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Avec Rituel, le L.A. Dance Project, bien inspiré par le modernisme de Boulez

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La Philharmonie, Grande salle Pierre Boulez. 36-III-2025. Dans le cadre de 2025 année Boulez. Rituel. Direction : Esa-Pekka Salonen. Chorégraphie : Benjamin Millepied (en collaboration avec les danseurs de L.A. Dance Project : Lorrin Brubaker, Jeremy Coachman, Courtney Conovan, Daphne Fernberger, Audrey Sides, Hope Spears). Conception lumières : Venus Gulbranson. Conception costumes : GAUCHERE. Composition : Igor Stravinski pour Octuor pour instruments à vent ; Béla Bartók pour Musique pour cordes, percussion et célesta ; Pierre Boulez pour Rituel in memoriam Bruno Maderna. Interprétation : Orchestre de Paris. Violon solo : Eiichi Chijiiwa.

Pour les 100 ans de la naissance de , le compositeur et chef d'orchestre et le chorégraphe ont réuni les musiciens de l' et les danseurs de la compagnie à la Philharmonie pour Rituel, un programme original et ambitieux.

Rituel in memoriam Bruno Maderna, est une composition emblématique de de 27 minutes, créé en 1974-1975, intégrée au répertoire de l' depuis 1977. Rituel, c'est aussi le titre de la soirée imaginée par le compositeur et chef d'orchestre , ainsi que par le chorégraphe , ex-danseur étoile du New-York City Ballet et directeur de la danse de l'Opéra de Paris entre 2014 et 2016 ; aujourd'hui directeur artistique du L.A. Dance Project. Si la composition de est le centre de gravité du spectacle conçu par Salonen et Millepied, il n'arrive qu'en fin de spectacle, après Octuor pour instruments à vent d'Igor Stravinski, et Musique pour cordes, percussion et célesta, de .

Alors que le public pénètre dans la grande salle de la Philharmonie, une danseuse semble s'échauffer sur le devant de la scène, les bras s'envolent, les jambes se développent à l'horizontale ou à la verticale, soudain un saut, une course, un battement de bras qui ressemble à un battement d'ailes… autant de mouvements d'apparence décousus qui font penser à de l'improvisation. Durant les deux premières œuvres interprétées par l' conduit par , très inspiré, les danseurs n'interviennent pas ou presque. On les découvre, grâce à une barre lumineuse qui attire l'œil, à différents endroits des gradins ou dans les coursives à l'entracte, répétant certains mouvements aperçus au tout début, en introduisant de nouveaux comme cette ondulation de groupe très réussie.

Lorsque l'Orchestre de Paris entame Rituel de Pierre Boulez, seuls les cuivres et les percussions sont sur scènes, derrière les sept danseurs du LA Dance Project. Le reste de l'orchestre est réparti par groupe à divers endroits de la salle, entrant tour à tour dans la très belle composition de Boulez, et participant à sa prodigieuse montée en puissance. Au plateau, les danseurs évoluent également par groupes, et l'on reconnait bientôt les mouvements aperçus auparavant.

explique : « La danse assume, dans les deux premières œuvres, une fonction de pré-écho : la mémoire du rituel à venir, et cela dès l'entrée du public dans la salle. Je suis le développement structurel du parcours de chacun des danseurs, qui les amène, guidés par le chef d'orchestre, à se coordonner dans une construction complexe pour sept personnes. Je me refuse à intervenir dans leurs réponses émotionnelles à la musique, ou aux interactions qui se tissent entre eux – je ne demande d'ailleurs jamais à un danseur une émotion spécifique, elle relève de sa créativité personnelle, de ce qu'il communique dans l'instant, et qui là non plus ne se reproduira jamais à l'identique ».

De fait, Millepied revendique une chorégraphie collaborative avec ses danseurs qui évoluent dans un premier temps de manière qui semble assez libre et sans réel fil conducteur. Mais soudain, un couple émerge, un très joli duo mené par et attire tous les regards. Ils se frôlent, dansent à l'unisson, se caresse, jusqu'à ce que les caresses de la danseuse se fassent plus appuyées puis carrément agressives, se transforment en coups. La pièce prend alors une tout autre dimension, tandis que la composition de Boulez atteint elle aussi son paroxysme. L'évolution vers ce final très fort prend le public par surprise et suscite l'émotion, le malaise parfois.

La puissance de la musique de Boulez accompagne fort justement cette nouvelle création du et de son directeur artistique, particulièrement inspiré par ce type d'exercice.

Crédit photographique : © O Bertrand

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La Philharmonie, Grande salle Pierre Boulez. 36-III-2025. Dans le cadre de 2025 année Boulez. Rituel. Direction : Esa-Pekka Salonen. Chorégraphie : Benjamin Millepied (en collaboration avec les danseurs de L.A. Dance Project : Lorrin Brubaker, Jeremy Coachman, Courtney Conovan, Daphne Fernberger, Audrey Sides, Hope Spears). Conception lumières : Venus Gulbranson. Conception costumes : GAUCHERE. Composition : Igor Stravinski pour Octuor pour instruments à vent ; Béla Bartók pour Musique pour cordes, percussion et célesta ; Pierre Boulez pour Rituel in memoriam Bruno Maderna. Interprétation : Orchestre de Paris. Violon solo : Eiichi Chijiiwa.

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