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À La Chaux-de-Fonds, Il Pomo d’Oro pallie le malheureux forfait de Julie Fuchs

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La Chaux-de-Fonds. Salle de Musique. 27-XI-2024. Johann Adolf Hasse (1699-1783) : Adagio et Fugue. Giovanni Battista Sammartini (1700-1775) : Concerto pour flûte à bec en fa majeur. Giuseppe Antonio Brescianello (1690-1758) : Symphonie en fa majeur n° 5 op. 1. Georg Friedrich Händel (1685-1759) : Sonate en trio en sol mineur op. 2 no. 5. Giovanni Zamboni (1650-1721) : Preludio per luto no. 9. Baldassare Galuppi (1706-1785) : Sonata a quattro no. 3 en ré majeur. Antonio Vivaldi (1678-1741) : Concerto pour flûte en do mineur RV 441, La Follia – Sonate en trio en mi mineur, RV 63, Op. 1, No, 12. Il Pomo d’Oro : Zefira Valova, Lucia Giraudo (violons), Giulio d’Alessio (alto), Ludovico Minasi (violoncelle), Jonathan Alvarez (contrebasse), Miguel Rincon (théorbe), Max Volbers (flûte, clavecin, direction musicale).

Malgré la défection en dernière minute de la soprano Julie Fuchs, le public de la Société de Musique de La Chaux-de-Fonds a fait contre mauvaise fortune bon cœur en ovationnant un méritant ensemble Il Pomo d'Oro qui a offert un concert de grande qualité.


Ce devait être l'un des concerts-phare de la nouvelle saison de la Société de Musique de La Chaux-de-Fonds célébrant l'amour sacré et l'amour profane avec un programme où Haendel le disputait à Vivaldi. Pour illustrer ces sentiments, on avait fait appel à la voix de Julie Fuchs. Sauf que… un peu plus de trois heures avant le début du concert, la soprano française déclarait forfait et annonçait qu'elle était dans l'impossibilité de chanter. La panique du moment a fait place à la raison. L'ensemble Il Pomo d'Oro présent dans la cité horlogère a revu son programme et ainsi a assuré un spectacle de remplacement.

Cette situation bien particulière semble avoir eu un effet dynamisant sur l'ensemble baroque comme en témoigne l'incroyable énergie dont il fait preuve dans la Fugue de Hasse qui ouvre le concert. Mais, c'est avec le Concerto pour flûte à bec en fa majeur de Giovanni Sammartini que Il Pomo d'Oro va emmener le public dans son escarcelle. Ou plus exactement avec l'incroyable prestation de offrant une démonstration enflammée de ce concerto. Grâce à une technique de contrôle du souffle bien particulière, il peut donner de la puissance à son instrument sans être contraint d'entrecouper ses phrases pour reprendre sa respiration. On peut ainsi jouir pleinement de la ligne mélodique, du phrasé, des variations de volume sonore. Et en musicien averti, il s'implique à une interprétation de belle facture. Dans l'Adagio, on goûte au soin qu'il apporte à la sonorité de son instrument. Le final Presto est emmené de manière brillantissime. Le pari est gagné. Oubliées l'absence de Julie Fuchs, ses vocalises se retrouvent dans la flûte de .

Dans la Symphonie n°5 de Giuseppe Brescianello, on admire l'équilibre sonore de l'ensemble – avec peut-être un clavecin trop timide -. L'attention que chaque instrumentiste porte aux autres soude l'unité musicale. Tout est mesuré, ressenti, interprété au seul but de la beauté musicale. La violoniste n'est pas étrangère à cette musicalité d'ensemble, elle-même co-dirigeant les rythmes et les intonations des musiques. En particulier dans la Sonate en trio en sol mineur de Haendel, impose un violon sans agressivité mais d'une autorité incontournable. Une approche partagée par tous suivant le tempo qu'elle imprime de son corps. Dans l'Allegro, on apprécie l'aisance de son jeu où les traits de vélocité semblent ne pas lui poser le moindre problème d'exécution.

La Sonata a quattro n°3 en ré majeur de Galuppi est un véritable enchantement. La musique du compositeur vénitien, plus proche de nous, donne une large part à la mélodie. L'ensemble Il Pomo d'Oro s'en empare avec le même soin qu'il donnait aux oeuvres précédentes avec toujours ces regards et cette écoute entre les musiciens pour le mieux de la musique. Dans le Concerto pour flûte en do mineur RV 441 de Vivaldi, emporte son ensemble avec beaucoup d'autorité. Moins spectaculaire que le précédent concerto pour flûte de Sammartini, il nous offre cependant une démonstration technique époustouflante tout au long de ce concerto en particulier dans l'ultime mouvement. Le concert se termine avec La follia de Vivaldi qui, pour une obscure raison, semble ne pas décoller. Peut-être qu'après pas loin de deux heures de concert, l'ensemble Il Pomo d'Oro n'avait plus suffisamment de ressources pour donner à cette œuvre son dû de folie !

Crédit photographique : © Jacques Schmitt/Resmusica

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La Chaux-de-Fonds. Salle de Musique. 27-XI-2024. Johann Adolf Hasse (1699-1783) : Adagio et Fugue. Giovanni Battista Sammartini (1700-1775) : Concerto pour flûte à bec en fa majeur. Giuseppe Antonio Brescianello (1690-1758) : Symphonie en fa majeur n° 5 op. 1. Georg Friedrich Händel (1685-1759) : Sonate en trio en sol mineur op. 2 no. 5. Giovanni Zamboni (1650-1721) : Preludio per luto no. 9. Baldassare Galuppi (1706-1785) : Sonata a quattro no. 3 en ré majeur. Antonio Vivaldi (1678-1741) : Concerto pour flûte en do mineur RV 441, La Follia – Sonate en trio en mi mineur, RV 63, Op. 1, No, 12. Il Pomo d’Oro : Zefira Valova, Lucia Giraudo (violons), Giulio d’Alessio (alto), Ludovico Minasi (violoncelle), Jonathan Alvarez (contrebasse), Miguel Rincon (théorbe), Max Volbers (flûte, clavecin, direction musicale).

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