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Les Maîtres de Notre-Dame par Sébastien Daucé à Metz

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Metz. Arsenal. 7-II-2025. Jean Veillot (mort en 1662) : Sacris solemnis ; Ave Verum ; Domine salvum fac regem ; François Cosset (vers 1610-après 1664) : Missa Domine Salvum fac Regem ; Pierre Robert (vers 1622-1699) : Christe Redemptor ; André Campra (1660-1744) : Messe de requiem. Ensemble Correspondances ; direction : Sébastien Daucé

Autour du Requiem de Campra, l' met en lumière une culture musicale sacrée qui reste décidément à découvrir.

Il reste encore, dans le vaste héritage de la musique classique, des continents presque inexplorés : la musique sacrée française du Grand siècle en fait certainement partie ; le Requiem de Campra proposé en seconde partie n'est certes pas à proprement parler une rareté, au disque surtout, mais on ne l'entend pas tous les jours. Le programme proposé par et ses Correspondances, déjà disponible au disque (Harmonia Mundi) est structuré autour d'un lieu, la cathédrale Notre-Dame de Paris, où chacun des compositeurs au programme a été en poste pendant une partie plus ou moins longue de sa carrière : on voit bien à travers les figures oubliées de et François Cosset que même l'église majeure de la plus grande ville du royaume est loin d'avoir livré tous les secrets de son univers musical.

Peut-être, comme le laisse entendre ce programme, ne trouve-t-on pas là de grandes personnalités musicales, porteuses de langages musicaux qui leur seraient propres, comme le voudrait l'imagerie romantique ; mais cette musique savante, experte dans l'art d'emplir l'espace sonore de multiples plans sonores, vocalement complexe sans réduire l'orchestre à un simple rôle d'accompagnement, a une réelle présence qui mérite d'être entendue. La distance avec les grands motets fastueux qu'on a beaucoup plus souvent entendus depuis vingt ans, de Lully à Mondonville et Rameau est grande : l'expressivité est loin d'être absente de ces pièces, que ce soit le beau chant de réjouissance de Sacris solemnis ou la mise en musique de l'ordinaire de la messe par François Cosset, mais cette musique n'essaie jamais d'en mettre plein les yeux. Elle trouve donc en la personne de un interprète idéal, en toute sobriété. Son chœur de 15 musiciens n'a aucun mal à faire résonner la grande salle de l'Arsenal, et les solistes qui en sont issus, à de rares exceptions, sont à la hauteur de cette musique intense et complexe.

L'orchestre n'est pas en reste, comme le montre entre autres l'introduction de l'admirable Requiem de Campra, qu'une hypothèse récente place désormais aux alentours de 1700, à la fin de la courte période où Campra est maître de chapelle à Notre-Dame (1694-1700) : flûtes, cordes et un généreux continuo ne suffisent pas à concurrencer le faste versaillais, mais ce n'est de toute façon pas l'ambition de cette partition où, pour une fois, l'expression requiem aeternam est prise au sérieux : pas de dies irae, pas d'angoisse apocalyptique, mais l'espoir du repos. Le chef ne reste pas sur cette seule note d'espoir et d'apaisement, et certains passages ont une tonalité d'imploration beaucoup plus urgente, mais cette vision plus sereine et plus ouverte de la mort a au moins autant de force émotionnelle que bien des visions plus noires.

Crédit photographique : © OlivierLdp

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Metz. Arsenal. 7-II-2025. Jean Veillot (mort en 1662) : Sacris solemnis ; Ave Verum ; Domine salvum fac regem ; François Cosset (vers 1610-après 1664) : Missa Domine Salvum fac Regem ; Pierre Robert (vers 1622-1699) : Christe Redemptor ; André Campra (1660-1744) : Messe de requiem. Ensemble Correspondances ; direction : Sébastien Daucé

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