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La Mégère des Ballets de Monte-Carlo révèle une perle

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Théâtre de la Gare du Midi, Biarritz. 15-IX-2024. Dans le cadre du festival Le temps d’aimer la danse. Ballets de Monte-Carlo : La Mégère apprivoisée, d’après la pièce de William Shakespeare. Chorégraphie : Jean-Christophe Maillot. Interprétation : Juliette Klein, Ige Cornelis, Lou Beyne, Jérôme Tisserand, Francesco Resch et les danseurs des Ballets de Monte-Carlo. Musique : Dimitri Chostakovitch. Scénographie : Ernest Pignon-Ernest. Lumières : Dominique Drillot. Vidéo : Dominique Drillot et Matthieu Stefani. Costumes : Augustin Maillot.

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Pour clôturer la 34ème édition de l'incontournable festival Le temps d'aimer la danse, à Biarritz, et dans le cadre du 40ème anniversaire de la création des Centres Chorégraphiques Nationaux, le directeur artistique de l'événement, , a invité les Ballets de Monte-Carlo pour une représentation de La Mégère apprivoisée, avec la danseuse dans le rôle-titre.

Si le ballet en deux actes d'après l'œuvre de n'est à priori guère en phase avec les valeurs actuelles d'égalité entre les sexes, le chorégraphe en propose une lecture contemporaine réussie, notamment grâce à l'humour et la dérision. « Au lieu de faire de La Mégère apprivoisée une sorte de manuel machiste – comment on « dompte » une femme revêche – il s'agit de mettre en scène la rencontre au sommet entre deux fortes personnalités qui enfin se reconnaissent l'une l'autre » écrit justement Jean Rouaud dans l'argument du ballet. En effet, dans la version chorégraphiée par , ce sont les femmes qui mènent la danse et choisissent leurs prétendants plutôt que de se les voir imposés. Petrouchio est ici celui qui révèle Katharina (la « mégère ») ou plutôt la révèle à elle-même, plutôt que de l'asservir. Dans le rôle-titre, irradie la scène par sa présence et son interprétation sensationnelle. La chorégraphie enlevée de alterne les morceaux de bravoure des différents protagonistes avec beaucoup d'à-propos et de fluidité, et donne surtout toute sa place au couple Katharina-Petrouchio, permettant au spectateur d'apprécier à sa juste valeur l'interprétation magistrale de la jeune danseuse, omniprésente.

Les décors immaculés du premier acte, qui s'accordent parfaitement avec l'humeur primesautière du début de la pièce, tranchent radicalement avec ceux, beaucoup plus sombres, du début du deuxième acte où se joue un jeu macabre aux dépens de la jeune femme. La mise en scène sobre, la scénographie d'Ernest Pignon-Ernest, les élégants costumes d' donnent beaucoup de charme à cette pièce qui fut montrée pour la première fois le 4 juillet 2014 pour le Ballet du Théâtre Bolchoï, à Moscou, récompensé par le prix du meilleur spectacle chorégraphique et qui est reprise cette saison par les Ballets de Monte-Carlo.

Comme à son habitude, Jean-Christophe Maillot, chorégraphe-directeur des Ballets de Monte-Carlo ne choisit pas entre le classique et le contemporain. Il assume l'usage des pointes chez les danseuses, non pas pour les enfermer dans un style mais pour mieux en jouer et s'en affranchir, avec une grande harmonie. En un éclair, les pointes se font flex et les mains repoussent alors que, un instant plus tôt, elles s'envolaient au gré d'une arabesque, servant à merveille cette pièce où la violence n'est jamais loin de l'allégresse.

Crédit photographique : © Caroline de Otero

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Théâtre de la Gare du Midi, Biarritz. 15-IX-2024. Dans le cadre du festival Le temps d’aimer la danse. Ballets de Monte-Carlo : La Mégère apprivoisée, d’après la pièce de William Shakespeare. Chorégraphie : Jean-Christophe Maillot. Interprétation : Juliette Klein, Ige Cornelis, Lou Beyne, Jérôme Tisserand, Francesco Resch et les danseurs des Ballets de Monte-Carlo. Musique : Dimitri Chostakovitch. Scénographie : Ernest Pignon-Ernest. Lumières : Dominique Drillot. Vidéo : Dominique Drillot et Matthieu Stefani. Costumes : Augustin Maillot.

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