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N°33. Klaus Ospald (né en 1956) : Se da contra las piedras la libertad, pour piano et 20 instruments à vent ; a sei, auf Erdhöhe, pour 6 clarinettes ; The double mingles of elements, pour ensemble ; Escribi… Guerra V, pour orchestre, accordéon et contrebasse solo. Pierre-Laurent Aimard, piano ; Teodoro Anzelloti, accordéon ; Edicson Ruiz, contrebasse ; Georg Arzberger, Olivier Klenk, Julius Ockert, Stefan Schneider, Julia Gassner, Arabella Purucker, clarinettes. SWR Sinfonieorchester (1-2, 11-15) Ensemble Modern ; Enno Poppe (1-2), Peter Hirsch (3-6), David Niemann (7-10), Lin Liao (11-15), chefs d’orchestre. CD bastille musique bm 33 ; enregistré à la Klaus-von-Bismarck-Saal (Cologne) (11-15) Festeburgkirche, Frankfurt am Main (7-10) ; Theatersaal, Saalbau Witten (11-15). 1 CD Bastille musique. Notice de présentation en anglais et allemand. Durée : 82:00
Bastille musiqueRéunissant la fine fleur des interprètes et chefs d'orchestre dédiés à la musique d'aujourd'hui, l'album monographique paru chez bastille musique (n°33) nous révèle l'univers singulier du compositeur allemand Klaus Ospald à travers quatre pièces enregistrées en première mondiale.
Peu connu sur la scène française, Klaus Ospald, né en 1956, est actif en Allemagne où les festivals de Donaueschingen et Witten, la biennale de Munich ou encore les Cours d'été de Darmstadt le mettent à l'affiche. Restant à distance des courants musicaux officiels, sa musique puise aux sources de la littérature et de la poésie engagée : celle de l'écrivain antifasciste espagnol Miguel Hernández notamment, qui lui inspire son cycle Guerra dont deux des six pièces (Guerra III et V) figurent dans l'enregistrement. Ospald réunit vingt instruments à vent autour du piano, celui de Pierre-Laurent Aimard pour qui l'œuvre est écrite, dans Se da contra las piedras la libertad (« La liberté pousse contre les rochers ») de 2021. Les mots de l'écrivain (Las cárceles) sont pour lui une « matrice poétique » qui nourrit sa dramaturgie sonore. L'énergie du geste instrumental et l'incandescence d'une musique puissamment architecturée autour du piano conducteur captive d'emblée l'écoute dans un premier mouvement richement coloré qui s'oppose à l'épure du second. Le piano y alterne avec les trames microtonales des vents inscrites dans un temps long et un espace plus confiné.
Œuvre d'envergure, également, Escribi… Guerra V, (2022) pour orchestre, accordéon et contrebasse solo est la pièce la plus récente de l'album. Ce n'est pas un double concerto, prévient le compositeur mais juste une pièce pour orchestre avec contrebasse soliste articulée en cinq mouvements qui s'enchaînent. La poétique de Miguel Hernandez irrigue également une musique d'une grande force expressive. Si la contrebasse dans l'extrême grave de sa tessiture évoque Partiels de Grisey, la trajectoire dessinée au fil des cinq parties est autre. La contrebasse virtuose d'Edicson Ruiz explore l'aigu fragile de son instrument, semblant toujours anticiper les réactions d'un orchestre – superbe WDR de Cologne dirigé par Lin Liao – aux déploiements spectraux enrichis des sonorités de l'accordéon (Teodoro Anzellotti). La virtuosité débridée du soliste avec les effets giratoires de l'orchestre dans la dernière partie lorgne vers le final de Messagesquisse de Boulez, revisité et agrandi par le compositeur allemand.
A sei auf Erdhöhe (2014), réunit six clarinettes dont trois basses et une contrebasse. Du son pur au brouillage des hauteurs, du souffle dans le son aux instances bruitées, Ospald travaille la micro-intervallie, les nuances différentielles du spectre sonore et la palette des couleurs au sein d'une matière homogène et d'un registre étiré à l'extrême. Là encore, un vers du poète Heinrich Heine figure en arrière-plan du processus compositionnel.
Le piano très en dehors (souvent joué dans les cordes) et l'effet de contrastes d'une partie à l'autre (entre temps resserré et temps dilaté), rapprochent The double mingles of elements (2017-2018) du concerto pour piano. S'ajoute ici la texture des cordes (entre son et bruit) dont les tenues s'inscrivent sur la résonance du piano enrichie par l'action de la troisième pédale : autant de gestes et de figures dessinés dans l'espace mettant à l'œuvre, comme dans a sei les pouvoirs du son. L'ensemble Modern sous la direction de David Niemann en dessine le relief autant que les finesses.
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N°33. Klaus Ospald (né en 1956) : Se da contra las piedras la libertad, pour piano et 20 instruments à vent ; a sei, auf Erdhöhe, pour 6 clarinettes ; The double mingles of elements, pour ensemble ; Escribi… Guerra V, pour orchestre, accordéon et contrebasse solo. Pierre-Laurent Aimard, piano ; Teodoro Anzelloti, accordéon ; Edicson Ruiz, contrebasse ; Georg Arzberger, Olivier Klenk, Julius Ockert, Stefan Schneider, Julia Gassner, Arabella Purucker, clarinettes. SWR Sinfonieorchester (1-2, 11-15) Ensemble Modern ; Enno Poppe (1-2), Peter Hirsch (3-6), David Niemann (7-10), Lin Liao (11-15), chefs d’orchestre. CD bastille musique bm 33 ; enregistré à la Klaus-von-Bismarck-Saal (Cologne) (11-15) Festeburgkirche, Frankfurt am Main (7-10) ; Theatersaal, Saalbau Witten (11-15). 1 CD Bastille musique. Notice de présentation en anglais et allemand. Durée : 82:00
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