« Battle » de pianos puissance quatre au Conservatoire de Roubaix
Plus de détails
Roubaix. Conservatoire, salle Pierre Destombes. 17-IX-2024. Carl Czerny (1791-1857) : Concerto pour quatre pianos en do majeur op. 230 ; Jean-Sébastien Bach (1685-1750) : Concerto pour quatre clavecins en la mineur BWV 1065 ; Piotr Ilitch Tchaïkovsky (1840-1893) : Capriccio italien op. 45 (arr. Eduard Langer) ; Carl Czerny (1791-1857) : Grand Quatuor en ré mineur op. 816. Nami Ejiri, Dmitrii Kalachnikov, Anna Malikova, Vladimir Soultanov, pianos.
Un quatuor de pianos… Telle est la formation inédite réunissant Nami Ejiri, Dmitrii Kalachnikov, Anna Malikova et Vladimir Soultanov. Après une tournée en Allemagne et avant Vienne, les quatre pianistes faisaient escale à l'auditorium du Conservatoire de Roubaix.
Quatre claviers, quarante doigts, 352 touches… Le concert proposé ce mardi en ouverture de saison du Conservatoire de Roubaix, en association avec Les Etoiles du Piano, tenait presque du Livre des Records.
Nami Ejiri, Dmitrii Kalachnikov, Anna Malikova et Vladimir Soultanov ont créé leur étonnant quatuor de pianos lors de la deuxième édition du Concours international Les Etoiles du Piano en 2019, concours organisé chaque année à Roubaix, que préside Vladimir Soultanov, et dont Dmitrii Kalachnikov a été lauréat cette année là. Il était donc logique que les quatre artistes reviennent à leur source pour ce concert de rentrée, s'inscrivant toutefois dans une tournée internationale en Allemagne et Autriche.
Le répertoire pour quatuor de pianos est peu courant et repose essentiellement sur des arrangements d'oeuvres populaires ou sur de brillants exercices de virtuosité.
C'est notamment le cas du Concerto pour quatre pianos en do majeur et du Grand Quatuor en ré mineur de Carl Czerny (1791-1857) joués lors de ce concert. Czerny est surtout connu pour ses Etudes qui ont fait souffrir des générations d'apprentis pianistes. Ses œuvres de concert sont encore moins du genre à laisser les doigts en paix. Déluges d'arpèges, cavalcades d'un clavier à l'autre, pot-pourri de thèmes célèbres d'opéra-bouffe du XIXe siècle, et même une citation de la Fantaise hongroise de Liszt, ce Concerto et ce Grand Quatuor sont avant tout des œuvres d'estrade, mettant en avant la virtuosité complice des quatre pianistes. Pour la plus grande joie d'un public conquis par l'exploit sportif.
Plus consistant musicalement, quoique également exigeant techniquement, l'arrangement du Concerto pour quatre clavecins en la mineur BWV 1065 (1735) de Jean-Sébastien Bach, a séduit par sa vivacité et l'intense poésie de son mouvement lent. Ce Concerto est lui-même une transcription par Bach du Concerto pour quatre violons de Vivaldi. Illustration des éternelles possibilités de transformations de la musique.
A l'image également de l'étonnant arrangement du Capriccio italien op 45 (1880) de Piotr Ilitch Tchaïkovski, réalisé par Eduard Langer. La brillante page orchestrale inspirée de mélodies italiennes entendues lors du carnaval de Rome, devient ici une monumentale fresque pianistique, aux accents, il faut le reconnaître, beaucoup plus slaves qu'italiens.
Peu avares en bis, Nami Ejiri, Dmitrii Kalachnikov, Anna Malikova et Vladmir Soultanov ont régalé le public avec une Badinerie de Bach, une pétulante adaptation de l'ouverture du Barbier de Séville de Rossini, pour finir sur un Galop… à huit mains sur un même clavier, digne de Tex Avery.
Crédit photographique : © Hernan Ameijeiras
Plus de détails
Roubaix. Conservatoire, salle Pierre Destombes. 17-IX-2024. Carl Czerny (1791-1857) : Concerto pour quatre pianos en do majeur op. 230 ; Jean-Sébastien Bach (1685-1750) : Concerto pour quatre clavecins en la mineur BWV 1065 ; Piotr Ilitch Tchaïkovsky (1840-1893) : Capriccio italien op. 45 (arr. Eduard Langer) ; Carl Czerny (1791-1857) : Grand Quatuor en ré mineur op. 816. Nami Ejiri, Dmitrii Kalachnikov, Anna Malikova, Vladimir Soultanov, pianos.
pourquoi affubler ce programme du terme guerrier de battle 🤔 ?
regalez vous plutôt de l’entente formidable de ces quatre musiciens
pourquoi ces formulations agressives et qui se croient sensationnelles ?
pour accrocher un public tellement nourri aux effets de bombes guerrieres et autres attentats !
Pitié…
laissez les Arts a leur place: celle du Beau, de l’Admiration et de l’Emotion douce
Le terme « battle » n’est nullement employé ici dans son sens « guerrier ». Mais fait référence à la tradition des « battle » de la culture hiphop et rap où chaque artiste répond, enchaîne et développe les phrases ou mouvements de danse de l’autre. Une tradition venue tout droit de la culture classique. Le terme de « battle » a été popularisé cet été lors des JO avec les épreuves de breakdance. Les premières « battle » de l’histoire musicale concernaient par exemple Liszt et Thalberg, compositeur au programme de ce concert roubaisien.