Concerts, La Scène, Musique de chambre et récital

Le Quatuor Diotima à Metz, de Debussy à Mochizuki

Plus de détails

Metz. Arsenal. 11-III-2025. Benjamin Britten (1912-1976) : Quatuor à cordes n° 1 op. 25 ; Misato Mochizuki (née en 1969) : in-side et Psi, 4e et 5e parties du cycle Brains ; Claude Debussy (1862-1918) : Quatuor à cordes op. 10. Quatuor Diotima

Le compagnonnage du avec la compositrice se poursuit entre deux classiques de la modernité bien tempérée.

Désormais habitué à la petite salle de l'Arsenal, le qui y a été en résidence revient pour poursuivre la présentation du cycle Brains de Mochizuki, quelques semaines après avoir assuré la création du cinquième et dernier volet, Psi, dans le cadre de la première exécution complète du cycle au festival Ultraschall de Berlin. On avait pu entendre Brains, la pièce initiale et éponyme du cycle, donnée à Metz il y a un peu plus de trois ans ; les deux derniers mouvements du cycle donnés ce soir poursuivent la thématique du premier, autour du mystère de ce qui se joue dans le cerveau quand les quatre membres du quatuor fusionnent en une seule entité musicale sans abdiquer leur identité. Cette inspiration extra-musicale est à vrai dire moins sensible ici ; l'usage percussif du violoncelle seul qui ouvre in-side est un effet un peu voyant, qui ne trouve pas sa justification dans la pièce séduisante mais un peu banale qui suit. Psi, au contraire, s'ouvre sur des murmures, avant de monter le son pour finir par un geste simple, un peu mystérieux, un peu pathétique : c'est agréable à entendre, mais on aimerait bien un peu sortir de la situation trop confortable où nos habitudes d'écoute sont si peu remises en cause.

Pour ouvrir un concert riche en pizzicati, les musiciens avaient choisi le premier quatuor de Britten (1941). Après un début un peu plus flottant que ce que l'œuvre exige, on retrouve vite les qualités des Diotima, d'abord un niveau instrumental proprement inouï de chaque musicien, à commencer par le tranchant de Yun-Peng Zhao, vrai premier violon qui n'a pas peur de s'imposer, mais aussi chez le violoncelliste Alexis Descharmes, dernière recrue du quatuor arrivée en 2023, qui apporte une chaleur et une forte présence qui enrichit l'identité sonore du quatuor.

En deuxième partie, le Quatuor de Debussy bénéficie pleinement de la largeur de répertoire et de curiosité qui caractérise le : on n'aura pas de mal à trouver des interprétations plus impressionnistes, plus mystérieuses, plus sfumato, plus « françaises » avec tous les clichés qu'on cache derrière cette assignation, mais il est bon de l'entendre aussi avec cette netteté, cette fougue, ce sens de dire les choses nettement et franchement – le tout n'empêchant pas, tout long des différents mouvements, une fluidité et un sens du mouvement qui ne laissent rien à désirer.

Pour conclure ce court programme, les musiciens ont choisi un bis substantiel qui mérite contrairement à tant d'autres d'être mentionné : rien moins que le Mouvement lent d', qui tend ces dernières années à devenir (à juste titre) un tube du répertoire, en attendant que les œuvres les plus radicales de Webern suivent le même chemin (ce qui viendra sûrement) : les Diotima ne font pas qu'y confirmer leurs qualités de précision et d'ensemble, ils montrent aussi dans cette musique si expressive qu'ils sont des musiciens sensibles et chaleureux.

Crédits photographiques : © Michel Nguyen

(Visited 69 times, 1 visits today)

Plus de détails

Metz. Arsenal. 11-III-2025. Benjamin Britten (1912-1976) : Quatuor à cordes n° 1 op. 25 ; Misato Mochizuki (née en 1969) : in-side et Psi, 4e et 5e parties du cycle Brains ; Claude Debussy (1862-1918) : Quatuor à cordes op. 10. Quatuor Diotima

Mots-clefs de cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Reproduire cet article : Vous avez aimé cet article ? N’hésitez pas à le faire savoir sur votre site, votre blog, etc. ! Le site de ResMusica est protégé par la propriété intellectuelle, mais vous pouvez reproduire de courtes citations de cet article, à condition de faire un lien vers cette page. Pour toute demande de reproduction du texte, écrivez-nous en citant la source que vous voulez reproduire ainsi que le site sur lequel il sera éventuellement autorisé à être reproduit.