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À Lille, Mendelssohn intimiste avec David Grimal

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Lille. Nouveau Siècle. 11-II-2025. Felix Mendelssohn (1809-1847) : Les Hébrides ou la Grotte de Fingal, ouverture op.26. Concerto pour violon n° 2 en mi mineur op. 64. Symphonie n°4 en la majeur « Italienne » op. 90. Orchestre national de Lille, violon et direction : David Grimal

En formation réduite et en compagnie du violoniste , l' remet à l'honneur la lumineuse musique de . Au programme, le célébrissime Concerto pour violon n° 2 et la Symphonie n°4 « Italienne ».

L'existence de (1809-1847) fut courte, mais suffisamment dense pour nous léguer nombre de chefs-d'œuvre. Comme beaucoup de génies, Mendelssohn avait deux facettes. D'abord celle de l'amoureux de Johann Sebastian Bach qu'il a ressuscité au cœur du romantisme avec des œuvres chorales et pour orgue parfois austères. Ensuite, la facette lumineuse et brillante de sa musique de chambre ainsi que de la plupart de ses œuvres symphoniques et concertantes. C'est ce visage de Mendelssohn, plein de vie et de jeunesse, que nous a présenté l', en formation réduite (une quarantaine de musiciens), en compagnie du violoniste .

L'ouverture Les Hébrides (1831), qui débute le concert, fait partie du répertoire « voyageur » de . Inspiré par un séjour dans les Hébrides, sur l'île de Staffa, à l'ouest de l'Écosse, Mendelssohn a voulu décrire l'impression ressentie lors de la découverte de la grotte de Fingal, « caverne musicale » qui « chante » lorsque le vent s'engouffre à l'intérieur. Mendelssohn en tire une merveilleuse ouverture de concert, au thème marin fascinant, les cordes montant et descendant inlassablement comme une vague, tandis que la flûte chante une mélodie populaire. Sans chef, l' s'engage avec joie… mais aussi une certaine prudence, dans cette page brillante et pleine de poésie.

Le Concerto pour violon n°2 en mi mineur qui lui succède fait partie des « tubes » du compositeur, mais également de toute la littérature concertante pour violon. Son célébrissime et lyrique thème introductif, immédiatement chanté par le violon, est à l'image même du concerto. L'œuvre est emportée par un seul souffle, d'un romantisme absolu, pleine d'invention et de virtuosité, mais ne doit jamais céder à la tentation du sentimentalisme. Piège dans lequel ne tombe pas le violoniste , malgré un timbre un peu sec selon notre goût. Le violon est omniprésent, mais la partie d'orchestre est également puissante, complexe, tout en nuances. D'où la difficulté de jouer « sans » chef.

Depuis son violon, à l'énergie communicative, David Grimal lance les attaques, volontaires et superbes, mais faisant dos à l'orchestre, ne peut assouplir toutes les nuances qu'exige parfois la partition orchestrale. Au risque de voir parfois un ONL davantage suivre le violoniste que se confronter réellement à lui.

Dans la Symphonie n°4 « Italienne » qui conclut le concert, on retrouve davantage d'homogénéité. David Grimal, assis au poste de premier violon, peut cette fois embrasser du regard tout l'orchestre pour donner ses indications. Achevée en 1833, et fruit d'un long périple en Europe passant par l'Italie, cette symphonie est une œuvre de pur bonheur, lumineuse et tourbillonnante. « Un ciel bleu en la majeur » comme la décrit lui-même Mendelssohn.

De l'Allegro vivace introductif, plein de vie, jusqu'à l'irrésistible saltarelle du Presto final, en passant par la promenade bucolique de l'Andante con moto central, cette œuvre n'est qu'une fête pour l'orchestre. L'ONL y retrouve toutes ses couleurs, notamment le brillant pupitre des cordes avec ses coups d'archets euphoriques dans un final enivrant.

Crédit photographique : @Ugo Ponte ONL

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Lille. Nouveau Siècle. 11-II-2025. Felix Mendelssohn (1809-1847) : Les Hébrides ou la Grotte de Fingal, ouverture op.26. Concerto pour violon n° 2 en mi mineur op. 64. Symphonie n°4 en la majeur « Italienne » op. 90. Orchestre national de Lille, violon et direction : David Grimal

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2 commentaires sur “À Lille, Mendelssohn intimiste avec David Grimal”

  • DENIS OUAILLARBOUROU dit :

    Je suis parfaitement d’accord avec la finesse de votre compte rendu. Permettez-moi seulement d’ajouter le son inédit qu’apporte l’absence de chef, plus en commun que juste ensemble. Ce fut une magnifique expérience acoustique, sonore et musicale. Et que dire du concerto pour violon, ou le conflit traditionnel du soliste avec l’orchestre s’est évanoui. Juste le chant du violon qui émergeait, comme un ornement, un commentaire, une liberté au dessus la musique de tous. Cela restera un très grand souvenir.

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