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Pite et Papadopoulos subliment les danseurs du Nederlands Dans Theater

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Théâtre de la Ville. Paris. 23-X-2024.
Solo Echo. Chorégraphie : Crystal Pite. Musique : Johannes Brahms. Lumières : Tom Visser.
Scénographie : Jay Gower Taylor. Costumes : Crystal Pite, Joke Visser.
Ties Unseen. Chorégraphie et scénographie : Christos Papadopoulos. Musique : Jeph Vanger. Création lumières : Eliza Alexandropoulou. Costumes : Marie Gestenberger.
Interprètes : danseurs du Nederlands Dans Theater.

Fidèles à leur réputation, les danseurs du ont livré une prestation de haute volée au Théâtre de la Ville sur une chorégraphie onirique et romantique de , mais encore plus sur l'époustouflant Ties Unseen de .


A peu près tous les adjectifs élogieux ont été utilisés pour qualifier les danseurs du Nederlands Dans Theater (NDT 1). Pour ce spectacle au Théâtre de la Ville, ils ont également fait la démonstration de leur incroyable versatilité en s'adaptant au travail de deux chorégraphes aux univers particuliers.

De retour au Théâtre de la Ville après des pièces mêlant théâtre et danse comme Le Revisor ou Betroffenheit, ou encore Assembly Hall, la Canadienne a livré cette fois-ci une pièce purement dansée, Solo Echo, créée en 2012 au Lucent  Danstheater de La Haye. Contrairement à ses dernières pièces pour le Ballet de l'Opéra de Paris The Seasons' Canon ou Body and Soul mais aussi pour le Ballet national du Canada ou le Ballet de Norvège, dans lesquelles la chorégraphe aimait à faire évoluer des groupes d'interprètes de grande taille, Solo Echo met en scène uniquement sept danseurs sur deux sonates de Brahms.

Aux ensembles qui ont fait sa marque de fabrique, préfère ici les solos, duos ou trios d'une grande élégance. Au cœur de la pièce, les relations entre les êtres, qui semblent ne jamais vouloir se lâcher, qui ne font qu'un. Les danseurs, tous habillés et coiffés de la même manière comme pour n'en distinguer aucun, évoluent avec des gestes amples, fluides, font corps. Ils occupent tout l'espace, notamment avec des pas glissés devant un fond noir sur lequel des confettis éclairés tombent en permanence, donnant un aspect onirique et féérique à la composition de Pite.


Avec Ties Unseen (les liens invisibles) , découvert en France grâce au concours Danse élargie, continue d'explorer les vibrations invisibles qui régissent le mouvement coordonné de grands ensembles comme les bancs de poissons ou les nuées d'étourneaux, ce qu'il avait déjà abordé dans Mycelium, créé en 2023 pour les danseurs du Ballet de l'Opéra de Lyon. Avec une précision folle, seize danseurs du NDT enchaînent les micromouvements saccadés ou plus fluides pendant 35 minutes sans interruption. L'effet est sidérant. On est médusé devant l'intensité dégagée par ce corps dansant qui évolue comme un seul homme, bercé par des vagues imaginaires ou des coups de vents, qui se déploie puis se rétracte à pas menus, presque imperceptibles. On se surprend à retenir son souffle, dans l'attente de quelque chose, puis totalement embarqué dans ce flow hypnotique, renforcé par un battement au tempo qui s'accélère progressivement.

La performance des danseurs, constamment en mouvement, sur les pointes de pieds et les jambes pliées est remarquable. L'écriture de , au sommet de son art, est au cordeau, d'une précision millimétrée pour que les danseurs évoluent ensemble, serrés les uns contre les autres sans jamais se toucher. Une performance qui  enthousiasme la grande salle du Théâtre de la Ville qui rappelle plusieurs fois les interprètes du NDT.

Crédits photographiques : © Rahi Rezvani

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Théâtre de la Ville. Paris. 23-X-2024.
Solo Echo. Chorégraphie : Crystal Pite. Musique : Johannes Brahms. Lumières : Tom Visser.
Scénographie : Jay Gower Taylor. Costumes : Crystal Pite, Joke Visser.
Ties Unseen. Chorégraphie et scénographie : Christos Papadopoulos. Musique : Jeph Vanger. Création lumières : Eliza Alexandropoulou. Costumes : Marie Gestenberger.
Interprètes : danseurs du Nederlands Dans Theater.

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