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Cristian Măcelaru et l’ONF interprètent la Résurrection de Mahler

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Paris. Maison de la Radio et de la Musique ; Auditorium. 25-X-2024. Gustav Mahler (1860-1911) : Symphonie n2 en ut mineur « Résurrection ». Karen Cargill, mezzo-soprano ; Hanna-Elisabeth Müller, soprano. Chœur de Radii France (Chef de Chœur : Lionel Sow). Orchestre National de France, direction musicale : Cristian Macelaru

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Avec l', revient à une Symphonie n°2 de Mahler abordée la saison passée avec le WDR Sinfonieorchester. Cette fois à Paris, il  dirige un ensemble français plus clair, dont il peut tirer plus de couleurs.

Si les jeunes chefs fougueux, dont l'actuel directeur de l'Orchestre de Paris, n'imaginent pas une saison sans diriger au moins l'une des monumentales symphonies de Mahler, programme moins ce répertoire avec son ensemble français. C'est donc avec curiosité que nous l'écoutons cet automne dans la Deuxième, titrée « Résurrection » (Auferstehung), programmée  deux soirs de suite à l'Auditorium de Radio France.

Présent le second soir, nous assistons dès les premières mesures aux attaques vives des cordes, très dynamiques sans pour autant chercher à peser trop lourd. Car si de plus en plus souvent, on entend justement les chefs jouer cette œuvre à coup de grands fracas symphoniques, n'oublie pas qu'il a devant lui un orchestre français, qu'il utilise comme tel. Très souvent, il met ainsi en valeur la transparence des cordes, celles qu'aimaient Walter ou Solti quand ils venaient diriger une formation parisienne, sans chercher à reproduire les effets de compressions connus des grandes versions germaniques, londoniennes ou américaines.

Les bois profitent particulièrement de cette proposition. Ils sont d'une belle clarté dans certains passages calmes de l'Allegro maestoso initial, ou surtout dans l'Andante moderato. La première flûte le cor anglais et les flutes piccolo s'y remarquent à plusieurs reprises tout comme  la petite clarinette de Jessica Bessac, qui s'identifie plusieurs fois de manière assez inédite. Dans cette recherche de couleur, le chef propose des sonorités assez nouvelles, surprenantes et qui s'intègrent peu à une vision globale, comme les pizz très bombés des cordes graves au second mouvement, ou le contrepoint du basson au troisième. Peut-être cherche-t-il ainsi à lorgner vers les sons de Bohême-Moravie dont Mahler était originaire,  sans pour autant réussir à trouver avec ce type d'approche boisée la cohérence d'un Ivan Fischer ou d'un Semyon Bychkov.

Souvent très lent dans les tempi, Măcelaru semble traiter l'œuvre comme une suite de moments « impactants » sans altérer le sens profond de la partition, mais sans non plus jamais vraiment l'appréhender dans sa totalité. De cette lecture parcellaire qui semblerait mieux s'adapter à la Symphonie d'Hans Rott, dont Mahler emprunte plusieurs thèmes dans cette partition, il est difficile d'identifier une véritable ligne directrice vers la résurrection, ce qui conduit l'auditeur à devoir se contenter plutôt des beaux moments de l'interprétation.  Dans ceux-là, le tutti superbement compact au deux tiers du premier mouvement se démarque, quand les forte précédents manquent de poigne, pas assez portés par un groupe de cors en revanche excellent dans la coda.

Très lent, l'Urlicht met quelque peu en difficulté la mezzo-soprano , entendue souvent dans l'œuvre, avec timbre toujours aussi profond pour interpréter ce lied tiré du Knaben Wunderhorn, mais ce soir la voix est trop vibrante. Pour autant, ce rythme ne perturbe jamais le souffle des trompettes, ni le superbe hautbois solo de Thomas Hutchinson, ni ensuite la clarinette solo de Patrick Messina ou le premier violon de Sarah Nemtanu, dont on se rappelle d'ailleurs la même prestance dans cette œuvre il y a dix ans à Saint-Denis, sous la direction de James Gaffigan.

Déjà présente à Cologne aux côtés de Măcelaru en novembre dernier devant l'Orchestre de la WDR, la soprano Hanna Elisabeth-Müller parvient à rendre lumineuse sa première intervention dans le Finale, mais se trouve noyée dans la masse par la suite, tandis que la voix de Cargill ressort jusqu'au bout par sa tessiture et sa couleur très identifiable. Le préparé par magnifie sa partie, tant assis dans toutes ses premières interventions, que debout dans un dernier tutti d'une superbe alacrité pour clôturer la soirée.

Crédit photographique : © ResMusica

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