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Confinée en hôpital psychiatrique, la Giovanna d’Arco de l’Opernfestspiele de Heidenheim

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Giuseppe Verdi (1813-1901) : Giovanna d’Arco, opéra en trois actes sur un livret de Temistocle Solera, d’après la pièce éponyme de Schiller. Mise en scène : Ulrich Proschka. Décors et costumes : Lena Scheerer. Lumières : Hartmut Litzinger. Avec Sophie Gordeladze, soprano (Giovanna d’Arco) ; Héctor Sandoval, ténor (Carlo VII) ; Luca Grassi, baryton (Giacomo) ; Martin Piskorski, ténor (Delil) ; Rory Dunne, baryton-basse (Talbot). Czech Philharmonic Choir Brno (chef de chœur : Petr Fiala). Cappella Aquileia, direction : Marcus Bosch. 1 Blu-Ray Coviello Classics. Enregistré en 2023 au festival de Heidenheim. Sous-titrage en italien, anglais, allemand et coréen. Notice en allemand et en anglais. Durée totale : 120:14

 

Mise en scène plutôt efficace d'un opéra de Verdi rarement joué, et dont la théâtralité reste problématique. Distribution de bonne tenue, pour un ouvrage qui gagne à être mieux connu.

Donné l'année dernière au Festival d'opéra de la ville de Heidenheim, Giovanna d'Arco s'inscrit dans le cadre d'une ambitieuse programmation destinée à monter chaque année, dans l'ordre chronologique, un opéra de Verdi. Après des mises en scène de Oberto, conte di San Bonifacio, Un Giorno di Regno, Nabucco, I Lombardi alla prima crociata et Ernani, I due Foscari avait été donné en 2022 et Alzira l'a été cet été. De ce que nous avons pu voir, les représentations de Heidenheim semblent être la parfaite illustration du Regietheater qui caractérise les scènes allemandes depuis quelques années. Le concept guidant cette mise en scène de Giovanna d'Arco paraît cependant moins obscur que ce que nous avons déjà pu observer pour d'autres spectacles. Confinée dans sa chambre d'hôpital, livrée à divers médecins, aides-soignants et infirmières, Giovanna est présentée comme une malade mentale obsédée par un héros de bande dessinée derrière lequel on reconnaît les traits de Carlo VII. Tout le spectacle est donc vu comme une représentation mentale de l'univers perturbé de l'héroïne, en proie de toute façon à diverses visions, délires et hallucinations. Le rôle ambigu du père de Giovanna, Giacomo, s'inscrit assez naturellement dans cette vision cauchemardesque qui demeure globalement convaincante, à l'exception des scènes où l'héroïne quitte la scène et où l'action représentée paraît en léger décrochage par rapport au concept d'ensemble. Sans doute eût-il été utile que la note de présentation accompagnant le Blu-Ray contienne une note d'intention du metteur en scène, plutôt que des généralités autour de la genèse et des différents contextes historiques de l'opéra de Verdi.

Sur le plan musical, les forces mises en œuvre sont les mêmes que celles des précédentes représentations de I due Foscari. On pourra donc à nouveau admirer les voix du Chœur Philharmonique Tchèque de Brno, ainsi que, toujours dirigés par l'efficace , les instrumentistes de la . Les bois, notamment, sont de toute beauté. De même, on retrouvera les trois protagonistes de l'été précédent, avec les mêmes qualités qui font d'eux des interprètes accomplis de leur rôle. , notamment, est un authentique baryton Verdi qui parvient à traduire toute l'ambiguïté d'un père déchiré entre son amour pour sa fille et ses doutes quant à la véritable nature de cette dernière. Sans avoir des instruments d'une grande beauté intrinsèque, Héctor Sandoval et possèdent tous deux la voix à la fois souple et vaillante qui leur permet de s'acquitter de leur rôle. Mention spéciale pour le jeu investi de la soprano géorgienne, qui s'empare à fond du concept global de la mise en scène. Prestations tout à fait honorables également de la part du ténor Martin Piskorski et du baryton-basse Rory Dunne, même si ces deux derniers n'ont pas grand-chose à faire. Une intéressante proposition, donc, pour un opéra du jeune Verdi que l'on voit trop rarement et dont le sujet, forcément délicat, est assez redoutable à mettre en scène.

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Giuseppe Verdi (1813-1901) : Giovanna d’Arco, opéra en trois actes sur un livret de Temistocle Solera, d’après la pièce éponyme de Schiller. Mise en scène : Ulrich Proschka. Décors et costumes : Lena Scheerer. Lumières : Hartmut Litzinger. Avec Sophie Gordeladze, soprano (Giovanna d’Arco) ; Héctor Sandoval, ténor (Carlo VII) ; Luca Grassi, baryton (Giacomo) ; Martin Piskorski, ténor (Delil) ; Rory Dunne, baryton-basse (Talbot). Czech Philharmonic Choir Brno (chef de chœur : Petr Fiala). Cappella Aquileia, direction : Marcus Bosch. 1 Blu-Ray Coviello Classics. Enregistré en 2023 au festival de Heidenheim. Sous-titrage en italien, anglais, allemand et coréen. Notice en allemand et en anglais. Durée totale : 120:14

 
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