Première au disque des mélodies de Diémer, Widor et Dupré
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Mélodies de Louis Diémer (1843-1919), Charles-Marie Widor (1844-1937) et Marcel Dupré (1886-1971). Camille Chapron, soprano. Jean Dubé, piano. Bernard Chapron, flûte. 1 CD Solstice. Enregistré du 12 au 15 février 2014 au Conservatoire Marcel Dupré de Meudon. Notice de présentation en français et en anglais. Durée : 61:41
SolsticeMême si ces mélodies font office de découvertes, les compositeurs qui en sont à l'origine ne sont, quant à eux, pas inconnus dans l'univers du clavier.
Louis Diémer (1843-1919) est tout d'abord reconnu pour sa virtuosité au piano et son travail de redécouverte du répertoire de clavecin. Avec ses six mélodies interprétées dans la première partie de ce programme, c'est dans l'esprit de la romance que la poésie d'Alfred de Musset, Gabriel Marc ou encore Albert Grimault se déploie. Mélodies extraites des Vingt mélodies composées en 1875 et des Trois Nouvelles Mélodies de cette même année, la thématique abordée est celle d'un univers pastoral autour des oiseaux… et de l'amour naturellement !
Pour Charles-Marie Widor (1844-1937), la Toccata de sa Symphonie n°5 reste encore aujourd'hui un pilier du répertoire de grandes orgues, le compositeur étant défini comme le « premier symphoniste de la littérature pour orgue ». Il en va de même pour Marcel Dupré (1886-1971) qui est avant tout sur le devant de la scène pour son œuvre abondante destinée à l'orgue et pour ses talents d'improvisateur sur cet instrument qu'il maîtrisait à la perfection. Pourtant, dans sa première partie de carrière, deux recueils de mélodies ont fait l'objet de son attention, dont un recueil de sept mélodies, A l'amie perdue (opus 11), sur des poèmes d'Auguste Angellier écrites en 1911 qui correspond au troisième volet de ce disque. La virtuosité et la technique exigeante de l'accompagnement au piano, valorisées par le jeu expressif et mordant de Jean Dubé (Viens chercher sur mon cœur), annoncent les prémices d'une haute complexité technique pour les interprètes des œuvres de ce compositeur, particulièrement célèbre pour ses qualités de virtuose en tant que musicien. Cette écriture pianistique dense, dans l'esprit d'un Fauré ou d'un Debussy, caractérise également les mélodies de Charles-Marie Widor bien inspiré par des poèmes de Victor Hugo (La captive, Invocation, Aimons toujours).
Du côté du chant, la soprano Camille Chapron déploie une voix ample et souple, soutenue par un legato serein et de larges vibratos. Dans ce répertoire, la mélodie est aussi importante que la poésie, exigeant une diction très travaillée et toute en finesse. Ce travail reste à parfaire pour cette interprète, l'auditeur devant régulièrement s'appuyer sur le livret de présentation, assez sommaire au demeurant, pour apprécier toutes les composantes, autant littéraires que musicales, de ces ouvrages.
La symbiose entre les musiciens est cependant manifeste, la voix et la flûte de Bernard Chapron s'entrelaçant avec une évidence certaine dans la Sérénade de Louis Diémer, tandis que la prise de son permet de mettre en lumière les qualités du pianiste.
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Mélodies de Louis Diémer (1843-1919), Charles-Marie Widor (1844-1937) et Marcel Dupré (1886-1971). Camille Chapron, soprano. Jean Dubé, piano. Bernard Chapron, flûte. 1 CD Solstice. Enregistré du 12 au 15 février 2014 au Conservatoire Marcel Dupré de Meudon. Notice de présentation en français et en anglais. Durée : 61:41
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