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La Côte-Saint-André. Musée Hector Berlioz. Exposition Musique de chambre…d’enfant ! Jusqu’au 31 décembre 2024. En collaboration avec AIDA-Festival Berlioz. Bruno Messina, directeur artistique du musée. Antoine Troncy : Responsable du musée, chargé des collections
L'édition 2024 du Festival Berlioz placée sous le signe de la jeunesse s'est achevée. Jusqu'à fin décembre, à la Côte-Saint-André, la maison natale du compositeur, devenue Musée Hector Berlioz, abrite comme chaque année une nouvelle exposition en lien avec sa thématique. Musique de chambre…d'enfant ! retrace l'histoire du jouet musical.
Il ne faudra pas chercher parmi les objets exposés les jouets du jeune Hector Berlioz, ni même ceux de son fils. Rien non plus qui ne soit en lien direct avec ses œuvres. Après La Damnation de Faust l'an dernier, voici exposée une « Symphonie des jouets » que Berlioz n'a pas écrite, mais dont il a été à sa façon le visionnaire : le compositeur s'est intéressé à la jeunesse et à son éducation par la musique, comme en témoigne sa nouvelle Euphonia : il y imagine une société où les enfants s'exerceraient « de très bonne heure à toutes les combinaisons rythmiques », première étape avant l'étude du solfège. Vision on ne peut plus moderniste ! Une belle perche tendue pour se pencher sur l'histoire du jouet sonore, son évolution, sa fonction et réfléchir à son rôle dans le développement cognitif et social de l'enfant. C'est ce que cette exposition propose, joliment présentée et comme il se doit interactive, aux petits mais aussi à ceux devenus grands. La première salle nous fait entrer dans l'univers sonore du nourrisson, du hochet dont plusieurs modèles sont réunis – certains de l'époque de Berlioz – au tendre doudou musical actuel, personnage ou animal muni d'un anneau que l'on tire pour écouter une mélodie avant le sommeil, ou sujet qui couine quand on le presse, telle l'indémodable girafe Sophie.
Le bébé a grandi. Le jeune enfant veut à présent imiter l'adulte. Dans la deuxième salle sont présentés des jouets plus complexes, adaptés à la croissance et l'éveil de l'enfant. Du moulin à musique inventé par Auguste l'Épée au milieu du dix-neuvième siècle, des vieux livres à soufflets à ceux actuels munis de fichiers mp3 ou QR codes, tout le progrès technologique se retrouve ici dans le jouet, reflet de son époque, version junior de l'objet créé pour l'adulte. Radios, télés, ancien phonographe, mange-disques aux couleurs pimpantes, livres-CD… L'enfant d'aujourd'hui qui n'a pas connu le tourne-disque ni le radio-cassettes découvre ici les jouets de ses parents et de ses grands-parents mais aussi leurs idoles télévisuelles, les génériques de leurs émissions favorites. Les adultes quant à eux, qu'ils soient trentenaires ou sexagénaires, y renouent avec leur enfance non sans un brin d'émotion, retrouvant Babar, le Manège enchanté, Casimir…et la poupée Bella qui savait parler au début des années 70.
Finis les vieux sons grésillants, l'innovation technologique a permis au fil du temps d'améliorer la qualité sonore. Le visiteur de tout âge peut écouter les sons des objets exposés (bruits, chansons, voix parlées) en pressant un bouton, ou en utilisant le ludique « jukebox à jouets » dans la dernière salle. Tout un florilège ! Après l'objet d'écoute, l'objet de pratique, autrement dit l'instrument de musique ou son substitut. Piano, guitares et trompettes miniatures, en bois, plastique ou métal, voire réalisés avec des matériaux de récupération comme cette curieuse trompette faite avec un tuyau de gaz, carillons aux lames colorées pour reconnaître les notes et autres tambours tapissent les murs de cette troisième salle où une chambre d'enfants a été reconstituée, avec son coffre à joujoux, ses boîtes à musique, parsemée de jouets…Au bout de ce voyage dans la galaxie des jouets sonores, retour enfin dans notre siècle avec la guitare électrique virtuelle d'un jeu vidéo destiné aux rock stars en herbe.
À noter que l'exposition s'accompagne pendant toute sa durée de nombreux ateliers et spectacles sur le thème du jouet musical pour les jeunes isérois, programme en écho au dispositif À travers chants qui rassemblent plus de 1500 enfants chaque année sur la scène de château Louis XI.
Crédit photographique © Jany Campello/ResMusica
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