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Paris. Cité de la Musique. Salle des concerts. 4-X-2024. Ralph Vaughan Williams (1872-1958) : The Lark Ascending (l’Envol de l’alouette) en mi mineur dans un arrangement pour violon et chœur mixte (2019) ; Anton Stepanovitch Arenski (1861-1906) : Trois quatuors vocaux pour chœur mixte et violoncelle op. 57 (1901) ; Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) : Souvenir de Florence, sextuor à cordes op. 70. Académie et Chœur de chambre du Chœur de l’Orchestre de Paris, direction : Richard Wilberforce. Sarah Nemtanu, violon. Klaus Mäkelä, violoncelle. Vera Lopatina, violon. Flore-Anne Brosseau et Béatrice Nachin, altos. Stéphanie Huang, violoncelle.
Délaissant le temps d'un concert, la baguette pour l'archet, Klaus Mäkelä retrouve son instrument fétiche, en compagnie de Sarah Nemtanu au violon, des musiciens et du Chœur de l'Orchestre de Paris, dirigé par Richard Wilberforce, dans un superbe et original programme convoquant Ralph Vaughan Williams, Anton Arenski et Piotr Ilitch Tchaïkovski.
Rareté des œuvres au programme, effectif atypique et excellence de l'interprétation : trois bonnes raisons de saluer la réussite de ce concert de musique de chambre.
L'Envol de l'alouette (The Lark Ascending) de Ralph Vaughan Williams ouvre la soirée. Composée dans sa version initiale pour violon et piano en 1914 sur un poème de George Meredith, orchestrée secondairement en 1921, puis arrangée pour violon et chœur mixte par Paul Drayton en 2019, The Lark Ascending est une pièce emblématique du compositeur britannique qui, par les arabesques du violon et son climat pastoral, simule le chant et l'envol de l'alouette. La violoniste Sarah Nemtanu et l'Académie du Chœur de l'Orchestre de Paris en livrent une belle interprétation, toute de poésie, de fraicheur et de délicatesse. On y admire la sonorité, les nuances dynamiques, les couleurs du phrasé du violon qui, dans un jeu de rôle, s'entrelacent dans une parfaite symbiose avec la polyphonie du chœur pour en exalter toute la grâce et la spiritualité. Si la première partie fait la part belle au violon, la deuxième plus ardente laisse une large place aux voix (l'équilibre avec l'instrument soliste s'y fait d'ailleurs, par instants, plus précaire…) avant que la troisième partie, conclusive, ne retrouve chœur et soliste réunis dans une ambiance plus apaisée et sereine empreinte de verticalité, magnifiée par le violon solo dont le chant éperdu se perd dans la lumière lointaine sur une ultime cadence dans le suraigu…
Autre rareté par sa formation atypique, Les Trois Quatuors vocaux pour chœur mixte et violoncelle d'Anton Arenski prennent le relai sur la scène de la Salle des concerts. Cette partition de la maturité, composée en 1901, sur des poèmes d'Afanassi Fet, séduit par son lyrisme, son sens mélodique et sa fluidité. Elle se décline en trois chansons : Sérénade, émouvante berceuse où l'on note d'emblée le bel appariement entre la tendre sonorité du violoncelle de Klaus Mäkelä et les superbes voix du Chœur de l'Orchestre de Paris magistralement conduit par Richard Wilberforce, malgré un équilibre encore une fois assez précaire ; joliment introduite par le violoncelle, la seconde pièce, Aux étoiles mourantes reste dans le domaine de la nuit, empreinte d'une slavitude prégnante ; La Source chaude referme ce triptyque sur une joute plus véhémente entre chœur et violoncelle .
Le sextuor à cordes, Souvenir de Florence de Piotr Ilitch Tchaïkovski (1890) conclut la soirée sur une magnifique interprétation, conduite par Sarah Nemtanu au premier violon, entourée de Vera Lopatina au second violon, de Flore-Anne Brosseau et Béatrice Nachin aux altos et de Stéphanie Huang et Klaus Mäkelä aux violoncelles. Atypique par son effectif, joyeux, plus enthousiaste que dramatique, image en creux de la sombre Dame de Pique composée la même année, ce sextuor qui répond à une commande de la Société de musique de chambre de Saint Pétersbourg comporte quatre mouvements : un Allegro con spirito initial qui impressionne par son énergie, par la clarté des différentes lignes de sa polyphonie, par la rigueur de sa mise en place, par sa profondeur d'intonation comme par la complicité et la symbiose unissant l'ensemble des musiciens ; un Adagio cantabile dont on apprécie le caractère chantant, la poésie du phrasé, comme le sublime legato portant l'émouvant dialogue entre Sarah Nemtanu et le violoncelle superlatif de Stéphanie Huang ; un Allegro moderato constamment tendu, aux accents slaves qui précède un Allegro vivace final tourbillonnant, virtuose, dansant et tourmenté, de très belle facture achevant dans la joie cette remarquable interprétation.
Crédit photographique : Sarah Nemtanu © Lyodoh Kaneko
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Paris. Cité de la Musique. Salle des concerts. 4-X-2024. Ralph Vaughan Williams (1872-1958) : The Lark Ascending (l’Envol de l’alouette) en mi mineur dans un arrangement pour violon et chœur mixte (2019) ; Anton Stepanovitch Arenski (1861-1906) : Trois quatuors vocaux pour chœur mixte et violoncelle op. 57 (1901) ; Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) : Souvenir de Florence, sextuor à cordes op. 70. Académie et Chœur de chambre du Chœur de l’Orchestre de Paris, direction : Richard Wilberforce. Sarah Nemtanu, violon. Klaus Mäkelä, violoncelle. Vera Lopatina, violon. Flore-Anne Brosseau et Béatrice Nachin, altos. Stéphanie Huang, violoncelle.