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Charles Castronovo et Ştefan Pop : deux récitals 100% Verdi

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Giuseppe Verdi (1813-1901) : « Fontainebleau ! Forêt immense et solitaire… Je l’ai vue » extrait de Don Carlos ; « Qui ti rimani… Dal più remoto esilio… Del consiglio alla presenza… Odio solo, ed odio atroce » extrait de I due Foscari ; « O figli, o figli miei… Ah, la paterna mano » extrait de Macbeth ; « Forse la soglia attinse… Ma se m’é forza perderti » extrait de Un Ballo in Maschera ; « O madre mia, che fa colei… La mia letizia infondere » ; « Oh ! ma pensa, che non puoi … Come poteva un angelo » extaits de I Lombardi ; « Il foglio dunque? … Quando le sere al placido », « Di me chiedeste… L’ara, o l’avello apprestami » extraits de Luisa Miller ; « L’infamie ! Prenez ma vie ! » extrait de Jérusalem ; « Ah, sì, ben dite… Pronti siate a seguitarmi… Sì, de’corsari il fulmine » extraits de Il corsaro. Avec Charles Castronovo et Tomas Pavilionis, ténors ; Kristin Sampson, soprano ; Tadas Girinikas, basse. Kaunas State Choir. Kaunas City Symphony Orchestra, direction : Constantine Orbelian. 1 CD Delos. Enregistré du 27 au 29 juin 2022 au Kaunas State Philharmonic Hall, Lithuanie. Notice de présentation en anglais. Durée : 55:58

Giuseppe Verdi (1813-1901) : « Questa o quella », « Ella mi fu rapita… Parmi veder le lagrime » et « La donna è mobile » extraits de Rigoletto ; « Oh! fede negar potessi… Quando le sere al placido » extrait de Luisa Miller ; « Lunge da lei… De’ miei bollenti spiriti » et « O mio rimorso » extraits de La Traviata ; « Ah! sì, ben moi » extrait de Il Trovatore ; « Di’ tu se fedele » et « Forse la soglia attinse… Ma se m’è forza perderti » extraits de Un ballo in maschera ; « O figli, o figli miei… Ah, la paterna mano » extrait de Macbeth ; « Io l’ho perduta » extrait de Don Carlo ; « O inferno… Sento avvampar… Cielo pietoso, rendila » extrait de Simon Boccanegra ; « Ah sì, ch’io sento ancora… Dal più remoto esilio… Odio solo, ed odio atroce » et « Notte, perpetua notte » extraits de I due Foscari ; « Che non avrebbe il misero » extrait de Attila ; « La mia letizia infondere » extrait de I Lombardi. Avec Ştefan Pop, ténor. Orchestre Philharmonique de Marseille, direction : Lawrence Foster. 1 CD San Francisco Classical Recording Company / Euroarts. Enregistré en août 2023 au CEPAC Silo de Marseille. Notice de présentation en anglais et allemand. Durée : 65:09

 
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Intéressante confrontation entre et Ştefan Pop, deux artistes que tout oppose, et qui apportent, chacun à leur manière, un intéressant éclairage des héros d'opéra du jeune Verdi.

Il fallait oser, l'année où toute la planète célèbre le centenaire de la disparition de Puccini, consacrer un récital entier à Verdi. Voilà qui est chose faite, par deux valeureux ténors pas forcément connus du grand public. Le premier, l'Américain , est depuis près d'un quart de siècle un familier du Met de New York, où il a surtout chanté Mozart, Donizetti, quelques jeunes Verdi (Rigoletto, Traviata), ainsi que les rôles de demi-caractère de l'opéra français. Son physique ténébreux, son engagement scénique, sa prononciation soignée aux voyelles toujours très ouvertes ainsi que les couleurs légèrement barytonantes de sa voix en font un artiste recherché. Cela dit, ce n'est pas vraiment dans un récital entièrement consacré à Verdi qu'on l'attendait.

Le second, le Roumain Ştefan Pop, a émergé sur les scènes internationales ces dernières années. Même si pour le moment il se cantonne encore à des rôles plutôt lyriques, forcément à raison étant donné le jeune âge d'un artiste pas encore quadragénaire, le métal de sa voix permet d'envisager pour les années à venir des prises de rôle qui resteront vraisemblablement inaccessibles pour Castronovo. Manrico, Radamès et Otello, sans doute des futurs rôles pour le Roumain, ne seront sans doute jamais dans les cordes de l'Américain. Comment départager les deux louables entreprises ?

On notera tout d'abord un certain nombre de pages communes, notamment parmi les opéras de jeunesse de Verdi – I Lombardi alla prima crociata (1843), I due Foscari (1844), Macbeth (1847), Luisa Miller (1849) – et l'on ne saurait que s'en réjouir. Également sur les deux albums les grands airs de Don Carlo/Don Carlos – en français chez l'un, en italien chez l'autre – et de Ballo in maschera. Si Ştefan Pop nous gratifie des inévitables Rigoletto et Traviata, Castronovo nous régale d'autres pages plus rares du jeune Verdi, extraites de Jérusalem (1847) et de Il corsaro (1848).

