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Récital du surprenant pianiste Ivo Pogorelich à la Philharmonie de Paris

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Paris. Philharmonie. Grande Salle Pierre Boulez. 12-XI-2024. Frédéric Chopin (1810-1849) : Trois Mazurkas opus 59 ; Sonate n°2. Jean Sibelius (1865-1957): Valse triste. Franz Schubert (1797-1828) : Six Moments Musicaux D.780, op.94. Ivo Pogorelich, piano

Doté d'un style et d'une technique très particuliers, hérités en ligne directe de Franz Liszt, nous fait redécouvrir quelques pages majeures du XIXᵉ siècle.

Après sa première fois à la Philharmonie de Paris il y a un an dans un programme entièrement consacré à Chopin, Pogorelich revient dans la grande salle Pierre Boulez en associant cette fois Chopin à Sibelius et Schubert.

Dans les Trois Mazurkas (op. 59) de Chopin, Pogorelich propose un jeu tout en légèreté, construit sur un toucher extrêmement délicat faisant « couler » le son de ses doigts. Pas avare de rubato, il explore les contre-chants avec finesse, de sorte à souligner les tressaillements intérieurs de ces miniatures dansantes au rythme caractéristique.

On retrouve une profonde originalité dans la Sonate n°2 : Pogorelich livre une lecture singulière de cette œuvre à part dans le catalogue de Chopin, faisant surgir des plans sonores inattendus, y compris dans la « Marche funèbre ». Avec une économie de moyens impressionnante, restant presque à distance de la partition, il tire de celle-ci une puissance narrative extraordinaire, jusque dans le Finale qui traverse le clavier, les deux mains à l'unisson, de manière fulgurante et quasi-impressionniste.

Original encore, le choix de la Valse triste de Sibelius, dans une transcription envoûtante. Le tempo lent choisi par Pogorelich pour installer une progression crescendo fait merveille ; en témoigne la qualité dramatique du silence qui retombe au terme du climax.

Le format des Moments musicaux de Schubert convient également parfaitement au pianiste croate, qui aborde chacune de ces six pièces dans un esprit intimiste, sans se priver d'accents lyriques (Moments n°2 et 5). Mais c'est plutôt l'ambiguïté que fait planer Pogorelich dans ce court opus, grâce au timbre particulier qu'il donne à l'accompagnement harmonique.

Un sublime Nocturne de Chopin (op. 62 n°2) est enfin donné en rappel : une fois de plus, le jeu est en apparence impassible mais le discours d'une rare subtilité. C'est ainsi que se perpétue, avec Pogorelich, une insigne tradition de grand style romantique.

Crédit photographique : © Bernard Martinez/Sony Music Entertainment

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Paris. Philharmonie. Grande Salle Pierre Boulez. 12-XI-2024. Frédéric Chopin (1810-1849) : Trois Mazurkas opus 59 ; Sonate n°2. Jean Sibelius (1865-1957): Valse triste. Franz Schubert (1797-1828) : Six Moments Musicaux D.780, op.94. Ivo Pogorelich, piano

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3 commentaires sur “Récital du surprenant pianiste Ivo Pogorelich à la Philharmonie de Paris”

  • Jean-Jacques dit :

    D’autres (Lompech) n’ont pas aimé ce récital, tandis que franchement, il a été extraordinaire et sublime, comme comme vous l’avez bien souligné. Merci

  • Lecouf dit :

    le jeune pianiste canadien Wang a donné une version de la deuxième sonate de Chopin bien plus inspirée.
    Quelle déception que ce concert de Pogorelic ! Neutre, sans élan. pas de communication avec le public. En bis, un seul prélude de Chopin, délivré sans joie.
    je suis très en colère.

  • HUMBERT dit :

    C’est le format du programme qui est problématique, avec ces Moments musicaux, tout de même mineurs, même dans la production de Schubert, placés à la fin. La qualité du son est impressionnante, mais pourquoi sonoriser le piano, qui prend l’allure, surtout depuis le 2e balcon, d’une réalité augmentée !?

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