Nous apprenons que le conseil d’administration de l’Opéra de Toulon a voté le licenciement de son chœur permanent hier 23 janvier 2025, pour des raisons économiques. Une décision dont les chanteurs ont pris connaissance par leur groupe whatsapp et qui a été confirmée le lendemain par Jérôme Brunetière, directeur général et artistique de l’Opéra, venu leur annoncer leur licenciement à la fin de cette saison. Le chœur chantera pour la dernière fois le 28 juin sur la scène nationale Châteauvallon-Liberté qui invite l’Opéra de Toulon pour ce spectacle.
Le chœur qui emploie à ce jour 21 permanents est placé depuis 2011 sous la direction de Christophe Bernollin. « Présent depuis l’inauguration du théâtre », comme l’indique la présentation de l’institution, il couvre un répertoire très varié et se produit également sur d’autres scènes nationales et internationales. Des rôles de solistes lui sont régulièrement distribués.
L’annonce de cette triste nouvelle a été faite hier soir par l’orchestre aux spectateurs à l’occasion de la représentation du concert lyrique « Les grandes pages, l’opéra allemand » donné au Palais Neptune. Depuis, d’autres chœurs français (Bordeaux, Lyon, Nice, Toulouse) ont exprimé leur soutien envers leurs collèges toulonnais dans des déclarations au public en début de représentations.
L’Opéra de Toulon est un Établissement Public de Coopération Culturelle (EPCC) associant à ce titre plusieurs collectivités territoriales dans sa gestion. Ainsi le Conseil d’administration est présidé par l’adjoint à la Culture à la mairie de Toulon, l’amiral Yann Taingu ; le vice président en est Jean-Luc Delaunay, amiral également. Il comporte des représentants de la Ville, en la personne de Josée Massi, la maire de Toulon depuis 2023 (non affiliée à un parti politique), également vice-présidente de la métropole Toulon Provence Méditerranée et conseillère départementale du Var ; 5 représentants de la Métropole Toulon Provence Méditerranée ; 3 représentants du Conseil départemental ; 2 « personnes qualifiées » : outre Jean-Luc Delaunay, Claude Pinet Président du Festival de musique de Toulon, 2 représentants du personnel et des membres de droit (Jérôme Brunetière, le directeur général et artistique, et Régis Dubois, agent comptable).
L’annonce peut surprendre, malgré un contexte incertain et défavorable pour toute une profession, dans la mesure où l’année 2024 a été marquée par le début d’une grande opération de rénovation globale de l’Opéra portée par la Métropole TPM (gestionnaire du lieu depuis 2003) : « Des travaux hors normes pour le monument historique » avec un achèvement à l’horizon 2027 et chiffrés 38 millions d’euros. « Un effort financier très important de la part de la Métropole et ses partenaires » pour Jean-Sébastien Vialatte, vice-président de TPM, tandis que pour le directeur de l’Opéra Jérôme Brunetière, « ces travaux de mise aux normes techniques et technologiques vont aussi permettre d’élargir le spectre des spectacles et des décors diffusés à l’Opéra».
Il apparaît hélas que cet effort financier, certainement indispensable à la rénovation et à la modernisation du bâtiment datant de 1862, n’inclut pas les forces vives de la maison. Le Chœur maison ne pourra pas profiter de ces nouveaux aménagements.
Les choristes quant à eux, réfutent la baisse de subventions et l’existence de difficultés financières de cette envergure. Un CSE (comité social et économique) est convoqué le 31 janvier pour étudier le plan de licenciement.
(NF)
Mis à jour le 24/01/2025 à 15h44, le 29/01/2025 à 11h25
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J’espère que les Toulonnais s’en souviendront aux prochaines élections et réserveront le même sort aux élus responsables de ce crime culturel. Le nivellement par le bas encore perpétré par des incultes.
Encore un saccage culturel alors que des millions sont dépensé à tout vent pour n’importe quoi . Triste France
décidément la nouvelle municipalite fait tout pour développer l’avenir culturel de Toulon. Est ce pour eponger les dettes de cantine de Monsieur Falco? permettez moi d’en douter. quel fiasco…
Inculture et tragédie humaine. Sacrifier les forces d’une maison d’opéra me paraît inconcevable.
Et une honte.
Quelle tristesse
c est absolument une HONTE
quand un pays commence à restreindre la culture et dezinguer ses forces musicales c est très mauvaiss signe !!
35 millions d’euros pour la rénovation du théâtre, et on licencie le chœur. C’est à ne rien y comprendre. Le sacrifice de la culture est toujours un très mauvais signe politique. Quelle tristesse.
Dramatique… Le bâtiment rénové ne sera qu’une coquille vide qui servira de fourre-tout en recevant des productions de toutes sortes
Dramatique pour une salle ouverte avant l’opéra Garnier. Les toulonnais de l’époque avaient le goût de la Culture et de l’Art.
Pourtant il semblait bien que chaque séance faisait le plein.
Quelle tristesse
Musicien d’orchestre intervenant aussi dans les productions d’opéra, je suis totalement solidaire avec tous ces artistes.
J’ai malheureusement peur que ce soit le début d’un long dé tricotage de nos meilleures structures culturelles en région.
Dramatique et scandaleux !
Après le Ballet de l’Opéra de Toulon, on dissout son Chœur.
L’Orchestre, prochain sur la liste ?
A quand une pétition ?
Politique honteuse, c’est toujours la culture qui en paie les conséquences.
lamentable !
