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Joshua Weilerstein enflamme Mahler et Lille pour ses débuts avec l’ONL

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Lille. Nouveau Siècle. 26-IX-2024. Franz Liszt (1811-1886) : Concerto pour piano et orchestre n° 2 en la majeur. Gustav Mahler (1860-1911) : Symphonie n° 5 en do dièse mineur. Alexandre Kantorow, piano ; Orchestre national de Lille, direction : Joshua Weilerstein

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Il avait choisi  « l'Everest Mahler » pour son premier concert en tant que directeur musical de l'Orchestre national de Lille. Ascension réussie pour , qui a dirigé une Symphonie n°5 de incandescente.


Le public est venu en nombre ce jeudi soir au Nouveau Siècle, l'écrin de l', pour accueillir , le nouveau directeur musical de l'ONL, pour le premier concert de la saison. Accueillir, mais surtout découvrir ce jeune chef de 36 ans, américain (il a fait ses débuts avec les orchestres de Chicago et San Francisco), qui succède à Alexandre Bloch.

Et pour ce concert d'ouverture de saison, a choisi un programme d'une grande densité : le Concerto pour piano n° 2 de (1811-1886), en compagnie d', et la Symphonie n°5 de (1860-1911). Un « monument » romantique et un « Everest » symphonique, deux œuvres passionnées, pour un concert passionnant de bout en bout.

Le Concerto pour piano n°2 de , composé en 1857, c'est de la lave en fusion. Un morceau d'un seul tenant où se concentrent tous les émois de l'esprit romantique, succession d'accélérations, de ralentissements, de modulations, de caractère martial et de poésie pure. En virtuose accompli, illumine son clavier, impeccablement suivi par la direction précise de Joshua Weilerstein.

Mais tout cela n'était qu'un « apéritif » précédant le plat de résistance de la Symphonie n°5 de Mahler.

Sans partition, Joshua Weilerstein livre une vision incandescente de cette œuvre charnière dans la carrière de Mahler. Et il démontre qu'il a déjà parfaitement en main, direction précise et dansante, sans ostentation, la belle mécanique de l'. L'orchestre connait son Mahler par cœur, après l'intégrale des symphonies réalisée lors de deux saisons précédentes avec Alexandre Bloch.

La « Cinquième » de Mahler, composée en 1904, est en effet un « véritable point de bascule dans le répertoire du compositeur » comme le rappelle Joshua Weilerstein. Composée après une grave maladie, et après la rencontre de l'amour de sa vie, Alma, la Symphonie n°5 de Mahler est une œuvre de résurrection, sublime ode à la vie, épopée de plus de 70 minutes passant de l'obscurité à la lumière.

D'entrée de jeu, dès l'appel introductif des trompettes, Joshua Weilerstein se lance dans une suffocante course à l'abîme. Les deux premiers mouvements sont ainsi des partitions d'une densité éprouvante où des fanfares sinistres succèdent à des valses noires, où des airs populaires s'enchainent à des marches morbides, préfigurant les champs d'horreur de la Première Guerre mondiale qui allait se déclencher dix ans plus tard.

La lumière commence à apparaître dans le troisième mouvement, « Scherzo, vigoureux, pas trop vite ». Là encore, c'est tout un univers qui doit être reconstruit, faussement bohème, parfois gouailleur, un rêve éveillé, parfaitement rendu par les différents pupitres de l' (énorme performance du cor solo).

Puis c'est le moment, toujours très attendu, du célèbre Adagietto, popularisé par le film Mort à Venise de Luchino Visconti. Ce sublime chant d'amour des cordes et de la harpe est souvent joué tragiquement. Joshua Weilerstein, sur un tempo relativement doux, préfère l'option de l'espoir et de la lumière. Parfaite transition vers le Rondo final qui est explosion de joie. Après les abimes du début, ce mouvement paraît presque léger et pastoral, avant un final triomphant, quelque peu ostentatoire. C'est aussi un couronnement, la fin d'une ascension, celle de cet « Everest » gravi avec passion par Joshua Weilerstein. Et le début d'une belle histoire d'amour avec le public lillois, déjà conquis.

Crédit photographique: Ugo Ponte @ ONL

 

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