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Une ouverture de saison éclectique pour Klaus Mäkelä et l’Orchestre de Paris à la Philharmonie

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Paris. Philharmonie. Grande Salle Pierre Boulez. 11-IX-2024. Pēteris Vasks (né en 1946) : Laudate Dominum ; Pater Noster ; Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) : Concerto pour violon en ré majeur op. 35 ; Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Symphonie n° 3 dite « héroïque » en mi bémol majeur. Lisa Batiashvili, violon. Chœur et Orchestre de Paris, direction : Klaus Mäkelä.

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Ouverture de saison très éclectique à la Philharmonie de Paris sous la houlette de avec ce concert de l'Orchestre de Paris dont le programme tendu entre sacré et profane convoque , Tchaïkovski et Beethoven, avec la violoniste en soliste.

annonce clairement la couleur : « mon intention est de fournir de la nourriture pour l'âme, c'est ce que je prône dans mes œuvres… » Peu connu en France où ses œuvres sont rarement données en concert (sauf peut être son Concerto pour violon, Distant Light) le compositeur letton (né en 1946) ouvre la soirée avec son Laudate Dominum. Une pièce sacrée composée en 2016 pour chœur mixte, orgue ou orchestre, alternant des parties méditatives confiées au chœur et des sections plus majestueuses teintées d'un rien de prosélytisme laissées à l'orchestre. Chant de louange, le Psaume 150 est le dernier texte du Livre des Psaumes, œcuménique réunissant juifs et chrétiens, il requiert traditionnellement « sept » instruments pour accompagner la voix. C'est ce soir la version pour chœur et grand orchestre qui nous est proposée par dans une interprétation magnifique de verticalité ; chœur et instruments s'y répondent dans une joute d'une lumineuse clarté où l'on admire tout à la fois les beaux contrechants de vents, les mélodies de cordes, la dynamique très nuancée de l'orchestre, par instant effrayant de véhémence et de tension (percussions), auquel s'oppose, dans de saisissants contrastes, la ferveur sereine du chœur. L'Alléluia final répété plusieurs fois comme une incantation réunit chœur et orchestre dans une grandiose coda qui conclut cette superbe interprétation.

Contraste toujours, mais cette fois entre mélancolie méditative et lyrisme effusif, avec le Concerto pour violon de Tchaïkovski (1878) dont livre une lecture élégante, pleine de grâce (sublime legato), de virtuosité, d'expressivité et de sensualité, parfaitement en phase avec l'orchestre conduit par un , très complice, sur un phrasé tout en relief, riche en nuances. Si l'allegro initial fait d'emblée état d'une virtuosité confondante, la Canzonetta pousse l'émotion à son comble dans un dialogue élégiaque entre soliste et petite harmonie (flute et clarinette) avant que l'allegro final ne renoue avec la veine tzigane dans une péroraison endiablée et virtuose.

Une autre pièce très spiritualisée du compositeur letton inaugure la seconde partie : Pater Noster pour chœur mixte et orchestre à cordes, composée en 1995, donnée ce soir a capella. Une courte pièce faite de recueillement et d'imploration dont le chœur de l'Orchestre de Paris, préparé par Richard Wilberforce, donne une interprétation irréprochable pleine de piété, suivie dans une saisissante opposition de la Symphonie n° 3 dite « héroïque » de Beethoven (1804) dont Klaus Mäkelä livre une lecture énergique aux attaques mordantes, très analytique, attentive à tous les détails, claire et précise dans sa mise en place, alliant puissance et expressivité, qui fait chanter tous les pupitres de l'orchestre. Passion, invitation à la danse, lyrisme et proclamations héroïques structurent l'Allegro initial, imprégné d'attente qui séduit par sa richesse en nuances rythmiques et dynamiques et son phrasé très contrasté. Chargée d'affliction, la Marche funèbre, annoncée par le hautbois d'Alexandre Gattet, reproduit une longue marche endeuillée, envoutante, d'une éloquence poignante au sein de laquelle parviennent à sourdre quelques épisodes de lumière, plus apaisés. Le Scherzo se caractérise par sa dynamique (cor, hautbois et cordes graves) dans une course précipitée, suspendue par un court trio en fanfare, avant que cordes et timbales ne reprennent leur folle chevauchée dans une coda échevelée. Seule ombre au tableau, alternant un style presque galant aux cordes et des épisodes plus engagés aux bois dans une suite de variations, l'Allegro molto final déçoit quelque peu par son excès de nuances qui pénalise la continuité et la tension du discours. Dommage…

Crédits photographiques : ©  Gil Lefauconnier

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Paris. Philharmonie. Grande Salle Pierre Boulez. 11-IX-2024. Pēteris Vasks (né en 1946) : Laudate Dominum ; Pater Noster ; Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) : Concerto pour violon en ré majeur op. 35 ; Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Symphonie n° 3 dite « héroïque » en mi bémol majeur. Lisa Batiashvili, violon. Chœur et Orchestre de Paris, direction : Klaus Mäkelä.

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