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Théâtre du Châtelet, Paris. 7-III-25. Peer Gynt. Pièce d’Henrik Ibsen. Adaptation en français d’Olivier Py. Musique d’Edvard Grieg : Peer Gynt, musique pour le poème dramatique d’Henrik Ibsen, op. 23, Francfort-sur-le-Main, Leipzig, Londres, New York, C. F. Peters, 1908. Nouvelle production du Théâtre du Châtelet.
Mise en scène : Olivier Py. Direction musicale : Anu Tali. Décors et costumes : Pierre-André Weitz. Lumières : Bertrand Killy. Création sonore : Stéphane Ozkeritzian. Chorégraphie : Ivo Bauchiero. Assistant à la mise en scène : Ivo Bauchiero. Assistant à la direction musicale. Quentin Hindley. Assistant décors : Clément Debras. Assistant costumes : Mathieu Crescence. Stagiaire à la mise en scène : Hugo Thery. Pianistes répétiteurs et chefs de chant : Benjamin Laurent et Vincent Leterme
Avec Clémentine Bourgoin, Damien Bigourdan, Pierre-Antoine Brunet, Raquel Camarinha (Solveig), Céline Chéenne, Émilien Diard-Detœuf, Marc Labonnette, Justine Lebas, Pierre Lebon, Lucie Peyramaure, Olivier Py, Bertrand de Roffignac (Peer Gynt), Sévag Tachdjian, Hugo Thery
Coproducteur d’exploitation : Orchestre de chambre de Paris
Olivier Py remonte Peer Gynt tel que Ibsen et Grieg l'avaient imaginé ensemble : un opéra parlé-chanté, sous la direction musicale d'Anu Tali. Une occasion unique de réunir théâtre et musique au Théâtre du Châtelet !
150 ans se sont écoulés depuis la lettre qu'Ibsen adressa à Grieg pour lui partager sa vision du poème dramatique de Peer Gynt. Dans une nouvelle adaptation en français (tradaptation) réalisée à partir d'une version anglaise et d'une partition chant et piano en allemand, Olivier Py redonne à la musique de Grieg toute la place qu'elle avait initialement dans ce projet et en fait un opéra parlé-chanté-dansé. On va d'émerveillement en émerveillement tout au long de ces presque quatre heures de spectacle tant Olivier Py a su redonner à la pièce son épaisseur et son mystère, en réalisant peu de coupes et en intégrant quasiment à la lettre les indications d'Ibsen à Grieg.
En juin dernier, après l'annonce de sa saison 2024-2025, Olivier Py nous confiait qu'il n'avait jamais vu la totalité de la pièce d'Ibsen montée avec la totalité de la musique de Grieg. « Je voulais que l'on entende l'intégralité de la musique de Grieg qui est prodigieuse, un chef d'œuvre. C'est un cas particulier, car il n'y a pas dans l'histoire de la musique tant de musiques de scène qui sont devenues aussi, voire plus célèbres, que l'œuvre de référence et même plus. »
Peer Gynt est une œuvre à part dans le répertoire d'Ibsen, loin du théâtre réaliste et social auquel on l'associe souvent. Cette pièce, à la fois conte et satire, oscille entre un certain réalisme social et une folie presque fantastique. Elle narre les aventures d'un jeune homme pauvre et fanfaron, trahi par son village, rejeté par les trolls et qui part faire fortune à l'étranger en laissant derrière lui la belle et patiente Solveig, allégorie du pays natal. Devenue une référence nationaliste en Norvège, la pièce dépasse pourtant ce cadre pour atteindre une portée universelle.
Le format hybride du spectacle, qui change constamment de registre, allant du théâtre à l'opéra, en passant par le cabaret, le grand guignol et le drame Shakespearien, redonne toute sa profondeur à la pièce. Plusieurs scènes nous font passer du rire aux larmes. Le burlesque est notamment amené par les trolls, figures grotesques et prétextes pour Olivier Py à la caricature. D'autres scènes sont beaucoup plus inquiétantes, comme la célèbre scène du naufrage, où Peer Gynt laisse se noyer un homme dans une esthétique proche de Munch, ou la scène de l'hôpital psychiatrique, digne des meilleurs films gore. Enfin, le spectacle tire des larmes dans des scènes-clés comme la mort de la mère de Peer Gynt ou l'attente presque mystique de Solveig.
