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La masculinité joyeuse selon Olivia Grandville

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Chaillot Théâtre national de la danse, Paris. 16-X-24. Olivia Grandville. Débandade. Conception : Olivia Grandville. Chorégraphie : Olivia Grandville et les interprètes. Création sonore : Jonathan Kingsley Seilman. Création vidéo et regard extérieur : César Vayssié. Création lumière : Titouan Geoffroy et Yves Godin. Scénographie : James Brandily. Costumes : Marion Régnier. Collaboration : Aurélien Desclozeaux et Rita Cioffi. Régie plateau et vidéo : Titouan Geoffroy. Régie son : Thibaut Pellegrini. Régie lumière : Sébastien Vergnaud. Interprètes : Habib Ben Tanfous, Jordan Deschamps, Martin Gil, Ludovico Paladini, Matthieu Patarozzi, Matthieu Sinault, Eric Windmi Nebie et Antoine Bellanger.

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Créé il y a trois ans, Débandade d', directrice de Mille Plateaux CCN de La Rochelle, bénéficie enfin d'une diffusion à la hauteur de son esprit joyeux et irrévérencieux, comme le prouve le succès de sa première à Chaillot Théâtre national de la danse.

Qu'est-ce que c'est qu'être un homme ? Comment parler de la masculinité ? La chorégraphe transforme la question posée à sept jeunes danseurs de moins de 30 ans en véritable épopée, généreuse et ludique, mêlant l'expérience intime et collective. Des premiers cours de danse, vécus souvent dans la douleur, aux premiers émois d'adolescents, rien n'échappe à l'œil bienveillant et acéré d' dans ce portrait décalé de sept jeunes hommes rencontrés lors d'un projet participatif « Nous vaincrons les maléfices » à Poitiers et avec lesquels elle a mené un an et demi plus tard ce projet de création pour Le Lieu Unique, à Nantes.

« En travaillant avec les étudiants dont la sexualité et les origines sont différentes, j'ai été frappée par la manière dont la fluidité des genres était en acte chez eux, sans être évidente pour autant », nous confiait la chorégraphe en 2021. Troublée par leur virulence, allant jusqu'à affirmer que les femmes ne sont pas des victimes et que les hommes sont aussi l'objet d'une assignation, elle décide de créer un spectacle pour en parler ensemble. « Ce travail fait suite d'une manière indirecte à mon travail sur la réappropriation culturelle dans A l'ouest. Cultural studies et gender studies se retrouvent à un endroit de la minorité, en se coupant de plus en plus d'une possibilité de communauté des combats. En travaillant là-dessus, nous avons retrouvé les mêmes questions de légitimité du droit à s'exprimer sur un sujet et toutes les complexités que cela crée. »

Alternant récit en live ou voix off et formidables scènes dansées, d'inspiration assez hétéroclites, Débandade déjoue les clichés masculins. Amour du western, du rugby ou du foot, dégoût du bricolage ou peur de la campagne, tout est permis ! Les jeunes hommes qui défilent sur l'estrade de praticables ou devant un micro témoignent des injonctions contradictoires reçues dans leur enfance : « Tu es un homme, et tu dois apprendre à faire cela ! » leur disait-on. Leurs témoignages sont imprégnés des cultures dans lesquelles ils ont baigné et des folklores de leurs origines respectives.

Venus du hip-hop, la danse contemporaine, de la danse du salon, de la danse classique ou de la danse africaine, ces jeunes danseurs forment sur scène une seule communauté et miroitent des multiples facettes de la masculinité. Sous la forme d'une ronde à la Pina Bausch (dont la chorégraphe emprunte aussi avec audace quelques minutes du Sacre du printemps), Olivia Grandville croque tous les gestes typiques des hommes sur un standard de Frank Sinatra : jambes écartées, menton dans la main ou main devant l'entre-jambes…

S'il y a quelques longueurs, notamment dans certaines séquences parlées dont on ne perçoit pas toujours intelligiblement les mots, l'énergie et l'engagement des fabuleux danseurs réunis autour de ce projet emportent tout sur leur passage. Olivia Grandville leur demande beaucoup et ils répondent présent. Peut-être aurait-elle dû davantage faire confiance à leurs talents de danseurs, grâce auxquels ils disent souvent davantage qu'à travers les mots.

Crédits photographiques : © Marc Domage

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Chaillot Théâtre national de la danse, Paris. 16-X-24. Olivia Grandville. Débandade. Conception : Olivia Grandville. Chorégraphie : Olivia Grandville et les interprètes. Création sonore : Jonathan Kingsley Seilman. Création vidéo et regard extérieur : César Vayssié. Création lumière : Titouan Geoffroy et Yves Godin. Scénographie : James Brandily. Costumes : Marion Régnier. Collaboration : Aurélien Desclozeaux et Rita Cioffi. Régie plateau et vidéo : Titouan Geoffroy. Régie son : Thibaut Pellegrini. Régie lumière : Sébastien Vergnaud. Interprètes : Habib Ben Tanfous, Jordan Deschamps, Martin Gil, Ludovico Paladini, Matthieu Patarozzi, Matthieu Sinault, Eric Windmi Nebie et Antoine Bellanger.

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