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Paris. 02-IV-2025. Maison de la Radio ; Auditorium. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Don Giovanni, K. 527 ; Ouverture. Joseph Haydn (1732-1809) : Symphonie n°82 en ut majeur « L’Ours », Hob. I:82. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Symphonie n°1 en ut majeur, op.21. 06-IV-2025. Théâtre des Champs-Élysées. Johannes Brahms (1833-1897) : Ein Deutsches Requiem, op. 45. Rosalia Cid, soprano ; Michael Volle, baryton. Chœur de Radio France (chef de chœur : Johannes Prinz). Orchestre National de France, direction musicale : Daniele Gatti.
En dix jours, Daniele Gatti est de retour devant le National de France pour trois programmes pensés autour de Vienne, Mahler d'abord, puis le deuxième concert constitué d'œuvres classiques et le dernier du Deutsches Requiem de Brahms.
La réflexion de l'actuel directeur musical de la Staatskapelle Dresden pourrait sembler surprenante tant le thème autour duquel il organise ses trois programmes semble peu simple à identifier au premier abord. En trois soirs devant son ancienne formation française, le chef italien propose un parcours viennois débuté par la Symphonie n°9 de Mahler et achevé par le Deutsches Requiem de Brahms, avec au milieu Mozart, Haydn et Beethoven, aucun natif de Vienne, mais tous liés à cette ville par leur mort…
Comme nous l'évoquions le premier soir, c'est donc dans l'adieu que le chef milanais trouve une trame musicale viennoise, même si le second soir, l'Ouverture de Don Giovanni est une création pragoise, la Symphonie n°82 de Haydn parisienne, et seulement la 1ère de Beethoven véritablement originelle de la capitale autrichienne. Si l'idée peut désorienter, sur un plan purement technique cependant, le premier concert a déjà permis de remettre en avant l'exceptionnelle prise d'orchestre de Daniele Gatti, presque encore plus impressionnante le second soir, tant les gestes se montrent justes et mesurés pour vivifier les partitions des trois compositeurs classiques. Dès l'ouverture mozartienne, on reste fasciné par la clarté de la direction, faite de gestes évidents, toujours un temps avant la note afin d'instiller les idées en avance à un National de France impeccable de justesse lui aussi. Très classique dans l'interprétation, la Symphonie n°82 de Haydn se voit insuffler la même dynamique que la première pièce, même si son caractère d'« Ours » est bien exposé par la bonhommie du finale.
À l'époque, et même si Mozart avait pu utiliser la clarinette pour sa propre symphonie dite « Parisienne », Haydn n'en intègre pas encore, et c'est avec la Symphonie n°1 de Beethoven que cet instrument peut enfin apparaître en fin de second concert sur la scène de l'Auditorium de Radio France, pour mettre en valeur par la même occasion la netteté du clarinettiste solo Carlos Ferreira. Dans cette œuvre, Gatti identifie aussi la proximité de style de Beethoven avec Haydn encore plus qu'avec Mozart, la précision parfaite du Milanais pour lancer le premier thème de l'Adagio allant jusqu'à impressionner notre voisin, le chef Ion Marin (présent pour remplacer Chung le lendemain dans un concert où il dirigera lui aussi Beethoven).
Trois jours plus tard, c'est au Théâtre des Champs-Élysées que l'on retrouve le National de France et Daniele Gatti, ici accompagnés de deux solistes et du Chœur de Radio France -préparé pour l'occasion par Johannes Prinz. Le Requiem Allemand est l'unique pièce du programme, et il débute par une approche plus italienne que germanique, qui n'est pas sans rappeler celles des grands Sinopoli et Giulini. D'une légère gravité, l'interprétation remet en exergue l'extrême justesse de sa direction, même si elle ne parvient pas à rendre les deux premiers morceaux touchants. L'émotion monte d'un cran avec Herr, leche doch mich grâce à la prestation d'exception de Michael Volle, d'une parfaite diction et d'une grande rectitude dans la façon d'évoquer le texte, à l'instar de ses premières prestations il y a maintenant plus de trente ans.
Moins aguerrie et même franchement stressée pour son unique intervention, la jeune soprano Rosalia Cid apporte pour autant une superbe fraicheur à son solo. Elle et Gatti font preuve d'une grande attention mutuelle, lui mimant un texte qu'elle libère d'une voix pure et d'un timbre doux sans être trop porté vers la lumière, en accord parfait avec la proposition globale. L'avant-dernière partie redonne la première place au chœur et à quelques très beaux soli d'instruments, ainsi qu'au baryton, avant le final Selig sind die Toten (Bénis sont les morts), comme le reste de l'interprétation d'une belle concentration plus que dans une grande tristesse.
Crédits photographiques : © ResMusica
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Paris. 02-IV-2025. Maison de la Radio ; Auditorium. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Don Giovanni, K. 527 ; Ouverture. Joseph Haydn (1732-1809) : Symphonie n°82 en ut majeur « L’Ours », Hob. I:82. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Symphonie n°1 en ut majeur, op.21. 06-IV-2025. Théâtre des Champs-Élysées. Johannes Brahms (1833-1897) : Ein Deutsches Requiem, op. 45. Rosalia Cid, soprano ; Michael Volle, baryton. Chœur de Radio France (chef de chœur : Johannes Prinz). Orchestre National de France, direction musicale : Daniele Gatti.
Belle semaine pour les mélomanes parisiens !
Les trois concerts de Daniele Gatti valaient le déplacement.
Dans le Requiem, Johannes Prinz a fait un excellent travail avec les choeurs.
Dommage, par ailleurs, que Michael Volle ne chante pas dans le Ring de l’Opéra de Paris.
Je l’ai entendu à la Scala; Michael Volle, pour lequel j’ai une admiration sans borne, est trop âgé pour Wotan. La voix casse parfois dans les pianos, il n’a plus l’autorité et la force nécessaire dans les coups de colère du 3. En ce sens, ce n’est pas dommage qu’il ne chante pas dans le Ring parisien. Je ne connais d’ailleurs aucun chanteur qui ait pu tenir avec succès la partie de Wotan à 65 ans.