice Ravel (1875-1937) : La Valse pour deux pianos. Ernest Chausson (1855-1899) : Concert pour piano, violon et quatuor à cordes op. 21. Augustin Dumay ; Omer Bouchez ; Vassily Chmykov, violon. Paul Zientara, alto. Maxime Quennesson, violoncelle. Arthur Hinnewinkel ; Gabriel Durliat ; Kojiro Okada ; Philippe Hattat, piano.
13-IV-2025. Richard Strauss (1864-1949) : Sextuor de Capriccio pour deux violons, deux altos et deux violoncelles. Métamorphosen, arrangement pour septuor à cordes de Rudolf Leopold. Johannes Brahms (1833-1897) : Valses 1 à 5. Danses Hongroises 1, 4, 5 & 6. Omer Bouchez ; Vassily Chmykov, violon. Paul Zientara ; Anna Sypniewski, alto. Stéphanie Huang ; Maxime Quennesson, violoncelle. Yann Dubost, contrebasse. Kojiro Okada, Gabriel Durliat, piano
Le week-end d'ouverture du 29e Festival de Deauville devait être consacré au retour du violoniste Augustin Dumay, mais victime d'une chute après le premier concert, il a dû laisser sa place le lendemain à Gabriel Durliat, très remarqué dès le premier jour.
Obligé d'annuler sa participation en 2024, Augustin Dumay était remis à l'honneur du Festival de Pâques de Deauville cette année pour les deux concerts du premier week-end. Mais il arrive que le destin s'acharne, et si le violoniste de 76 ans était bien présent pour le Concert de Chausson le premier soir, il s'est ensuite fait mal aux poignets lors d'une mauvaise chute, l'empêchant de jouer pour son second concert.
Quatre pianistes pour un seul concert, cela pourrait sembler beaucoup, alors pour les justifier, le programmateur Yves Petit de Voize leur propose de jouer un bis à huit mains sur deux pianos, défi relevé avec une belle transcription (anonyme) de la Marche Hongroise de Berlioz, tirée de la Damnation de Faust. Ici, difficile de juger qui joue le mieux, d'autant que Arthur Hinnewinkel en partie A du premier piano porte la plupart des thèmes, quand Gabriel Durliat en partie A du second Steinway gère plus souvent les cloches. Mais dans les Trois Nocturnes, le jeu de ces deux pianistes se mêle à merveille, difficilement identifiable à l'un ou l'autre en fermant les yeux, tant le style et l'agencement se veulent cohérents. Superbement transcrits, les Nocturnes gardent dans cette version ravélienne pour deux pianos tous les particularismes de Debussy ainsi que ses atmosphères, très bien propagées par les jeunes artistes dans la Salle Élie de Brignac-Arqana, propriété du Groupe Barrière, mécène principal du Festival.
Ensuite, Gabriel Durliat revient pour se placer cette fois sur le Steinway de droite (le II), et laisse la partie I à Philippe Hattat pour La Valse. Commencée de façon rude dans un style presque cabaret, celle-ci perturbe d'abord par le fait d'être désincarnée dès ses prémices. Mais le développement la rassérène et lui donne du rythme, pour la déconstruire à nouveau, cette fois en parfait accord avec la partition, en l'amenant vers les cataclysmes finaux. En seconde partie de ce premier soir, on regrette l'absence de femme dans le Concert de Chausson comme aux pianos auparavant, mais le quatuor d'hommes qui accompagne Augustin Dumay est loin de démériter. Plus passionnant et mieux accordé aux autres à partir de la Sicilienne, le violoniste montre qu'il n'a rien perdu de son charme pour se démarquer du groupe, de même qu'à la fin du troisième mouvement, Grave et très concerné, avant un Finale : très animé dont ressort souvent le piano de Kojiro Okada, avec Hinnewinkel dans le rôle de tourneur de page de luxe : c'est Deauville !
Le lendemain, Okada et Durliat se retrouvent donc par la force des choses pour les Valses n° 1 à 5, faisant ressortir la ductilités des Valses 2 et 3 ; puis pour quatre Danses Hongroises de Brahms, dont la n° 1 particulièrement soignée et sans doute encore plus la n°15 offerte en bis. Auparavant, le Sextuor de Richard Strauss permet de profiter des cordes, dans une version plus longue que celle retouchée pour l'Introduction de l'opéra Capriccio. Et cette fois, deux femmes sont présentes, Anna Sypniewski à l'alto et Stéphanie Huang à la contrebasse, en renfort du quatuor de la veille, composé d'Omer Bouchez (du Quatuor Hermès) et Vassily Chmykov aux violons, de Paul Zientara à l'alto et de Maxime Quennesson au violoncelle, tous renforcés en dernière partie par la présence de Yann Dubost à la contrebasse, pour la version en septuor des Métamorphoses du même Strauss. Si l'interprétation de la première pièce passe quelque peu à côté des styles viennois ou munichois prégnants à la partition du sextuor, la lumière des cordes françaises apporte une grande finesse aux Métamorphoses, plus portée vers la sagesse que vers la mort, grâce à la belle et prometteuse jeunesse de tous les interprètes sur scène.
Crédits photographiques : © Claude Doaré
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Deauville. Salle Élie de Brignac-Arqana. Festival de Pâques.
12-IV-2025. Claude Debussy (1862-1918) : Trois Nocturnes pour deux pianos, transcription Maurice Ravel. Maurice Ravel (1875-1937) : La Valse pour deux pianos. Ernest Chausson (1855-1899) : Concert pour piano, violon et quatuor à cordes op. 21. Augustin Dumay ; Omer Bouchez ; Vassily Chmykov, violon. Paul Zientara, alto. Maxime Quennesson, violoncelle. Arthur Hinnewinkel ; Gabriel Durliat ; Kojiro Okada ; Philippe Hattat, piano.
13-IV-2025. Richard Strauss (1864-1949) : Sextuor de Capriccio pour deux violons, deux altos et deux violoncelles. Métamorphosen, arrangement pour septuor à cordes de Rudolf Leopold. Johannes Brahms (1833-1897) : Valses 1 à 5. Danses Hongroises 1, 4, 5 & 6. Omer Bouchez ; Vassily Chmykov, violon. Paul Zientara ; Anna Sypniewski, alto. Stéphanie Huang ; Maxime Quennesson, violoncelle. Yann Dubost, contrebasse. Kojiro Okada, Gabriel Durliat, piano