À Montpellier, Adèle Charvet et Le Consort resplendissants dans la Venise baroque
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Montpellier. Opéra Comédie. 3-III-2025. Antonio Vivaldi (1678-1741) : L’Olimpiade RV 725 – Sinfonia, Siam Navi, Concerto madrigalesco RV 19, L’incoronazione de Dario – Quella bianca e tenerina, Farnace – Gelido in ogni vena, Concerto en Ut RV 109, Andromeda liberata -Sovvente il sole, La finda ninfa – Alma oppressa. Michelangelo Gasparini (1670-1732) : Rodomonte sdegnato – il mio crudele amor. Giovanni Alberto Ristori (1692-1753) : Arianna – Nell’onda chiara, Cleonice – Con favella di pianti. Fortunato Chelleri (1690-1757) : Amalasunta – Astri aversi. Adèle Charvet, mezzo-soprano. Ensemble Le Consort, violon et direction : Théotime Langlois de Swarte
Une salle comble à l'Opéra Comédie de Montpellier accueillait une enfant du pays, la mezzo-soprano Adèle Charvet, soutenue par les instrumentistes de l'ensemble Le Consort dans un programme de musiques issues de l'opéra vénitien contemporain d'Antonio Vivaldi.
Au début du XVIIIe siècle, Venise compte un grand nombre de théâtres. L'un des plus connus, le fameux Teatro Sant'Angelo, est administré tour à tour par divers directeurs et impresarios dont Antonio Vivaldi, qui composa divers ouvrages pour le théâtre, aux côtés de nombreux de ses contemporains. Le programme du concert, issu du CD « Teatro Sant'Angelo » paru chez Alpha Classics, cherche à recréer les ambiances de ce théâtre aujourd'hui disparu. Vivaldi en est ici l'épicentre avec pas moins de cinq extraits d'opéras, peu connus pour la plupart. En préambule, Justin Taylor exprime verbalement au nom de ses musiciens sa joie de découvertes et de partage pour le public d'aujourd'hui.
L'ouverture de L'Olimpiade de Vivaldi débute la soirée, ce qui permet d'apprécier d'emblée la sonorité homogène et fruitée de l'ensemble orchestral, mené au millimètre par Théotime Langlois de Swarte. La chaleur des cordes baroques soutenues par un continuo fourni avec clavecin, théorbe, violoncelle et violone fait merveille. On remarque la présence d'un clavecin italien, idéal pour la projection directe et précise du son. Justin Taylor, à son clavier, exprime parfaitement la verve vivaldienne. Viennent ensuite plusieurs airs, dont le premier composé par Michelangelo Gasparini, douloureux et émouvant : « Il mio crudele amor« . La voix d'Adèle Charvet se déploie avec grâce et finesse dans un registre « mezzo » des plus agréables et raffinés. Tous les affects sont traduits de manière souple et naturelle, au travers d'une solide technique vocale au service de textes exigeants, souvent virtuoses. D'autres auteurs, pratiquement inconnus, tels Giovanni Ristori ou Fortunato Chelleri, ont largement cultivé cette rhétorique, significative de ce temps et à l'image de Vivaldi. Adèle Charvet, en symbiose avec les musiciens, nous entraine loin dans l'expression d'une musique conçue pour toucher l'auditeur, y compris dans ses excès les plus fous. Vivaldi termine en gloire le programme avec deux extraits d'Andromeda liberata et de La finda ninfa.
Conquis, le public ovationne abondamment la soliste et les musiciens. Comme un clin d'œil envers celui qui fut tant inspiré par le « Drama in musica » italien, Georg Friedrich Haendel, Adèle Charvet interprète en bis avec une grande intériorité le fameux air « Lascia ch'io pianga« , extrait de Rinaldo. Après d'autres rappels, elle signifie au public sa joie d'avoir « chanté ce soir à la maison »…
Entre moments de fougue et de mélancolie, ce florilège a plongé l'auditeur dans cette folie baroque italienne si caractéristique.
Crédits photographiques : © OONM
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