La Sylphide de Pierre Lacotte fait son entrée au répertoire du Ballet de Bavière
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Munich. Nationaltheater. 2-XII-2024. La Sylphide, ballet de Pierre Lacotte inspiré par Filippo Taglioni. Chorégraphie : Pierre Lacotte ; musique : Jean-Madeleine Schneitzhoeffer, Ludwig Wilhelm Maurer ; décors d’après Pierre Ciceri ; costumes d’après Eugène Lami. Avec Maria Baranova (La Sylphide), Jakob Feyferlik (James), Carollina Bastos (Effie), Alexey Dobikov (Madge), Matteo Dilaghi (Gurn), Séverine Ferrolier (mère d’Effie), Zhanna Gubanova, Zachary Rogers (Pas de deux des Écossais), Zhanna Gubanova, Maria Chiara Bono, Elvina Ibraimova (Trois sylphides)… Bayerisches Staatsballett ; Bayerisches Staatsorchester ; direction : Myron Romanul
La troupe du Ballet de Bavière ne peut encore y montrer tout l'engagement théâtral dont la pièce a besoin, malgré le haut niveau technique dont les solistes font d'ores et déjà montre.
Après Le Parc, Laurent Hilaire fait entrer au répertoire de sa troupe munichoise un autre grand classique du répertoire de l'Opéra de Paris, La Sylphide dans la version réinventée par Pierre Lacotte il y a un demi-siècle, qu'il avait lui-même dansée à Paris. Non sans quelques adaptations : les décors et costumes ne sont pas ceux de la version Lacotte parisienne, mais une reconstruction de ceux de 1832, signés par Pierre Ciceri et Eugène Lami, et la musique est présentée dans une nouvelle version réalisée par Myron Romanul, le chef d'orchestre de la production. Ce n'est pas un grand bouleversement en soi, même si la forêt du deuxième acte est ici d'une grande beauté – dommage simplement qu'un incident technique prive les spectateurs d'une partie du vol des sylphides.
Dans la distribution de ce soir, les plus grands mérites sont à chercher du côté féminin. Ce n'est pas que Jakob Feyferlik, venu en 2023 du Ballet national néerlandais, ne répond pas aux attentes en matière technique : sa variation du second acte est brillante, les sauts ne laissent rien à désirer ; mais l'aspect théâtral du rôle, lui, semble constamment mis de côté, et on ne voit rien de son déchirement intérieur, des élans qui le poussent tantôt vers ses amours terrestres, tantôt vers le monde rêvé de la sylphide. Dans le pas de deux des Écossais, le danseur (Zachary Rogers) manque de fluidité, quand sa partenaire Zhanna Gubanova assure plus efficacement le spectacle.
La meilleure interprète de la soirée, sur le plan théâtral, est certainement Carollina Bastos en Effie, qui parvient à faire vivre son personnage, reflétant par le geste et l'expression les moindres mouvements intérieurs. Maria Baranova dans le rôle-titre va un peu moins loin sur la même voie ; la Sylphide telle qu'elle la présente n'a pas grand-chose d'un être surnaturel, notamment au premier acte. On y perd un peu du charme propre de la pièce, mais cette femme décidément terrestre a du caractère, et elle réussit bien mieux que son partenaire à faire passer ses émotions par la danse même. Autour d'eux, la troupe danse avec ensemble et précision ; là non plus on ne peut s'empêcher de voir une troupe encore convalescente, qui n'a pas les moyens de s'exposer au-delà des limites que lui imposent la recherche de cette sécurité dont elle a besoin. C'est après tout un bon début pour une reconstruction.
Crédits photographiques : Katja Lotter
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Munich. Nationaltheater. 2-XII-2024. La Sylphide, ballet de Pierre Lacotte inspiré par Filippo Taglioni. Chorégraphie : Pierre Lacotte ; musique : Jean-Madeleine Schneitzhoeffer, Ludwig Wilhelm Maurer ; décors d’après Pierre Ciceri ; costumes d’après Eugène Lami. Avec Maria Baranova (La Sylphide), Jakob Feyferlik (James), Carollina Bastos (Effie), Alexey Dobikov (Madge), Matteo Dilaghi (Gurn), Séverine Ferrolier (mère d’Effie), Zhanna Gubanova, Zachary Rogers (Pas de deux des Écossais), Zhanna Gubanova, Maria Chiara Bono, Elvina Ibraimova (Trois sylphides)… Bayerisches Staatsballett ; Bayerisches Staatsorchester ; direction : Myron Romanul