Avec l’Orchestre Victor Hugo, le premier concours international de composition jeune public
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« Les enfants, les adolescents, sont le public d'aujourd'hui ET de demain ! ». C'est fort de cette certitude que Jean-François Verdier, chef de l'Orchestre Victor Hugo, et compositeur de plusieurs œuvres à destination du jeune public (Le Canard est toujours vivant, Le Carnaval (gastronomique) des animaux…) a eu l'idée d'un Concours international de composition jeune Public (« le premier du genre »). 65 candidats de 14 pays différents ont été départagés par une pré-selection qui a retenu 3 finalistes.
C'est ainsi que le 7 décembre dernier, le Français Aurélien Dumont, la Japonaise Haru Shionoya et l'Argentin Ezequiel Spucches se sont retrouvés en finale à la MALS de Sochaux pour soumettre une petite demi-heure de leurs compositions respectives, non seulement à un jury professionnel, mais aussi à un vote du public, de l'orchestre, ainsi qu'à quelques classes de la région Belfort/Montbéliard préparées en amont par leur professeur et le critique musical Jean-Luc Clairet.
C'est Momo, l'enfant-pêche, d'Haru Shionoya, composition aux irisations debussystes, d'une immobilité à la Saariaho, magnifiquement chantée par Brenda Poupard dans une gracieuse scénographie mise en scène par Louise Brun, qui remporte le Prix du jury (professionnel) présidé par Jean-François Verdier : les compositeurs Graziane Finzi et Alexandros Markeas, Estelle Lowry directrice de la Maison de la Musique Contemporaine, Thierry Weber médiateur de la musique, et Lea Katharina Fischer cheffe d'orchestre.
En revanche orchestre, public et élèves se sont rejoints, sans avoir eu besoin de délibérer, pour choisir le très abouti Voyage au centre de la Terre d'Ezequiel Spucches, dont l'emballante musique et la mise en scène de Clara Chabalier, l'une comme l'autre magnifiées par la vidéo (remarquable travail du jeune Frédéric Ellis) et le jeu du comédien Elliot Jenicot, ont captivé de bout en bout.
Plus expérimentale, bicéphale stylistiquement parlant (la Cantate centrale est très tonale), et très intéressante aussi, La Nuit des Mis bémols d'Aurélien Dumont (scénographie minimale mais très bonne prestation de la jeune chanteuse Juliette Allen) ambitionne de rire avec la musique contemporaine, en montrant ce qu'il advient lorsqu'à la façon de Perec dans La Disparition avec la lettre E, une partition décide de se passer d'une note, en l'occurrence le mi bémol, fondation de la Tétralogie wagnérienne.
La dotation du Prix (10 000 €, l'édition de la partition, une captation vidéo) permettra à Haru Shionoya de terminer très prochainement sa composition. Momo l'enfant-pêche, ayant bénéficié pour la finale, comme les deux œuvres finalistes, de l'excellente technicité d'une vingtaine d'instrumentistes de l'Orchestre Victor Hugo, sera créé dans son intégralité fin 2025, avant d'être joué en 2026 par la dizaine d'orchestres français engagés dans cette excitante aventure.
Les deux autres finalistes remporteront chacun une somme de 5 000 €. Jean-François Verdier a promis de faire tout ce qui était en son pouvoir pour que Voyage au centre de la Terre d'Ezequiel Spucches et La Nuit des Mis bémols d'Aurélien Dumont puissent être créés.
Quel projet formidable initié par J. François Verdier avec la complicité de ses musiciens et musiciennes de Besançon, toujours à la recherche de nouvelles expériences ! Félicitations.