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Philippe Herreweghe et l’Orchestre des Champs-Élysées célèbrent Beethoven à Metz

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Metz. Arsenal. 19-XI-2024. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Concerto pour piano et orchestre n° 4 op. 58 ; Messe op. 86. Kristian Bezuidenhout, pianoforte ; Sunhae Im, soprano ; Sophie Harmsen, mezzo ; Benjamin Hulett, ténor ; Samuel Hasselhorn, baryton. Collegium Vocale Gent ; Orchestre des Champs-Élysées ; direction : Philippe Herreweghe.

Avec Bezuidenhout pour le quatrième concerto, avec son Collegium Vocale pour la Messe op. 86, le chef démontre une nouvelle fois la pertinence de ses options pour la musique romantique.

Avec et , le Concerto n°4 ne rencontre pas ses interprètes les plus exubérants, mais ce n'est pas une faiblesse. Sur son pianoforte (une copie d'un instrument de Conrad Graf), Bezuidenhout est ici pleinement en liberté, avec un orchestre qui ne le couvre qu'exceptionnellement, et la délicatesse de toucher propre au pianoforte lui permet d'atteindre des miracles de poésie. Il ne manque pas pour autant de puissance, dans la vaste cadence du premier mouvement par exemple, mais le souci de la clarté de l'articulation et la mise en valeur de l'inventivité permanente de la partition prennent le pas sur toute forme d'emphase romantique. À ce titre, il trouve en un partenaire idéal, qui donne à son orchestre une sonorité compacte, de bois verni. Si ce dernier laisse tout loisir au soliste de développer toute sa palette expressive,  ce qu'on entend à l'orchestre est loin de ces prestations aseptisées communes dans les grands orchestres où chef et soliste n'ont pas plus que le temps d'une rapide mise au point, le premier se contentant souvent d'une présence minimale pour laisser faire la star du clavier. Ici il en résulte un miracle d'équilibre, avec un orchestre qui est là quand il faut, comme avec ce début de deuxième mouvement où Herreweghe donne aux accords d'orchestre une gravité, une sévérité même, qui ne peut qu'impressionner.

On n'entend pas tous les jours en concert la Messe op. 86 de Beethoven, et même sa discographie reste limitée – lui-même ne l'a pas encore gravée officiellement. Il s'en montre ici un très convaincant défenseur, et d'abord parce qu'il est encore et toujours un formidable chef pour les œuvres chorales. Le chœur du Collegium Vocale composé ce soir de 32 chanteurs se montre d'une plasticité exemplaire, remplissant sans difficulté tout l'espace de l'Arsenal tout en variant à volonté ses textures et sa dynamique, en permettant au chef de faire naître un vrai dialogue entre chœur et orchestre. On remarque moins les solistes vocaux, pas franchement avantagés par la partition, mais Herreweghe a pu choisir des solistes de haut niveau au sein desquels on remarquera particulièrement la mezzo . Au contraire, les solistes instrumentaux sont à la fête, à commencer par la clarinette solo justement ovationnée à la fin du concert : tout en conservant sa coloration soutenue et discrètement chaleureuse, le son orchestral est ici plus ouvert, moins fondu : à aucun moment de la soirée, le choix des instruments anciens n'apparaît comme une limitation ; bien au contraire, ils ont rarement démontré à ce point leur pertinence dans ce répertoire.

Crédits photographiques: © Christian Palm

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Metz. Arsenal. 19-XI-2024. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Concerto pour piano et orchestre n° 4 op. 58 ; Messe op. 86. Kristian Bezuidenhout, pianoforte ; Sunhae Im, soprano ; Sophie Harmsen, mezzo ; Benjamin Hulett, ténor ; Samuel Hasselhorn, baryton. Collegium Vocale Gent ; Orchestre des Champs-Élysées ; direction : Philippe Herreweghe.

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