Occupée depuis le 10 décembre 2024 par deux cents jeunes migrants du Parc de Belleville, puis trois cents, et à présent près de quatre cents, La Gaîté Lyrique doit être évacuée dans le mois qui vient, a ordonné hier le juge des référés du tribunal administratif de Paris. Le juge était saisi par la Ville de Paris, propriétaire des lieux. Cette occupation « fait courir aux jeunes majeurs un risque élevé en cas d’incendie, ainsi qu’un risque sanitaire lié à la promiscuité et un risque de troubles à l’ordre public » selon le magistrat. Le Théâtre voit son fonctionnement entravé et subit par ailleurs une perte financière importante du fait de l’arrêt de ses activités. L’exposition immersive « Pulse », créée par le studio créatif 1024 architecture et fusionnant son et lumière autour d’installations interactives, n’a pu démarrer en décembre comme prévu.
La salle demande à la Ville de Paris de trouver une solution de relogement pour ces jeunes mais la municipalité s’y refuse et en appelle à l’État. Ici (ex-France Bleu) se fait l’écho de la position de Léa Filoche, adjointe à la maire de Paris en charge des solidarités : « Ce jugement là ne change rien. Nous n’allons pas expulser des jeunes ou des personnes d’ailleurs, même si ce n’étaient pas des jeunes. (…). L’Etat nous a dit, si vous faites une procédure d’expulsion, on va leur faire des propositions. Nous avons fait la procédure d’expulsion. On attend désormais que l’Etat fasse son étape à lui. Moi, je ne sais plus pousser les murs. Je ne sais plus où mettre ces personnes. (…)« . L’État, lui, reste silencieux. (NF)