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Une Tosca réduite mais intense avec Marie-Laure Garnier et Les Frivolités Parisiennes

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Tarbes. Le Parvis. 05-III-2025. Giacomo Puccini (1858-1924) : Tosca, opéra en trois actes sur un livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica d’après la pièce de Victorien Sardou. Mise en scène : Florent Siaud. Scénographie : Romain Fabre. Lumières : Nicolas Descoteaux. Vidéo : Eric Maniengui. Costumes : Jean-Daniel Vuillermoz. Coiffures et maquillage : Emmanuelle Verani. Avec : Marie-Laure Garnier, Tosca ; Joel Montero, Mario ; Christian Helmer, Scarpia ; Adrien Fournaison, Angelotti ; Etienne de Bénazé, Spoletta ; Mathieu Gourlet, Sciarrone. Orchestre Les Frivolités Parisiennes, direction musicale : Alexandra Cravero

C'est un vrai moment d'opéra qu'offre cette Tosca « en miniature » de belle facture donnée sur la scène du Parvis à Tarbes.


Au premier abord, une adaptation de l'œuvre célèbre de Puccini pour un spectacle « de poche » de 1h40 pourrait restreindre la venue en salle des lyricomanes pour un spectacle avant tout destiné aux novices. C'est en effet l'objectif premier de cette production portée par le Théâtre Impérial – Opéra de Compiègne. Mais sous le regard du metteur en scène et la fougue de la direction d', c'est une Tosca réduite intelligemment menée qui est proposée.

C'est dans une couleur rouge obsédante, rouge passion ou rouge sang, que la proposition scénique se révèle très éloignée d'une mise en espace. Dans une ambiance empreinte de mystère, presque fantastique, esthétiquement moderne, la tension dramatique est constante dans cet arrangement qui privilégie naturellement l'action. Au regard de la qualité du travail des lumières et des vidéos de Nicolas Descoteaux et Eric Maniengui, on se dit même que ces deux composantes scéniques, poussées au premier plan, pourraient suffire à elles seules à composer un décor d'opéra. Les quelques accessoires sur scène sont judicieusement reliés au drame, à l'instar de ce billard français dont le tapis rouge offre un joli monochrome avec le reste de la composition. Scarpia y mène la partie selon son bon vouloir, les trois boules de billard devenant une métaphore des trois protagonistes de ce drame. Pour les airs les plus emblématiques, fait le choix de positionner Scarpia, puis Tosca, seuls sur scène, sans décor, devant un rideau de scène tiré, comme pour intensifier le chant des deux interprètes.

La direction d'acteurs est assez classique, sans surprise, mais est soutenue continuellement par un engagement sans faille des interprètes de la soirée. Sensuelle et passionnée, campe une Tosca forte d'une voix ample portée par une force de caractère intense. La soprano sait proposer un chant nuancé lors d'une prière émouvante où Tosca cherche du réconfort. Sous les traits de Scarpia, l'engagement de est tout aussi évident même si la tyrannie du personnage manque quelque peu de gradation ; elle est toutefois révélée dans toute sa vérité grâce au tempérament de tragédien du baryton, qui se montre incandescent dans un Te Deum étonnamment marquant au regard des moyens orchestraux en fosse. La ligne de chant de (Mario Cavaradossi) manque quant à elle de fluidité, le ténor coupant ses fins de phrases constamment de façon abrupte.


Les voix secondaires sont parfaitement homogènes, entre les graves séduisants du baryton-basse (Angelotti), la voix incisive d' (Spoletta) et la belle projection de (Le Sacristain, Sciarrone).

En fosse, quinze musiciens délivrent la musique de Puccini selon un arrangement bien conduit par Benoît Courtis. Les instruments à vent, la harpe et les percussions sont plutôt préservés alors que seul un quatuor à cordes assure les autres parties. C'est une dimension chambriste inhabituelle de Tosca mais qui, à l'écoute s'avère assez séduisante, portée par une intensité orchestrale du meilleur effet avec un remarquable Te Deum où seul le chœur des Métaboles est enregistré.

Crédits photographiques : © Nicolas Descoteaux

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Tarbes. Le Parvis. 05-III-2025. Giacomo Puccini (1858-1924) : Tosca, opéra en trois actes sur un livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica d’après la pièce de Victorien Sardou. Mise en scène : Florent Siaud. Scénographie : Romain Fabre. Lumières : Nicolas Descoteaux. Vidéo : Eric Maniengui. Costumes : Jean-Daniel Vuillermoz. Coiffures et maquillage : Emmanuelle Verani. Avec : Marie-Laure Garnier, Tosca ; Joel Montero, Mario ; Christian Helmer, Scarpia ; Adrien Fournaison, Angelotti ; Etienne de Bénazé, Spoletta ; Mathieu Gourlet, Sciarrone. Orchestre Les Frivolités Parisiennes, direction musicale : Alexandra Cravero

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