Sur le plan purement vocal, la nature de l'instrument de Pop en fait certainement un ténor verdien plus naturel que Castronovo, et l'on ne peut qu'admirer la conduite de la ligne et les belles couleurs ténorisantes d'un instrument qui se déploie avec une étonnante facilité, qui pourrait sur certaines notes évoquer le souvenir du grand Pavarotti. On ne peut cependant pas passer sous silence la monochromie, voire la monotonie, qui s'empare d'un chant qui manque singulièrement de caractérisation. Sur le plan de l'expression, on trouve bien davantage de variété et d'émotions chez l'Américain, qui parvient à donner de chacun de ses personnages un portrait psychologique réussi et abouti, faisant de chacun des héros qu'il aborde un personnage déchiré et torturé, en proie aux affres de la douleur et de la passion. Le sous-titre de l'album « Noble renegades » atteste d'ailleurs l'existence d'un véritable projet artistique au sein duquel on s'étonne, vu la thématique retenue, de ne pas voir des extraits d'Ernani. On trouvera la réponse dans la pochette, puisqu'on y apprend qu'un projet d'intégrale est en cours…

Autre raison de préférer le récital de , même s'il est convenu que la voix est moins typiquement celle d'un ténor verdien, la présence d'un chœur qui donne dynamisme et vitalité aux airs retenus sur le programme. Belle prestation orchestrale sur les deux albums, celle de l' sous la direction de pour Pop, celle de l'Orchestre Symphonique de Kaunas en Lituanie, dirigé par , pour Castronovo.

Intéressante comparaison entre la contribution d'un jeune artiste au seuil d'une brillante carrière, et celle d'un chanteur mûri par l'expérience de la scène qui se lance aujourd'hui dans des défis qui auraient été impensables il y a quelques lustres.

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Giuseppe Verdi (1813-1901) : « Fontainebleau ! Forêt immense et solitaire… Je l’ai vue » extrait de Don Carlos ; « Qui ti rimani… Dal più remoto esilio… Del consiglio alla presenza… Odio solo, ed odio atroce » extrait de I due Foscari ; « O figli, o figli miei… Ah, la paterna mano » extrait de Macbeth ; « Forse la soglia attinse… Ma se m’é forza perderti » extrait de Un Ballo in Maschera ; « O madre mia, che fa colei… La mia letizia infondere » ; « Oh ! ma pensa, che non puoi … Come poteva un angelo » extaits de I Lombardi ; « Il foglio dunque? … Quando le sere al placido », « Di me chiedeste… L’ara, o l’avello apprestami » extraits de Luisa Miller ; « L’infamie ! Prenez ma vie ! » extrait de Jérusalem ; « Ah, sì, ben dite… Pronti siate a seguitarmi… Sì, de’corsari il fulmine » extraits de Il corsaro. Avec Charles Castronovo et Tomas Pavilionis, ténors ; Kristin Sampson, soprano ; Tadas Girinikas, basse. Kaunas State Choir. Kaunas City Symphony Orchestra, direction : Constantine Orbelian. 1 CD Delos. Enregistré du 27 au 29 juin 2022 au Kaunas State Philharmonic Hall, Lithuanie. Notice de présentation en anglais. Durée : 55:58

Giuseppe Verdi (1813-1901) : « Questa o quella », « Ella mi fu rapita… Parmi veder le lagrime » et « La donna è mobile » extraits de Rigoletto ; « Oh! fede negar potessi… Quando le sere al placido » extrait de Luisa Miller ; « Lunge da lei… De’ miei bollenti spiriti » et « O mio rimorso » extraits de La Traviata ; « Ah! sì, ben moi » extrait de Il Trovatore ; « Di’ tu se fedele » et « Forse la soglia attinse… Ma se m’è forza perderti » extraits de Un ballo in maschera ; « O figli, o figli miei… Ah, la paterna mano » extrait de Macbeth ; « Io l’ho perduta » extrait de Don Carlo ; « O inferno… Sento avvampar… Cielo pietoso, rendila » extrait de Simon Boccanegra ; « Ah sì, ch’io sento ancora… Dal più remoto esilio… Odio solo, ed odio atroce » et « Notte, perpetua notte » extraits de I due Foscari ; « Che non avrebbe il misero » extrait de Attila ; « La mia letizia infondere » extrait de I Lombardi. Avec Ştefan Pop, ténor. Orchestre Philharmonique de Marseille, direction : Lawrence Foster. 1 CD San Francisco Classical Recording Company / Euroarts. Enregistré en août 2023 au CEPAC Silo de Marseille. Notice de présentation en anglais et allemand. Durée : 65:09

 
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