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Grace : le pari difficile de Benjamin Millepied

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Boulogne-Billancourt. La Seine musicale. 5-XI-2024. Grace. Direction artistique et chorégraphie : Benjamin Millepied. Dramaturgie : Christian Longchamp. Création lumières : Lucy Carter. Collaboration artistique/vidéo : Olivier Simola. Scénographie : Aurélia Michelin. Stylisme : Coline Omasson. Interprètes : David Adrien Freeland, Eva Galmel, Daisy Jacobson, Oumarata Konan, Loup Marcault-Derouard, Coline Omasson, Caroline Osmont, Victoria Rose Roy, Ulysse Zangs

Comment raconter la vie d'une étoile filante ? C'est la difficile tâche que s'est donnée avec son nouveau spectacle Grace, Jeff Buckley Dances, à la Seine Musicale.

L'immense plateau de la Seine musicale est barré d'un grand écran en dessous duquel glissent des panneaux, comme au théâtre. Un lit dans un coin accueillera régulièrement le danseur , sorte de double du chanteur et compositeur disparu, Jeff Buckley, à qui a voulu rendre hommage dans cette création. Grace, dernière création du chorégraphe, est un spectacle multiforme, hybride, penchant parfois vers la comédie musicale, le concert ou le théâtre, dont la musique et les textes (chantés ou lus) de Jeff Buckley sont les fils conducteurs. La guitare est également omniprésente, jouée dès l'ouverture par l'incroyable danseur et musicien .

La première partie est lumineuse, à l'instar de la chorégraphie aérienne, enlevée, donnant beaucoup de place au groupe et à son énergie vitale et communicative. Au milieu des danseurs, un cinéaste, caméra à l'épaule, suit un ou plusieurs interprètes dont les images sont projetées en direct sur l'écran de fond, pour emmener le spectateur dans un voyage onirique et poétique. Le spectacle est divisé en quelques grands chapitres visant à structurer le propos qui est parfois difficile à suivre pour qui ne connait pas l'histoire de Jeff Buckley. Compositeur et guitariste génial au romantisme sombre, disparu tragiquement en 1997 à seulement 31 ans, noyé dans les eaux du Mississippi alors qu'il s'apprêtait à enregistrer son deuxième album, plusieurs années après le succès tardif de son unique album studio Grace et de son tube planétaire Hallelujah, reprise de Leonard Cohen que Buckley a su sublimer. Les textes du héros malheureux (extraits de son journal pour la plupart) sont lus sur scène entre les tableaux qui se succèdent mais finissent par être un peu redondants. D'autant qu'après une heure de spectacle et un entracte, Grace aborde la deuxième partie de la vie de Jeff Buckley, beaucoup plus sombre. D'ailleurs, tous les danseurs reviennent vêtus de noir et l'atmosphère se fait plus lourde. Finies les compositions connues de l'album Grace ; place aux titres publiés après sa mort. Quelques duos d'une grande sensualité viennent cependant magnifier cette séquence empreinte de beaucoup de fluidité et d'ampleur dans les mouvements. Mais la magie n'opère pas tout à fait dans cette salle immense manquant d'intimité comme le voudrait le sujet. Si l'idée de (re)mettre en lumière l'étoile filante qu'était Buckley et qui a incontestablement marqué Millepied, est intéressante, il semble que le chorégraphe se soit un peu perdu dans ce projet ambitieux. Qui trop embrasse mal étreint ?

Crédit photographique : © Thomas Brémond

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Boulogne-Billancourt. La Seine musicale. 5-XI-2024. Grace. Direction artistique et chorégraphie : Benjamin Millepied. Dramaturgie : Christian Longchamp. Création lumières : Lucy Carter. Collaboration artistique/vidéo : Olivier Simola. Scénographie : Aurélia Michelin. Stylisme : Coline Omasson. Interprètes : David Adrien Freeland, Eva Galmel, Daisy Jacobson, Oumarata Konan, Loup Marcault-Derouard, Coline Omasson, Caroline Osmont, Victoria Rose Roy, Ulysse Zangs

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