Cet enchantement ne serait pas possible sans tous les ingrédients quasi magiques qui constituent le spectacle. Tout d'abord, un comédien, Bertrand de Roffignac, virevoltant et puissant Peer Gynt, qui tient le spectacle de bout en bout, grâce à son époustouflante présence, assumant le jeu expressionniste et exubérant inhérent à son rôle d'histrion.
Deuxième ingrédient magique : la musique de Grieg, interprétée depuis le fond de scène par un Orchestre de chambre de Paris suave et mélodique, dirigé avec fermeté par Anu Tali. La partition très célèbre de Grieg retrouve sa place en complément du texte de la pièce, ou s'y substitue sur des passages entiers. Pour la première fois, les chansons sont interprétées en français, ce qui permet de redécouvrir dans le texte la célèbre chanson de Solveig.
Le troisième ingrédient, d'autant plus pertinent qu'Olivier Py a l'habitude de faire des mises en scène d'opéra et de diriger des chanteurs, est une distribution principalement composé d'interprètes lyriques. On les retrouve pour les rôles principaux, comme celui de Solveig, confié à la lumineuse Raquel Camarinha, mais aussi pour une série d'indispensables rôles secondaires, où chacun fait montre d'un talent protéiforme, sans oublier des figurants, tels Olivier Py en personne ! Enfin, le quatrième ingrédient est composé des décors et des costumes de Pierre-André Weitz, collaborateur fidèle du metteur en scène sur de nombreuses productions au théâtre et à l'opéra, qui imagine un astucieux dispositif scénique avec une maison haute dont l'escalier se replie, et un proscenium qui se soulève, laissant apparaître la salle d'un café où l'on fête un mariage, ou les patients sordides d'un hôpital psychiatrique. Tantôt sobre, tantôt exubérant, il épouse la folie et la dimension foisonnante de l'œuvre et de la mise en scène d'Olivier Py, proposant avec toute l'équipe un spectacle total et jubilatoire.
Crédits photographiques : © Vahid Amanpour © Thomas Amouroux
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Théâtre du Châtelet, Paris. 7-III-25. Peer Gynt. Pièce d’Henrik Ibsen. Adaptation en français d’Olivier Py. Musique d’Edvard Grieg : Peer Gynt, musique pour le poème dramatique d’Henrik Ibsen, op. 23, Francfort-sur-le-Main, Leipzig, Londres, New York, C. F. Peters, 1908. Nouvelle production du Théâtre du Châtelet.
Mise en scène : Olivier Py. Direction musicale : Anu Tali. Décors et costumes : Pierre-André Weitz. Lumières : Bertrand Killy. Création sonore : Stéphane Ozkeritzian. Chorégraphie : Ivo Bauchiero. Assistant à la mise en scène : Ivo Bauchiero. Assistant à la direction musicale. Quentin Hindley. Assistant décors : Clément Debras. Assistant costumes : Mathieu Crescence. Stagiaire à la mise en scène : Hugo Thery. Pianistes répétiteurs et chefs de chant : Benjamin Laurent et Vincent Leterme
Avec Clémentine Bourgoin, Damien Bigourdan, Pierre-Antoine Brunet, Raquel Camarinha (Solveig), Céline Chéenne, Émilien Diard-Detœuf, Marc Labonnette, Justine Lebas, Pierre Lebon, Lucie Peyramaure, Olivier Py, Bertrand de Roffignac (Peer Gynt), Sévag Tachdjian, Hugo Thery
Coproducteur d’exploitation : Orchestre de chambre de Paris
Bonjour
Où puis-je assister à la représentation de la pièce mise en scène par Olivier Py ?
J’habite près de Toulouse …
Cordialement
Florence