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La Petite Sirène ressort du port de Martigues

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Martigues. Théâtre Les Salins. 11-I-2025. Régis Campo (1968*) : La Petite Sirène, opéra merveilleux sur un livret du compositeur, d’après le conte éponyme de Hans Christian Andersen. Mise en scène & dramaturgie : Bérénice Collet. Décors & costumes : Christophe Ouvrard. Lumières : Alexandre Ursini. Vidéos : Christophe Waksmann. Assistante mise en scène : Marie Leroy. Avec : Clara Barbier Serrano, la Petite Sirène ; Elsa Roux-Chamoux, sa sœur ; Marion Pascal Vergez, sa grand-mère/la Sorcière ; Sébastian Monti, le Prince. Ensemble Télémaque, direction musicale : Raoul Lay.

Créée avec orchestre de chambre à l'Opéra de Nice en 2024, La Petite Sirène de revient en ce début d'année 2025 à Martigues accompagnée par un ensemble de six musiciens, toujours dans la mise en scène de .


Respectueux du conte d'Andersen, le compositeur a écrit lui-même le livret de La Petite Sirène afin d'en faire un opéra merveilleux pour enfants. D'à peine une heure, l'ouvrage permet de maintenir l'attention des plus petits, venus en nombre avec leurs parents assister à une représentation  ouverte à tous, et consécutive à deux représentations scolaires données la veille.

Dans ce nouveau livret plus proche du texte original d'Andersen que du film animé de Disney se retrouvent autant le merveilleux que les penchants dramatiques et tragiques de l'histoire. Resserré sur cinq rôles tenus par trois chanteuses et un chanteur, l'opéra met en lumière l'écriture musicale colorée et volontairement lyrique de Campo, où le chanté-parlé alterne avec de vrais airs, dont celui final de la Petite sirène dans lequel transparaît la citation d'un thème d'Orphée de Gluck. Des bribes du Vaisseau Fantôme de Wagner émaillent également une partition aux atmosphères fantastiques, sans que celle-ci n'aille en revanche citer le poème symphonique homonyme de Zemlinsky, avec lequel elle s'accorde toutefois sur les teintes transparentes et cristallines, et les nombreux glissandi imageant la mer.

À six, les musiciens de l', placés à droite sur la scène, bénéficient de l'attention permanente du chef , également souvent tourné vers sa gauche pour coordonner la distribution. Limitées dans cette version à un violon et un violoncelle, les cordes s'identifient toujours très nettement et parviennent même à créer les effets de vagues, soutenues par le clavier électronique, en alternance avec des sonorités de clavecin, de harpe ou de célesta sous les doigts d'Hubert Reynouard. La flûte (parfois aussi piccolo) et la clarinette (parfois basse) se mêlent également avec le percussionniste (souvent au glockenspiel, mais aussi aux cymbales ou tuyau harmonique) pour augmenter les coloris recherchés par le compositeur.


Contenue dans une grande penderie créée, tout comme les costumes, par Christophe Ouvrard, la dramaturgie de est renforcée sur toutes les scènes par les lumières d'Alexandre Ursini, tantôt blanches ou rouges, mais le plus souvent vertes ou bleues pour rappeler l'univers marin, également décrit par les vidéos de Christophe Waksmann. Responsable du Prélude et de l'Epilogue, la metteuse en scène choisit aussi d'enserrer le conte dans le rêve d'une jeune fille fugueuse, s'endormant dans les détritus où elle s'était cachée. Pour le reste, les images sont plus classiques et très adaptées aux enfants, avec l'ajout de scènes burlesques comme celle de la langue arrachée (créée de toutes pièces par Campo) ou des caricaturaux « Miam-Miam » du Prince lorsqu'il déguste un gros plateau de fruits de mer, précédant son triste mariage avec une autre (représentée ici par un mannequin inanimé) et la mort de la petite sirène.

Seul homme du plateau, le ténor Sébastian Monti manque parfois de projection, mais jamais d'engagement, tandis que chez les femmes, le soprano de offre un lyrisme et une clarté magnifiques au rôle-titre, la sœur profitant de la douceur d', et la grand-mère de la voix d'abord posée de , ensuite pleine d'inventivité et de folie pour camper la sorcière.

Coproduit avec d'autres scènes de Provence Alpes Côte-d'Azur grâce à l'initiative Opéra au Sud, La Petite Sirène sera reprise dès avril au Théâtre de l'Odéon de Marseille, avec un retour à la partition pour orchestre de chambre.

Crédits photographiques : © Opéra Nice Côte d'Azur/ D. Jaussein

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Martigues. Théâtre Les Salins. 11-I-2025. Régis Campo (1968*) : La Petite Sirène, opéra merveilleux sur un livret du compositeur, d’après le conte éponyme de Hans Christian Andersen. Mise en scène & dramaturgie : Bérénice Collet. Décors & costumes : Christophe Ouvrard. Lumières : Alexandre Ursini. Vidéos : Christophe Waksmann. Assistante mise en scène : Marie Leroy. Avec : Clara Barbier Serrano, la Petite Sirène ; Elsa Roux-Chamoux, sa sœur ; Marion Pascal Vergez, sa grand-mère/la Sorcière ; Sébastian Monti, le Prince. Ensemble Télémaque, direction musicale : Raoul Lay.

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