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Plenum / Anima : l’orgue et la danse à la Philharmonie de Paris

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Philharmonie de Paris, Grande salle Pierre Boulez. 8-II-2025. L.A. Dance Project / Compagnie CONVERGE+ : Plenum / Anima. Musique : Johann Sebastian Bach, Passacaille et fugue BWV 582. Alexandre Borodine, Danses polovtsiennes. Igor Stravinski, Le Sacre du Printemps, version pour piano quatre mains du compositeur. Chorégraphie : Benjamin Millepied, Jobel Medina, Idio Chichava. Orgue : Olivier Latry, Shin-Young Lee. Lumières : Masha Tsimring. Costumes : Coline Omasson (Le Sacre du Printemps / Danses polovtsiennes), Alessandro Sartori (Passacaille et fugue BWV 582)

Trois chorégraphes et deux organistes pour Plenum / Anima, un programme du Los Angeles Dance Project de à la Philharmonie de Paris, avec la complicité de la compagnie mozambicaine .

a choisi la Passacaille et Fugue BWV 582 de Johann Sebastian Bach, sur laquelle Roland Petit a chorégraphié Le jeune homme et la mort, pour un ballet aux accents néoclassiques pour huit danseurs. En longues robes, jupes ou tuniques noires et blanches, ses interprètes se glissent dans les habits de moines-soldats pour une chorégraphie fluide qui semble nous ramener dans les années 50. Chorale et œcuménique, elle suit le rythme de la musique sans la dépasser ou produire d'éclat. En revanche, à l'orgue, joue de manière exceptionnelle une œuvre que l'on croit connaître par cœur, et qui, sous ses doigts, retrouve clarté, limpidité et transcendance.

Les Danses polovtsiennes de Borodine sont le choix de , tandis qu'à l'orgue s'installe pour une adaptation inédite de cette partition mythique. Le chorégraphe californien a choisi une interprétation assez littérale où la danse s'efface au profit de la marche, et ménage à l'adresse de chacun des danseurs des échappées fugaces et insipides. Malgré le talent de , la transposition à l'orgue des Danses polovtsiennes ne reflète pas la richesse et la diversité instrumentale de la version orchestrale, en partie issue du collectage. À force de gommer toute la dimension folklorique de la partition, ancrée dans la tradition des Ballets Russes, danse et musique s'anesthésient mutuellement.

Difficile de renouveler la vision du Sacre du printemps, depuis Pina Bausch, et sa somptueuse et terreuse vision tellurique. , chorégraphe mozambicain, s'y emploie cependant, empruntant beaucoup à la chorégraphe allemande et intégrant à sa danse des traces de danse africaine et de capoeira. Avec seulement 11 danseurs, huit du et trois de , la compagnie mozambicaine d', l'écart à franchir est trop grand, et la distance se creuse très souvent avec la musique, jouée de façon inédite à l'orgue en version quatre mains par et .

Vue de très haut, avec un éclairage totalement inadapté à la scène, la chorégraphie ne transmet aucune émotion. Très mauvaise idée : les néons qui entourent le plateau et perturbent le regard sur la danse. Les danseurs se déchaînent en pure perte, paraphrasent Pina Bausch dans une danse exutoire, tandis que l'élue alterne tressautements et manèges de sauts. La danse n'a, à aucun moment, la puissance de la musique, par laquelle elle se laisse totalement écraser.

Crédits photographiques : © O. Bertrand

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Philharmonie de Paris, Grande salle Pierre Boulez. 8-II-2025. L.A. Dance Project / Compagnie CONVERGE+ : Plenum / Anima. Musique : Johann Sebastian Bach, Passacaille et fugue BWV 582. Alexandre Borodine, Danses polovtsiennes. Igor Stravinski, Le Sacre du Printemps, version pour piano quatre mains du compositeur. Chorégraphie : Benjamin Millepied, Jobel Medina, Idio Chichava. Orgue : Olivier Latry, Shin-Young Lee. Lumières : Masha Tsimring. Costumes : Coline Omasson (Le Sacre du Printemps / Danses polovtsiennes), Alessandro Sartori (Passacaille et fugue BWV 582)

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