Vraiment déçu. Tenor choriste/soliste j’ai fait 17 ans à Lyon et vécu la dissolution du chœur. Je sais donc la tristesse qu’une telle décision provoque.
Bien avec vous et vous soutiens pour la suite.
décision dramatique qui reflète le manque de culture d un ville qui n a eu comme dirigeant que des personnes de pouvoir et d intérêts pour la diriger.
l.opera de Toulon à servit de modèle pour bâtir l opéra Garnier. il doté d une acoustique exceptionnelle . Des leçons d histoires seraient utiles à ceux qui la gpuverne si mal.
Quelle tristesse.
De tout coeur, je souhaite à chaque artiste de ce merveilleux chœur de continuer leur brillante carrière, malheureusement ailleurs.
A Toulon, les lumières sont en train de s’éteindre et l’opéra pleure.
Quelle tristesse.
J’en suis abasourdi et extrêmement triste. Une décision malheureuse que je juge regrettable, reflet de notre période détestable où le profit financier à court terme fait loi, mais qui risque d’être prejudiciable à long terme. A moins que cela ne sonne le glas de l’opéra tout entier auquel cas le choeur n’a effectivement plus lieu d’être… De tout cœur, meurtri, avec le chœur!
les fossoyeurs de la culture en marche …
en même temps un choeur à 21….?
de qui se moque-t-on ?
Est-ce à dire que l’Opéra de Toulon ne servira plus que de lieu d’accueil aux tournées ?
Quel regret de voir disparaitre une institution qui créait, qui était un partenaire majeur dans l’univers inter-operas.
Et qui était accessible à tous avec des prix raisonnables, en particulier pour la jeunesse.
Je souhaite que les membres de ce chœur se monte en coopérative pour perdurer et mettre ses qualités au service de ceux qui apprécient l’art.
On ne comprend pas comment on peut s’engager dans des travaux aussi importants sans envisager un financement qui permette de conserver les atouts d’une institution qui fait rayonner la ville ? Il y a dans cette décision une portée symbolique qui abime me semble -t-il l’image de la ville.
Toulon frappé au cœur..
la guérison sera difficile.
Toulon a perdu son âme à mesure que les grands travaux pharaoniques ont massacré la ville et son bord de mer. Toulon n’est plus une ville provençale, elle répond hélas aux exigences de la modernité des métropoles livrées aux mains des « architectes »…destructeurs et avides. Elle ne sera plus qu’une plage artificielle où résonne le bruit des transistors, dès lors que la Musique aura quitté l’Opéra, suivant le chemin du corps de ballet…
Parce que des décideurs incultes, faisant fi de l’histoire de cette (autrefois) belle ville, n’ont pas suffisamment de goût et de culture pour la respecter.
Tant de grands artistes lyriques, de danseurs et de musiciens ont fait vivre, qui ont animé ce magnifique Théâtre…
J’adresse aujourd’hui tout mon soutien aux artistes frappés par cette décision scandaleuse et j’espère que les Toulonnais éveillés sauront manifester leur indignation.
Toulon est en deuil, car sa voix, son choeur,qui était encore sa dernière âme vibrante, disparaît. Honte à ses fossoyeurs!
Les toulonnais sont fiers..fiers de l’histoire de leur ville, de leur rade,de leurs cultures et de la culture qui s’exprime dans différents lieux. Et fiers de leur Opéra, de ses spectacles variés ,de ses créations,de l’élégance de ce bâtiment à qui tout le personnel donne vie. Le corps de ballet s’est envolé, le couperet s’abat maintenant sur le chœur… Chœur dans la ville et cœur de la ville …bien difficile de ne pas faire de rapprochement ! On distribue des chèques culture sans quasi aucun contrôle mais les budgets des structures culturelles sont soumis au régime de vache maigre. Ne nions pas les efforts nécessaires pour notre pays mais sachons peut-être trouver le bon équilibre. N’y aurait-il pas moyen de trouver des solutions intermédiaires pour faire vivre le choeur et assurer l’avenir de l’opéra ?
La décision de licenciement a été prise par les administrateurs qui sont presque tous des élus et ce sont les mêmes qui ont planifié, organisé le financement et validé les travaux de rénovation de notre opéra. C’est d’une incompétence sanctionnable lors des prochaines élections. Après la liquidation du corps de ballet on assiste au massacre de la culture française et du prestige de la ville de Toulon.
Le bâtiment pourrait être transformé en halle commerciale pour touristes fortunés.
A moins qu’on rase tout pour faire une opération immobilière… Au diable ces créations d’architectes du 19eme siècle et ces grandes œuvres du répertoire ! Pfff…
La culture coûte cher, essayons l’ignorance…
Les dés ne sont pas jetés, les femmes et les hommes de l’opéra de Toulon sont de fortes personnalités. Le chœur de l’opéra se bat avec d’autant plus de détermination qu’il sait être dans son droit. Ce qu’il demande c’est simplement la transparence. Ces hommes et ces femmes sont capables de se battre pour eux et pour vous. Unissez-vous, battez-vous.
Michèle G.
Vous avez totalement raison. Nous nous laisserons pas faire par une politique qui a organisé notre disparition. Nous demandons la transparence. Il pourrait y avoir des surprises. Nous ne lâcherons rien parce que nous connaissons tout ce qui ce passe dans cet opéra et que nous y avons notre place comme les autres corps de métier. Lopera de toulon appartient aux varois et a sa culture et non à des décisions politiques arbitraires qui décident de la mort d une structure pour des intérêts personnels