La prochaine saison 2025/2026 de l'Opéra national du Capitole maintient un cap ambitieux avec toujours sept opéras en version scénique, dont quatre nouvelles productions, trois opéras en concert et quatre spectacles de ballet dont quatre pièces en création.
La Passagère de Mieczysław Weinberg est la rareté de cette programmation. L'œuvre sera donnée à Toulouse en janvier 2026, pour la première fois en France, dans la production adpatée d'Innsbruck (2008) récompensée en Autriche du prix de la meilleure production d'opéra en 2023. Cet opéra puissant, composé en 1967-68, n'a été donné qu'en 2010 dans sa première version scénique au festival de Bregenz. La première anglaise a eu lieu en 2011 à Londres dans la même mise en scène de David Pountney, la première scénique russe en 2016 par Thaddeus Strassberger, puis la production de Anselm Weber en 2017 à Dresde, et encore l'an dernier par Tobias Kratzer à Munich. C'est donc Christophe Ghristi qui se paie le luxe et l'audace de cette affiche française dans cette coproduction avec Amsterdam. La mise en scène sans concession, nous dit-on, sera signée Johannes Reitmeier. Le spectacle bénéficiera du tarif avantageux « Découverte opéra ».
De retour sur la scène toulousaine après une trentaine d'années, Thaïs de Massenet bénéficiera de la mise en scène de Stefano Poda et sera dirigée par Hervé Niquet en ouverture de saison. Autre nouvelle production attendue, celle de Don Giovanni par Agnès Jaoui, dont ce sera la troisième mise en scène lyrique, avec des décors d'Eric Ruf. Tarmon Pelokovski fera pour l'occasion ses débuts pour sa première saison. Dans le rôle-titre en alternance, deux prises de rôle : Nicolas Courjal et Mikhail Timoshenko. Salomé sera mise en scène par Matthias Goerne, une première également, entourée par une équipe bien rôdée, dont Christian Lacroix pour les costumes. Marie-Adeline Henry incarnera le rôle-titre. On retrouvera également Lucia di Lammermoor dans la mise en scène de Nicolas Joel avec Jessica Pratt et Pene Pati (en alternance avec une autre distribution), Otello par Nicolas Joel avec Michael Fabiano, la Carmen de Jean-Louis Grinda avec Marie-Nicole Lemieux et Adère Charvet, en alternance.
Côté créations, le Ballet du Capitole proposera une soirée « Trois cygnes » avec pour fil rouge, on l'aura compris, Le Lac des cygnes, qui réunira trois pièces de styles bien différents signées Nicolas Blanc, Jann Gallois, Iratxe Ansa et Igor Bacovich et, en clôture de saison, Un saut dans le bleu, une pièce pour 22 danseurs de Carolyn Carlson qui en assura également les décors et les costumes, sur une musique commandée spécialement à Pierre Le Bourgeois. Ce spectacle bénéficiera aussi d'un tarif découverte. La saison ouvrira sur une soirée « Hommage à Ravel » couplant Walking Mad de Johan Inger et Daphnis et Chloé de Thierry Malandain. Pour Noël sera donné Casse-noisette sur la chorégraphie de Michel Rahn, un rendez-vous traditionnel revendiqué par la directrice de la danse, Beate Vollack.
Avec de forts taux de remplissage, une augmentation des recettes propres et un développement du mécénat, tout irait pour le mieux si, au jour d'aujourd'hui, l'Etablissement public du Capitole n'était pas encore dans l'incertitude concernant ses trois subventions à venir en provenance de la Métropole, de la Ville et de l'État, représentant 80% du budget total (43,34 millions d'euros en 2024) comprenant le Capitole, l'Orchestre et la Halle aux grains. La région Occitanie ne versant étonnamment aucune subvention pour l'Opéra malgré une forte implication de la maison lyrique sur le territoire (Bus Papageno par exemple) ! Une situation pour le moins inconfortable quand il s'agit d'avoir une vision sur la durée. (NF)
