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L’Orchestre Pasdeloup crée Ouverture d’Elżbieta Sikora

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Paris. La Seine musicale. 1-II-2025. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Concerto pour piano n° 4 ; Symphonie n° 7 ; Elżbieta Sikora (née en 1943) : Ouverture, pour orchestre. Zlata Chochieva, piano ; Orchestre Pasdeloup, direction : Marzena Diakun

La cheffe polonaise retrouve l' et sa compatriote lors d'un concert où Ouverture, donnée en création française, coudoie la musique de Beethoven.

Dérogeant à sa fonction, Ouverture, de la compositrice polonaise, n'est pas entendue au début mais au mitan du concert, entre le Concerto pour piano n°4 de Beethoven et la Symphonie n° 7 du maître de Bonn. À l'effectif beethovénien sont rajoutés trois trombones, un piccolo, une harpe et trois percussionnistes, autant de couleurs et d'agents d'énergie que sollicite l'écriture de la compositrice. D'emblée, l'œuvre fait valoir l'élan du geste et la frénésie du rythme avec un motif récurrent aux bois qui vrille l'espace de l'aigu au grave. Entre fanfare des cuivres, temps pulsé et jeu de registres opposés, l'œuvre vit de contrastes et tisse une dramaturgie très en relief. Telle une ronde infernale ponctuée de cris d'oiseaux, Ouverture raconte son histoire, sorte de nuit de Walpurgis peuplée de figures inquiétantes dont les dernières minutes tout en suspens ne sauraient nous démentir. En phase avec un orchestre très réactif, restitue dans leur plénitude les couleurs et l'éclat de la partition.

La pianiste russe est au clavier dans le Concerto pour piano n° 4 de Beethoven, une œuvre où le compositeur a été lui-même soliste lors de la création en 1807. S'entend dès les premières notes confiées au piano le rythme emblématique de la Symphonie n°5 qui fera l'unité motivique du premier mouvement. Le toucher de l'interprète est délicat et la sonorité beethovénienne ; la qualité est sans faille d'un orchestre conduit avec beaucoup d'élégance par . Le mouvement lent gagne en intériorité sous les doigts de la pianiste, instant de pur bonheur où l'équilibre s'instaure entre les deux partenaires. Le rondo final est mené tambour battant, avec une partie soliste brillante et la fluidité d'un orchestre aussi réactif que précis sous le geste de la cheffe polonaise.

La Symphonie n° 7 en la majeur – apothéose de la danse, selon Wagner – nous comble au même titre : justesse des tempi, nervosité des cordes et qualité des vents. Si le premier mouvement, le plus délicat, peut gagner en souplesse dans l'articulation des phrases, la marche funèbre ne manque ni d'élégance ni de profondeur. Le Scherzo est épatant et le trio chaleureux, bien charpenté par un pupitre de cors exemplaire. L'orchestre est chauffé à blanc dans le dernier mouvement magnifiquement conduit où se lisent l'engagement et la qualité d'une phalange qui fait des merveilles sous la conduite énergétique et une nouvelle fois parfaitement maîtrisée de Marzena Diakun.

Crédit photographique : © ResMusica

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Paris. La Seine musicale. 1-II-2025. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Concerto pour piano n° 4 ; Symphonie n° 7 ; Elżbieta Sikora (née en 1943) : Ouverture, pour orchestre. Zlata Chochieva, piano ; Orchestre Pasdeloup, direction : Marzena Diakun

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