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La Fille du régiment : Julie Fuchs s’en va en guerre à l’Opéra Bastille

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Paris. Opéra Bastille. 4-XI-2024. Gaetano Donizetti (1797-1848) : La Fille du régiment, opéra-comique en deux actes sur un livret de Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges et Jean-François-Alfred Bayard. Mise en scène : Laurent Pelly. Décors : Chantal Thomas. Dialogues actualisés : Agathe Mélinand. Lumières : Joël Adam. Chorégraphie : Laura Scozzi. Avec : Julie Fuchs, Marie ; Lawrence Brownlee, Tonio ; Lionel Lhote, Sulpice ; Susan Graham, la Marquise de Berkenfield ; Felicity Lott, la Duchesse de Crakentorp ; Florent Mbia, Hortensius. Chœur et orchestre de l’Opéra de Paris, direction : Evelino Pidò

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06Devant cette éblouissante prestation vocale et scénique de dans La Fille du régiment de , le public parisien conquis ne peut que rendre les armes.

Fleuron du bel canto, bien que lorgnant quelque peu vers Offenbach, cet opéra-comique de dans cette mise en scène unanimement acclamée de , fut créée à Londres en 2007, puis à Paris en 2012 avec Natalie Dessay dans le rôle de Marie. Durant son long périple qui la conduisit à Vienne, Barcelone ou encore New-York, cette mise en scène n'a pas pris une ride, tirant un intérêt nouveau, à chaque étape, d'une nouvelle distribution vocale : c'est aujourd'hui le cas de Paris, où après douze ans l'absence, la soprano reprend le flambeau dans le rôle principal sur la scène de l'Opéra Bastille.

Dans une mise en scène classique et très rythmée qui s'appuie sur une transposition temporelle lors de la guerre de 14-18, scénographiée par en plusieurs tableaux (un décor de campement illustré de cartographies militaires à l'acte I, un salon aristocratique à l'acte II), agrémentée de nombreux gags quelque peu éculés et de dialogues réactualisés par Agathe Mélinand, nous conte l'histoire de Marie, vivandière, adoptée dès sa naissance par un régiment français, qui ne saura résister au charme du jeune officier Tonio. Une idylle hélas contrariée par une ascendance aristocratique…

Prenant résolument le parti du rire, parvient toutefois à ménager certains rares passages où affleure l'émotion avec la complicité de l'orchestre, notamment dans les romances de Marie soutenues respectivement par le cor anglais ou par le violoncelle. La direction d'acteurs est virtuose et les costumes parfaitement adaptés au propos.

Dans la fosse, après une ouverture bien menée dont le cor et la caisse claire rappellent le caractère militaire, , en spécialiste reconnu de ce répertoire belcantiste, soutient les chanteurs dans un équilibre constant, mais sa battue assez morne manque un peu trop d'allant pour soulever l'enthousiasme.

La distribution vocale est homogène dominée par qui campe une Marie pétillante, enjouée et mutine aux allures de Fifi Brindacier. Le timbre est clair, les vocalises sculptées avec précision, le legato émouvant, l'engagement scénique irréprochable, mais la projection reste limitée et la diction perfectible [ndlr : la soprano était souffrante la semaine dernière]. Face à elle, dans le rôle de Tonio propose une incarnation théâtralement convaincante, mais annoncé souffrant, il ne semble pas chanter à pleine voix, pénalisant quelque peu ses deux airs de bravoure. Le Sulpice de , par son entregent comique et sa diction parfaitement intelligible, est parfait en père adoptif aimant et débonnaire. (Duchesse de Crakentorp) et (Marquise de Berkenfield) sont toutes deux irrésistibles, à l'instar de en Hortensius, serviteur dévoué. L'excellent Chœur de l'Opéra, omniprésent, complète cette belle distribution qui recueille tous les suffrages du public lors des saluts.

Crédits photographiques : © Elisa Haberer

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Paris. Opéra Bastille. 4-XI-2024. Gaetano Donizetti (1797-1848) : La Fille du régiment, opéra-comique en deux actes sur un livret de Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges et Jean-François-Alfred Bayard. Mise en scène : Laurent Pelly. Décors : Chantal Thomas. Dialogues actualisés : Agathe Mélinand. Lumières : Joël Adam. Chorégraphie : Laura Scozzi. Avec : Julie Fuchs, Marie ; Lawrence Brownlee, Tonio ; Lionel Lhote, Sulpice ; Susan Graham, la Marquise de Berkenfield ; Felicity Lott, la Duchesse de Crakentorp ; Florent Mbia, Hortensius. Chœur et orchestre de l’Opéra de Paris, direction : Evelino Pidò

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