Mozart au Cirque d’hiver, show la musique avec Flannan Obé et l’orchestre Le Palais royal
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Paris. Cirque d’hiver. 16-III-2025. Mozart en piste. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : œuvres diverses. Mise en scène : Tami Troman. Lumières : Samuel Pilot. Chorégraphie et danse : Blanche Giraudon et Adrien Fougères. Avec : Flannan Obé, Wolfgang Amadeus Mozart ; Vibe Rouvet, Reine de la nuit et Barberine ; Charlotte Mercier, Nancy Storace et Suzanne ; Orlando Bass, piano ; Philippe Dalmasso, cor. Orchestre Le Palais Royal, direction : Jean-Philippe Sarcos
Avec Mozart en piste, le Cirque d'hiver accueille un spectacle joyeux, drôle et intelligent qui montre que Wolfgang Amadeus est décidément le médiateur idéal entre la musique et le jeune public.
Concert participatif oblige, le public commence par apprendre à chanter le refrain « Papageno – Papagena » de La Flûte enchantée, à imiter une tempête et le tonnerre et à exécuter une petite chorégraphie avec les bras. Puis l'orchestre Le Palais royal, 27 musiciens sur la piste sous la direction de Jean-Philippe Sarcos, entame le premier mouvement de la Symphonie n° 25. Va-t-il l'interpréter en entier ? Non, au bout de quelques minutes surgit Flannan Obé, monsieur Loyal tout vêtu de rouge, qui s'adresse au chef comme à son père Leopold. C'est lui Mozart, un Mozart adulte venu à notre époque raconter sa vie d'enfant prodige et de compositeur. On est au cirque : jeux de lumières, surprises, bonne humeur, sonorisation des parties parlées, et applaudissements après chaque numéro. Et pourtant, pendant une heure et demie, il ne va être question que de cela : Mozart et sa musique.
Portant un texte ciselé et volontiers teinté d'humour, Flannan Obé incarne à merveille cet homme pétillant, volontiers fantasque, amoureux de la vie, de la musique et de l'amour, content de lui mais n'occultant pas les épreuves qu'il a traversées. Le spectacle convoque un pianiste pour certains numéros (Orlando Bass) et deux chanteuses, la soprano Vibe Rouvet qui incarne entre autres une saisissante Reine de la nuit dans son premier air, mais brille également dans l'Alleluia du motet Exsultate, jubilate, et la mezzo Charlotte Mercier qui est notamment une délicieuse Suzanne (air « Deh vieni« ). Interviennent également les danseurs Blanche Giraudon et Adrien Fougères, dans de beaux jeux de couples où ils illustrent, dans leurs propres chorégraphies d'inspiration classique, plusieurs des thèmes abordés : la musique, la danse, la nature, l'amour…
Même si elle est parfois interrompue ou concurrencée, la musique n'est pas un accessoire. Elle est le sujet principal du spectacle, commentée et expliquée simplement par son « auteur », mais surtout présente dans toute sa variété et sa magnificence. Musique religieuse, opéra, symphonie, musique de chambre, presque tous les genres sont représentés, et pas seulement par des tubes. Avec de belles trouvailles, comme le début de la Sonate pour piano K310 sur le récit du troisième séjour de Mozart à Paris et de la mort de sa mère, ou le mouvement lent du Concerto pour piano n° 23 pour illustrer le thème de l'amour avec les deux danseurs. Ou encore le Finale du Concerto pour cor n° 4 (excellent Philippe Dalmasso, de l'Orchestre de Paris), commenté en direct par Flannan Obé/Mozart, qui voulait simplement montrer à l'assistance qu'il aimait cet instrument et lui avait réservé de belles pages.
En guise de finale, le duo de l'Acte 2 de Papageno et Papagena en version française, avec participation du public, est l'occasion pour Flannan Obé de rappeler qu'il est aussi un très bon chanteur. Il conclut sur une note festive un spectacle, peut-être un peu long pour les plus jeunes (il était affiché à partir de 4 ans), mais dont on sort avec un grand sourire et avec la plus belle des musiques au cœur.
Crédits photographiques : © Le Palais Royal / Cirque d'hiver
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Paris. Cirque d’hiver. 16-III-2025. Mozart en piste. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : œuvres diverses. Mise en scène : Tami Troman. Lumières : Samuel Pilot. Chorégraphie et danse : Blanche Giraudon et Adrien Fougères. Avec : Flannan Obé, Wolfgang Amadeus Mozart ; Vibe Rouvet, Reine de la nuit et Barberine ; Charlotte Mercier, Nancy Storace et Suzanne ; Orlando Bass, piano ; Philippe Dalmasso, cor. Orchestre Le Palais Royal, direction : Jean-Philippe Sarcos
Merci pour ce bel article! Si je peux me permettre, puisque je vois que tous les talents de cette merveilleuse production sont scrupuleusement cités, je voudrais simplement préciser qu’à la demande du Palais Royal, j’ai conçu, défini le programme musical, écrit le texte, choisi les costumes, créé les lumières et fait la mise en scène de Mozart en Piste! Et j’ajouterai aussi que la tempête participative incluant 1500 personnes, calée en temps réel sur la musique, a été imaginée par le percussionniste David Joigneaux
Je suis ravie que le spectacle vous ait plu,
Bien à vous,
Tami Troman
Merci pour ces précisions !
Vous êtes indiquée pour la mise en scène dans l’encadré du concert. Mais personne n’était crédité pour les textes, la programmation musicale et les costumes, dans le programme de salle et sur le site. J’ai préféré ne pas en parler plutôt que de me montrer pointilleux et de paraître dévaloriser le spectacle.
Mais vous faites bien de le signaler.
Je vous souhaite en tout cas que ce spectacle ait encore une vie sur scène après cette série de représentations.
Stéphane Reecht