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Palais Garnier, Paris. 16/XI/24. Concours annuel du corps de ballet, Opéra national de Paris.
Cinq danseurs et six danseuses du Ballet de l'Opéra de Paris ont été promus Coryphées à l'issue du concours annuel de promotion, dont l'origine date de 1860, réservé cette année aux seuls Quadrilles.
Un concours plus court que de coutume, puisqu'il est réservé aux seuls Quadrilles, mais toujours beaucoup de candidats et de candidates pour atteindre le grade supérieur dans la hiérarchie du Ballet de l'Opéra de Paris. Outre un salaire un peu plus élevé, la promotion permet aussi d'être distribué dans des rôles de demi-solistes ou des ensembles, bien que ce soit déjà le cas pour certains des jeunes promus de la journée. Le concours annuel a vu le jour en 1860, sur les conseils de Marie Taglioni, et son déroulement figure au Règlement de la danse rédigé cette même année.
Début de la journée avec la classe des Quadrilles hommes, avec onze candidats pour cinq postes. Rémi Singer-Gassner, qui dansait le soir même dans la dernière de Mayerling, se classe logiquement premier à l'issue du concours. Beau danseur de style classique, il domine déjà la classe dès l'imposée, la variation de l'homme dans le Grand pas classique. On l'imagine très aisément dans les rôles de prince ! Dans la variation de Djémil, dans l'acte II de La Source, qu'il avait choisi pour sa variation libre, l'artiste a fait preuve d'une belle technique, avec beaucoup de maturité, d'élévation et d'élégance. Max Darlington se classe second, après une variation imposée décevante (un déséquilibre à la fin), mais une spectaculaire interprétation du solo Manfred de Rudolf Noureev pour sa variation libre, qui lui permet de montrer sa palette émotionnelle et artistique. Micah Levine le suit dans le classement, ayant réussi sans embuches la difficile variation imposée, grâce au choix stratégique de La Mazurka d'Études d'Harald Lander pour sa variation libre, dans laquelle ses sauts font mouche. Milo Avêque, qui se classe quatrième, a très belle allure et beaucoup d'amplitude dans la variation imposée et choisit lui aussi La Mazurka d'Études en variation libre. Enfin, le cinquième promu est Keita Bellali, un très joli danseur qui fait preuve de maîtrise dans l'imposée, avec du moelleux et du rebond, et qui est vif et rapide dans la variation de James de l'acte I de La Sylphide, un choix judicieux qui lui permet de montrer son travail du haut du corps et de bas de jambes.
Un palmarès d'où est malheureusement exclu Samuel Bray, dont la maturité, la maîtrise des tempi et les qualités artistiques, tant dans l'imposée (petite batterie) que dans sa variation de Who Cares ? de Balanchine, auraient mérité d'être récompensées.
Deux fois plus de candidates l'après-midi pour les six postes de Coryphées à pourvoir pour la classe de Quadrilles femmes. Apolline Anquetil se classe première après un concours très réussi. Dans la variation imposée, la variation « Pizzicati » de l'acte I de Raymonda, cette belle ballerine témoigne d'une maturité assurée. Elle fait le beau choix moderne de Bakhti III de Maurice Béjart pour sa variation libre, où elle se dévoile souple et hiératique.
Claire Teisseyre est deuxième du concours. C'est une belle et élégante danseuse, qui retient ses piqués dans Raymonda, mais fait le choix audacieux de la variation d'Esmeralda dans Notre-Dame de Paris de Roland Petit. Une variation libre qui demande du caractère et du chien, dont elle ne manque pas.
Luciana Sagioro, austère, mais à l'excellente technique dans l'imposée fait habilement le choix de La Sérénade dans Suite en blanc de Lifar pour sa variation libre, bien maîtrisée, précise et carrée, ce qui lui vaut une troisième place méritée. Diane Adellach, brillante dans « Pizzicati » se classe quatrième malgré quelques imprécisions légères dans la variation de l'automne de Four Seasons de Jerome Robbins. Dans un tout autre style, la danseuse japonaise Koharu Yamamoto réussit parfaitement la variation imposée, y apportant du moelleux. Cette belle artiste est vive et rapide dans Donizetti de Manuel Legris, qu'elle choisit pour sa variation libre, et se classe cinquième.
Enfin, Julia Cogan, prix Jeune espoir de l'AROP en 2009, est la sixième promue. Elle a du métier, et cela se sent dans sa variation imposée. Mais c'est surtout sa magnifique et musicale interprétation de la variation de la danseuse en vert dans Dances at a gathering de Jerome Robbins qui lui permet de monter, tant elle est balanchinienne dans ses bras et ses épaulements.
D'autres belles artistes, comme Lisa Petit, Yeeun Lee ou Jasmine Atrous auraient également pu monter, mais auront de nombreuses autres occasions de montrer leur talent sur scène, comme l'ensemble des courageux candidats et candidates de ce concours !
Crédits photographiques : © Maria Helena Buckley
Résultats artistes hommes :
– Monsieur Rémi SINGER-GASSNER
– Monsieur Max DARLINGTON
– Monsieur Micah LEVINE
– Monsieur Milo AVÊQUE
– Monsieur Keita BELLALI
Résultats artistes femmes :
– Madame Apolline ANQUETIL
– Madame Claire TEISSEYRE
– Madame Luciana SAGIORO
– Madame Diane ADELLACH
– Madame Koharu YAMAMOTO
– Madame Julia COGAN
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Palais Garnier, Paris. 16/XI/24. Concours annuel du corps de ballet, Opéra national de Paris.