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Mélodies et chansons françaises avec Benjamin Bernheim et Carrie-Ann Matheson

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Hector Berlioz (1803-1869) : Les Nuits d’été op. 7. Ernest Chausson (1855-1899) : Poème de l’amour et de la mer op. 19. Henri Duparc (1848-1933) : L’Invitation au voyage ; Extase ; Phidylé ; La Vie antérieure. Joseph Kozma (1905-1969) : Les Feuilles mortes. Charles Trenet (1913-2001) : Douce France. Jacques Brel (1929-1978) : Quand on a que l’amour. Benjamin Bernheim, ténor. Carrie-Ann Matheson, piano. 1 CD Deutsche Grammophon. Enregistré salle Colonne à Paris en février 2024. Notice de présentation bilingue (anglais et français). Durée : 79:01

 
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Dans un répertoire peu fréquenté par les grands ténors lyriques, enchante par l'élégance et la délicatesse de son chant. Accompagnement suprême de la pianiste .

De Georges Thill à Roberto Alagna, en passant par Cesare Vezzani, Albert Lance, Gilbert Py ou Alain Vanzo, les grands ténors lyriques de notre pays n'ont pas beaucoup pratiqué la mélodie française. Cette dernière, en revanche, a été plutôt bien servie par nos ténors de caractère ou de demi-caractère. Hugues Cuénod, Michel Sénéchal, Yann Beuron, Cyrille Dubois et bien d'autres s'en sont fait une spécialité. Grâces soient donc rendues aujourd'hui à pour proposer un programme original, permettant de faire entendre des pages tirées du grand répertoire aux côtés de quelques chansons dites populaires, marquant ainsi une forme de continuité entre musiques dites savantes et musiques supposées populaires. On se réjouit au passage d'entendre, aussi bien interprétés par une voix de ténor, des cycles que la tradition, pour des raisons assez inexplicables, a fini par associer à une voix de femme. Le texte des Nuits d'été de Berlioz et du Poème de l'amour et la mer de Chausson est pourtant sans ambiguïté, il est explicitement adressé à une femme aimée. L'un des deux cycles fut également créé par une voix d'homme, la première audition de l'œuvre de Chausson en 1893 ayant eu lieu avec le ténor Désiré Demest, accompagné du compositeur au piano. Berlioz, de son côté, eut l'occasion en 1843 de diriger dans « Absence » le grand Gilbert Duprez, le fameux inventeur du contre-ut de poitrine. On notera également pour les deux cycles le choix d'une nouvelle version pour piano, apparemment transcrite par la pianiste-accompagnatrice , qui nous livre de la partie pianistique des deux cycles une lecture symphoniste de toute beauté. On s'étonne cependant que la brochure de l'enregistrement n'ait pas donné la raison de ces deux nouvelles transcriptions, qui vont donc coexister avec la version originale des deux compositeurs. Les adaptations des chansons de Kosma, Trénet et Brel sont quant à elles dues à Guy-François Leuenberger.

Ce sont incontestablement les Nuits d'été qui nous valent la plus belle réussite de l'album, succès sans doute dû à une longue fréquentation du cycle de Berlioz par . On ne sait ce qu'il faut le plus admirer, de la clarté presque précieuse de la diction à la maîtrise parfaite du rythme et du phrasé, ou bien s'il faut s'émerveiller davantage sur la conduite exemplaire des registres, qui permet au ténor d'être tout aussi convaincant dans la tessiture sombre de « Sur les lagunes », dans le « quart de voix » de « Au cimetière » et dans le subtil dosage de voix de tête et de voix mixte pour « Le Spectre de la rose ». L'expression est soignée de la première note à la dernière, avec un travail particulier sur les segments de phrase répétés qui à chaque reprise trouvent une autre couleur. Ces qualités, on les trouve également dans les mélodies bien connues de Chausson et de Duparc, même si l'osmose entre la voix et le texte paraît légèrement moins aboutie. Dans les trois chansons retenues pour son programme, Benjamin Bernheim assume franchement son identité de ténor lyrique, tout en évitant de surchanter des pages forcément toutes connues du grand public et dont on apprécie, grâce notamment au raffinement des nuances et à la qualité exceptionnelle de la diction, les corrélations avec les extraits du grand répertoire dont elles semblent, ici, être le prolongement naturel. Un disque qui enchantera les fans de Bernheim, et qui pourra être entendu comme un prolongement de sa très belle prestation lors de la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Paris 2024.

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Hector Berlioz (1803-1869) : Les Nuits d’été op. 7. Ernest Chausson (1855-1899) : Poème de l’amour et de la mer op. 19. Henri Duparc (1848-1933) : L’Invitation au voyage ; Extase ; Phidylé ; La Vie antérieure. Joseph Kozma (1905-1969) : Les Feuilles mortes. Charles Trenet (1913-2001) : Douce France. Jacques Brel (1929-1978) : Quand on a que l’amour. Benjamin Bernheim, ténor. Carrie-Ann Matheson, piano. 1 CD Deutsche Grammophon. Enregistré salle Colonne à Paris en février 2024. Notice de présentation bilingue (anglais et français). Durée : 79:01

 
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