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Concert hommage à Georges Enesco à l’ambassade de Roumanie

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Paris. Ambassade de Roumanie. Salon doré. 12-X-2024. Mélodies de Georges Enesco, Henri Nafilyan, Dan Mizrahy, Diana Rotaru, Cleopatra Valentina Perepelita ; Georges Enesco (1881-1955) : Sonate pour violon et piano n° 3, dans le caractère populaire roumain. Cleopatra David (soprano), Julien Szulman (violon), Pierre-Yves Hodique (piano)

Véritable génie aux multiples facettes, violoniste virtuose, chef d'orchestre et surtout compositeur inspiré, avait fait de la France où il étudia, vécut et mourut en 1955 sa seconde patrie. Il était naturel que l'hommage à lui rendu à l'occasion du dixième anniversaire des rencontres -Paris se déroulât dans les salons de l'ambassade de Roumanie, l'un des plus fastueux hôtels particuliers parisiens aux murs chargés d'histoire.

Pour leur dixième anniversaire, les rencontres musicales Enesco Paris ont, autour du traditionnel concours de chant , concocté quelques concerts dont l'un s'est déroulé dans le cadre somptueux de l'ambassade de Roumanie. En 1939, la Roumanie a en effet acquis l'hôtel de Béhague, l'un fastueux hôtel particulier construit à Paris à l'extrême fin du XIXᵉ siècle pour une richissime mécène, la comtesse de Béhague. Outre la célèbre salle byzantine d'environ six cents places où se produisirent Fauré, D'Indy, Widor comme Isadora Duncan, les salons de l'ambassade abritent les extraordinaires collections d'œuvres d'art réunies par la comtesse. Sous l'impulsion de l'ambassadrice qui accueille dans un français parfait ses hôtes avec chaleur et érudition ce 12 octobre, une vaste campagne de restauration redonne sa splendeur à l'une des plus fascinantes demeures privées de son temps. La salle byzantine elle-même devra faire l'objet d'une prochaine restauration afin de lui rendre son éclat terni en particulier durant les années de plomb du communisme.

Dans le salon doré le concert-conférence consacré à Enesco et la musique de notre temps se divisait en deux parties. La soprano roumaine a réuni une mélodie d'Enesco (Doïna, du nom de ce type de mélodie nostalgique caractéristique du folklore roumain) et des œuvres d'autres musiciens roumains ou d'Europe de l'est, avant de présenter son travail de recherche sur les archétypes dans l'opéra Œdipe de Georges Enesco. Mais le point culminant de la soirée est l'exécution de la géniale Sonate pour violon et piano n° 3, « dans le caractère populaire roumain ». Composée en 1926, elle tourne le dos à l'esthétique post-franckiste des deux premières sonates de trente ans antérieures pour recréer un folklore imaginaire, mais plus vrai que nature. Sous l'apparence d'une improvisation aux accents tziganes, c'est une page écrite jusqu'à la moindre inflexion, qui témoigne de la formidable virtuosité d'Enesco violoniste, un aspect du grand compositeur auquel le violoniste a consacré une thèse de doctorat au CNSMDP et à Paris Sorbonne. Le duo Szulman-Hodique, qui a précédemment enregistré les deux premières sonates et celle du maître d'Enesco au Conservatoire André Gédalge, restitue magnifiquement cette improvisation fantasmée et réécrite qui fascinait tant Menuhin. On ne pouvait rêver plus bel hommage à Enesco dont la France fut la seconde patrie que cette exécution magistrale dans l'écrin de l'une des plus belles ambassades parisiennes.

Crédits photographiques : © Rencontres musicales Georges Enesco

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Paris. Ambassade de Roumanie. Salon doré. 12-X-2024. Mélodies de Georges Enesco, Henri Nafilyan, Dan Mizrahy, Diana Rotaru, Cleopatra Valentina Perepelita ; Georges Enesco (1881-1955) : Sonate pour violon et piano n° 3, dans le caractère populaire roumain. Cleopatra David (soprano), Julien Szulman (violon), Pierre-Yves Hodique (piano)

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