2025 sera l'occasion de célébrer le cinqantenaire de la disparition de Dimitri Chostakovitch, survenue le 9 août 1975.
Le tout premier concert de cette année particulière s'est tenu le 5 janvier dans le cadre de la saison « Musique au Val-de-Grâce », sous le marrainage de sa veuve Irina Chostakovitch lors d'un concert organisé par Hervé Désarbre, organiste des armées. Les concerts, placés sous le patronage du ministre des Armées depuis 30 ans, se distinguent par le fait qu'ils sont gratuits, le dimanche à 17h30, et chacun met en lumière des faits ou des figures historiques, notamment militaires. Ce concert a fait entendre notamment la création française de l'arrangement pour orchestres à cordes de l'Adagio cantabile de la Sonate pour piano n°8, dite « Pathétique » de Beethoven, par Dimitri Chostakovitch, joué par l'ensemble Les Éphémérides. Hervé Desarbre a interprété à l'orgue Confession et Cathédrale, deux pièces originales pour orgue extraites du film « Le Taon » (1955). La Symphonie de chambre op.110a, d'après le Quatuor n°8 arrangé pour orchestre à cordes par Rudolf Barchaï donné en fin de programme a démontré que ce quatuor introspectif ne perdait pas de sa force émotionnelle même en effectif triplé et que son thème juif (intégré ici en signe de solidarité), frénétique et douloureux, du deuxième mouvement, est aussi saisissant dans la résonnance de cette église royale puis militaire, dont la première pierre a été posée par Louis XIV à l'âge de 7 ans. Idéalement, le meilleur hommage à cette oeuvre si intime et universelle, dans ce lieu et dans notre temps, aurait été de ne pas applaudir.
Parmi les événements notables de ce cinquantenaire, on relèvera en premier le Festival Chostakovitch à Leipzig la deuxième quinzaine de mai avec toutes les symphonies par Andris Nelson, Lady MacBeth de Mzensk, les quatuors par les Danel, et nombre d'œuvres vocales et pour musique de chambre, avec comme solistes Daniil Trifonov, Baiba Skride, Gautier Capuçon, Yulianna Avdeeva. L'intégrale des Quatuors pourra également être entendue en trois jours au Sjostakovitsj Festival à Gonigen aux Pays-Bas du 31 janvier au 2 février. Evgeny Kissin sera particulièrement assidu, puisqu'on le retrouvera au Carnegie Hall de New-York, au TCE de Paris, à Bordeaux, seul ou avec des partenaires comme Gautier Capuçon. (JCLT)