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Jaroslav Březina chante le Journal d’un disparu de Janáček

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Leoš Janáček (1854-1928) : V mlhách (Dans les Brumes). Zápisník zmizelého (Journal d’un disparu), cycle de chants pour ténor, alto, chœurs féminins et piano. Jaroslav Březina, ténor ; Jana Hrochov, contralto ; Linda Kunclová, Lucie Svačinková, Kristina Beyhan, choristes. Jan Dušek, piano.

Dans la petite salle du Rudolfinum de Prague, interprète d'abord le cycle pour piano seul Dans les Brumes de Janáček, puis accompagne l'énergique dans le Journal d'un disparu.

Sur la scène en largeur de la salle de musique de chambre du Rudolfinum, entre d'abord seul pour se placer face au piano Fazioli au couvercle grand ouvert. Son interprétation colorée s'inscrit dans la pure tradition tchèque de la pièce V mlhách (Dans les Brumes) de , avec de gros contrastes, mais un volume sonore pas toujours bien maîtrisé par rapport à la taille et à l'acoustique de la salle.

En quatre parties, l'œuvre d'une quinzaine de minutes s'achève dans une belle tonalité mélancolique, qui prépare bien à la partition suivante. Pour celle-ci, le ténor commence en puissance, sans être couvert par le piano dont le couvercle a été presque intégralement rabaissé. Le ténor reprend les chants anonymes en langue morave parus en 1916 dans un journal de Brno – ville de naissance du compositeur – et chantés depuis par des artistes comme Beno Blachut, Nicolai Gedda, Ernst Haefliger (en allemand) ou encore Jan Bostridge.

Très tendue au chant n°2, la voix s'épanouit plus facilement dans la douceur et la tristesse des troisième et quatrième, tandis que Březina joue en même temps qu'il chante, très impliqué par ce Journal d'un disparu (Zápisník zmizelého). Le chant n°9 laisse entrer l'alto , avant d'être rejointe par les trois choristes Linda Kunclová, Lucie Svačinková, Kristina Beyhan, cette version pour chœur à trois voix ayant évidemment été privilégiée à celle pour chœur intégral, en regard du volume de la pièce.

À plusieurs reprises jusqu'au chant suivant, les trois chanteuses apportent une clarté qui n'est pas sans rappeler celle des trois esprits des bois du Rusalka de Dvořák, surtout la première soprano, Linda Kunclová, particulièrement scintillante. Puis les trois choristes quittent  la scène laissant encore pour un duo le ténor et la contralto. Ensuite, Březina retrouve une petite tension dans le haut du spectre au chant n°12, puis peut se reposer quelques minutes le temps du solo de piano du n°13, Andante anguleux rempli de questionnement par le toucher de . Le ténor peut ensuite reprendre toute la fin du cycle, jusqu'au n°22, avec une facilité dans le soin apporté au texte et un style qui rappelle la véritable tradition d'interprétation de la musique de Janáček en République Tchèque.

Crédit photographique : © ResMusica

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Leoš Janáček (1854-1928) : V mlhách (Dans les Brumes). Zápisník zmizelého (Journal d’un disparu), cycle de chants pour ténor, alto, chœurs féminins et piano. Jaroslav Březina, ténor ; Jana Hrochov, contralto ; Linda Kunclová, Lucie Svačinková, Kristina Beyhan, choristes. Jan Dušek, piano.

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