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Roberto Alagna et Ludovic Tézier, timbre contre timbre à la Philharmonie de Paris

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Paris. Philharmonie. Grande Salle Pierre Boulez. 23-IX-2024. Extraits d’œuvres de Gaetano Donizetti (Lucia di Lammermoore, L’Elixir d’amour) ; Giuseppe Verdi (La Traviata, les Vêpres siciliennes, Don Carlo, Aïda) ; Stanislaw Moniuszko (Halka) ; Umberto Giordano (Andrea Chénier) ; Georges Bizet (Les Pêcheurs de perles) ; Richard Wagner (Lohengrin, Tannhäuser). Roberto Alagna, ténor. Ludovic Tézier, baryton. Belgian National Orchestra, direction : Giorgio Croci.

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Dans le cadre des « Grandes Voix » les deux stars se livrent, dans un florilège d'airs d'opéra célèbres, au périlleux exercice du récital sur la scène de la Philharmonie de Paris, accompagnés du dirigé par .

On sait la difficulté à faire sourdre l'émotion dans cette succession d'airs et de saynètes sans véritable support dramaturgique continu, contrainte majorée encore, ce soir, par l'inconstance du et l'absence notable de préparation de ce récital expliquant les problèmes d'équilibre subintrants entre orchestre et chanteurs et les nombreux décalages observés tout au long de la soirée…De surcroit, on comprend mal le choix d'un tel programme qui ne décline qu'un seul air d'opéra français alors que nos deux chanteurs sont précisément reconnus pour la qualité de leur diction et l'élégance de leur phrasé. Si Wagner a la préférence, cela peut se concevoir pour qui fera cette année ses débuts dans le rôle de Wotan (Das Rheingold), en revanche, cela parait plus incompréhensible pour qui avait déjà été échaudé lors de son essai peu concluant en Lohengrin en 2020 à Berlin.

Tout est mal qui commence mal avec le premier duo « Orrida è questa notte » extrait de Lucia di Lammermoor où les chanteurs sont totalement couverts par la phalange belge et où la mise en place parait des plus aléatoires. Le Prélude orchestral de l'Acte III de La Traviata qui lui fait suite parait quant à lui bien apathique sans véritable dramatisme faisant la part belle aux cordes. « Szumioqjodly » tirée de Halka de Moniuszko est une des pièces de ténor les plus réussies, on y apprécie la belle mélodie orchestrale empreinte de slavitude confiée aux cordes et à la petite harmonie au sein de laquelle peut faire montre de son aisance vocale dans le médium, de son magnifique legato avec de sublimes aigus filés, tandis que « Nemico della patria » extrait d'Andrea Chenier offre à , dans le rôle de Gérard, l'occasion de faire valoir son baryton de bronze, sa puissance de projection et son engagement scénique. Chargée d'un intense sentiment d'attente entretenu par basson, flûte et clarinette sur des scansions de cuivres et timbales, l'Ouverture des Vêpres siciliennes offrent un bel interlude orchestral bien mené par avant que déséquilibre et décalages ne réapparaissent dans le célèbre duo de Don Carlo « E lui desso…Dio che nell'alma infondere ».

La seconde partie s'ouvre avec le duo des Pêcheurs de perles « Au fond du temple saint » avant de se poursuivre dans une alternance de fragments orchestraux (Prélude de l'Acte III de Lohengrin, Ballabile de l'Acte II de Aïda) qui mettent particulièrement en lumière les vents (cuivres et petite harmonie) de l'orchestre. interprète une jolie « Romance à l'étoile » extraite de Tannhäuser, qui bien que manquant un peu d'élévation et d'émotion, fait valoir un beau legato, alors que l'orchestre se déploie sur un phrasé un peu âpre initié par un  duo entre trombone et harpe. confirme une fois encore être en extrême délicatesse avec la prononciation et la prosodie allemande dans « Mein lieber Schwann », tandis que le duo très théâtralisé « Venti scudi » de L'Elixir d'amour clôt dans la joie ce récital qui ne restera assurément pas dans les mémoires,…  Malgré une pléiade de « bis » donnés généreusement, parmi lesquels Otello de Verdi, « Parla piu piano « de Nino Rota, « Liberta » de David Alagna, les « Feuilles mortes » et la « Danza » de Rossini, scandée par la salle debout totalement conquise !

Crédits photographiques : Ludovic Tézier © Cassandre Berthon ; Roberto Alagna © Simon Fowler

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2 commentaires sur “Roberto Alagna et Ludovic Tézier, timbre contre timbre à la Philharmonie de Paris”

  • Benolen dit :

    Ludovic Tézier a déjà chanté Wolfram à Paris ( au Chatelet , il y a une vingtaine d’années), et Amfortas à Vienne il y a deux ans. Il n’a donc cette année que Rheingold comme prise de rôle wagnérienne.

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