Les magazines Classica, L’Avant-Scène et Pianiste se seraient vus signifier hier 6 février leur licenciement collectif pour motif économique, avons-nous appris de sources sures mais non encore publiques. L’arrêt de leurs activités pourrait intervenir dès avril, les derniers numéros paraitraient en mars. Outre les salariés, ce sont des dizaines de pigistes et collaborateurs qui seraient impactés.
L’Avant-Scène Opéra est publié par les éditions Premières Loges depuis 1989. En 2018, les éditions Premières Loges ont rejoint le groupe Humensis, qui a racheté également en 2019 Classica et Pianiste.
Le groupe Humensis détient une dizaine de maisons d’éditions (Puf, Que sais-je…), ainsi que cinq magazines, dont deux scientifiques et trois musicaux. Ce groupe a été racheté par Albin Michel fin décembre. Les différents titres faisaient depuis l’objet d’un audit, selon Philippe Venturini, rédacteur en chef de Classica.
Fondé en 1976, L’Avant Scène opéra est une revue bimestrielle consacrée au répertoire lyrique et un outil de travail et de référence à la fois pour les professionnels et les mélomanes.
Fondé en 1998, le magazine mensuel Classica, accompagné d’un CD, traite de l’actualité de la musique classique, notamment discographique avec ses fameuses récompenses, les Chocs, tout comme celle de la Hi-Fi. Il a fusionné en 2004 avec Répertoire et en 2009 avec Le Monde de la Musique.
Entièrement consacré au piano, le bimestriel Pianiste a été créé en 2000. Il s’accompagne d’un disque et d’un cahier détachable pédagogique et publie chaque année un numéro thématique hors-série.
C’est ainsi tout un pan de la presse musicale des 30 dernières années, couvrant tous les répertoires et domaines, qui serait amené à disparaitre, dans un secteur toujours plus fragile et menacé. (NF)
Modifié le 11/2/2025 à 17h13
Comme enseignant et chercheur, je suis profondément choqué de la décision d’arrêter la revue Avant scène opéra et de licencier son personnel compétent. La revue doit revivre.
Bertrand Porot, professeur de musicologie université de Reims
N’y aurait-il pas des repreneurs pour reprendre ces trois magazines de référence qui ont nourri 2 ou 3 générations de mélomanes ? Personnellement je trouve Classica complémentaire de Diapason, plus accessible, ouvert sur les métiers de la musique et la création contemporaine, dans l’esprit du regretté Monde de la Musique.
Je suis consterné par la décision d’arrêter la publication de « Pianiste » qui est le seul magazine consacré à cet instrument, et qui proposait des partitions et des CD pour apprendre à jouer des musiques éclectiques afin de démocratiser la pratique du piano pour tous les niveaux.
Je ne comprends pas la décision de reprendre des titres pour les arrêter quelques mois plus tard, et j’espère que quelque chose sera fait pour empêcher cela ou pour sauver ce qu’ils ont créé. Il faut absolument faire circuler cette information pour que cela se sache.
Malheureusement la presse spécialisée va mal, surtout avec la progression du numérique, mais il faut se battre pour que cette presse classique vive.
Au demeurant est ce si étonnant ?
– diminution du public du classique et combien d’abonnés à ces 3 revues ?
– j’ai été plus de 40 ans abonné à Diapason et l’emprunte dorénavant à la médiathèque ; idem pour l’avant scène opéra mais simplement 10 ans
– Classica avait des points forts (les dossiers sur les compositeurs ; certains chroniqueurs suivis depuis des années et on pense à l’érudit JC Hoffelé que l’on retrouve sur artallina , l’excellent A Lompech ou P Flinois …) mais les critiques de disque étaient souvent assez prosaiques, peu argumentées et n’ayant pas assez de perspectives historiques (sauf JCH).
Le monde du classique se rétrécit et va-t-on finir dans les catacombes comme les premiers chrétiens ? Etant égalemeent abonné au Monde, les papiers concernat le classique n’entraine que très peu de commentaires à contrario du Rock !!
La preuve, malheureusement, c’est qu’il n’y a que 4 commentaires depuis le 7 février… Triste mais véridique. Je l’ai même appris par un professionnel du disque dans le magasin où je vends (encore) des disques classique aujourd’hui seulement.
Diapason rend hommage à Classica en disant que les deux revues « cheminaient » l’une à côté de l’autre et étaient complémentaires. Je suis d’accord, c’était un équilibre et je pense que Diapason n’a aucune raison (à long terme) de se réjouir d’être les derniers en place.
C’est bateau mais c’est « encore » la fin d’une époque.
En lisant aujourd’hui le magazine CLASSICA de mars, j’ai reçu un « CHOC », malheureusement pas celui de la récompense musicale, mais celui de la disparition annoncée de ce magazine que je lis depuis 25 ans.
Je renonce à accepter que Classica, comme la revue pianiste et Avant scène opéra, n’existent plus. C’est un média culturel qui disparaitrait du paysage musical.
Quelles solutions peut – on espérer pour sauver nos magazines ? Je pense au Groupe Les Echos-Le Parisien, pôle média de LVMH, qui est actionnaire de Radio Classique, que j’apprécie beaucoup. Bernard Arnault, qui est également pianiste, pourrait-il sauver ce patrimoine musical ?
Trop triste.Encore trois belles revues qui disparaissent . Pourtant la presse quotidienne est, elle, bien subventionnée !
Il est vrai que nos élus et la musique……
C’est la désolation ! Je suis abonné depuis plusieurs années et appréciai la qualité de ce magazine qui permettait de recevoir une information complète et vivante sur la musique
Ce silence brutal annoncé est dévastateur
quelle tristesse lorsque j ai vu le mail concernant la disparition de Pianiste. Au delà de l arrêt de cet unique magazine sur le Piano ce sont des hommes, des femmes privés de leur outil de travail. je leur souhaite de retrouver rapidement du travail.
Ce magazine que j attendais tous les deux mois va me manquer terriblement à moins qu il y ait un sursaut d Albin Michel.
Courage à toute l équipe;
Francoise Fanny Gress
ces revues sont-elles réellement déficitaires et mettent-elles en péril l’équilibre financier du groupe Albin Michel ?