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Le 1ᵉʳ mars 2025, le danseur Etoile Mathieu Ganio a fait ses adieux officiels à la scène de l'Opéra national de Paris en interprétant le rôle-titre d'Onéguine de John Cranko, aux côtés de Ludmila Pagliero dans le rôle de Tatiana. Les derniers saluts ont été suivis de 20 minutes d'applaudissements et d'ovation, sous une pluie de pétales dorés, alors que de nombreuses étoiles et anciennes étoiles, qui furent ses partenaires, le pressaient une à une dans leur bras pour traduire leur émotion.
Né en 1984, Mathieu Ganio se forme à l'École nationale supérieure de danse de Marseille, où Roland Petit le remarque et le distribue dans sa version de Casse-Noisette. En 1999, il intègre l'École de danse de l'Opéra de Paris, puis le Corps de Ballet en 2001. Il gravit rapidement les échelons : coryphée en 2003, sujet en 2004, et est nommé danseur étoile le 20 mai 2004 par Brigitte Lefèvre, après une représentation de Don Quichotte, sur une chorégraphie de Rudolf Noureev.
Le choix d'Onéguine pour ses adieux n'est pas anodin. Ce ballet, inspiré du roman en vers d'Alexandre Pouchkine, est un ballet dramatique de John Cranko qui est entré au répertoire du Ballet de l'Opéra de Paris en 2009. Ce ballet régulièrement repris par la compagnie explore les thèmes de l'amour, du regret et de la fatalité, des sentiments profondément humains que Mathieu Ganio a su incarner tout au long de sa carrière.
Interpréter Onéguine pour ses adieux permet à Mathieu Ganio de revisiter un rôle complexe qui exige une maturité artistique et une profondeur émotionnelle, reflétant ainsi l'évolution de son parcours. Ces deux éléments étaient à leur acmé hier soir, avec une intensité dans le jeu dramatique exacerbée par l'émotion de ce dernier soir sur scène, et une maîtrise technique exceptionnelles, notamment dans les duos. La fusion passionnelle et tourmentée de son personnage avec celui de Tatiana, incarné par Ludmila Pagliero, danseuse Etoile qui l'a accompagné dans de nombreux rôles et qui fera elle aussi prochainement ses adieux, ajoutait une dimension particulièrement intense à cette soirée, tant la complicité artistique forgée au fil des ans entre les deux danseurs était perceptible.
Les deux autres Etoiles de la distribution, Léonore Baulac, au jeu lumineux et subtil dans le rôle d'Olga et Marc Moreau, pétri de fierté dans celui de Lenski, étaient à l'unisson de la technique et des sentiments, et l'ensemble du corps de Ballet de l'Opéra de Paris s'est surpassé, en assurant des ensembles parfaits (diagonales de grands jetés du 1er acte, bal chez le Prince Grémine), pour permettre à chaque spectateur de conserver un souvenir inoubliable de cette soirée d'adieux. (DG)
© Julien Benhamou /Opéra national de Paris
C’était absolument superbe ! Quelle soirée !
Soirée inoubliable, merci pour avoir donné beaucoup de moments de rêves.