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Avec Philippe Grisvard et l’ensemble Diderot, l’exploration de l’école Berlinoise continue

Après les concertos parisiens et d'autres disques de la période classique berlinoise, et Johannes Pramsholer nous invitent à élargir notre connaissance des concertos berlinois pour clavecin.

On a du mal à se représenter, de ce côté du Rhin, ce qu'a été pour la musique l'accession au trône de Frédéric II de Prusse en 1740. Après une préparation discrète dans sa résidence princière, le nouveau roi crée un orchestre, invite artistes et compositeurs, se produit et compose lui-même, bref, il stimule une véritable explosion des arts musicaux. Ce disque a la bonne intention de continuer à refléter ce qu'a pu être cette fébrilité de création, et enrichit le catalogue d'Audax-Records qui présente déjà une belle collection de gravures par l'.

Il s'agit ici d'illustrer une certaine apothéose de la forme concerto avec clavecin et du foisonnement créatif dont elle a bénéficié à cette époque, en évitant toutefois les compositeurs déjà bien connus que sont J.-S. Bach et son fils C.P.E. Bach, le « Bach de Berlin ». Voici donc , élève de J.-S. Bach, puis de rival de C.P.E. Voici , « Kapellmeister » du prince Frédéric et fasciné par Vivaldi. Voici encore , musicien du prince puis de sa sœur, et grand admirateur de J.-S. Bach. On ajoute à cette série , plus jeune que les précédents mais positionné sans ambages dans l'esprit de Graun et de C.P.E. Bach.

Pour les servir, l' se met en position quintette à cordes, avec deux violons, le premier étant tenu par Johannes Pramsholer qui dirige avec brio, un alto, un violoncelle et une contrebasse. , toujours virtuose, touche ici du clavecin en soliste. Tout le monde joue avec une grande netteté, une précision et une justesse sans faille. C'est frais, léger de texture, c'est joyeux d'esprit. On éprouve du plaisir à écouter ces concertos, qui sont tous ici en création mondiale au disque, mais enfin, on se gardera de crier au génie pour ces œuvres qui restent des compositions de salon. Alacres, brillantes, elles restent assez pauvres en évocation poétique et demeurent le plus souvent décoratives. On admire quand même l'allegro fugué du concerto de Schaffrath, la sérénité de l'adagio de Graun, et les accents déjà Sturm und Drang de Wolf. Il est bien certain que leur résurrection à titre documentaire est utile, et qu'on on ne pouvait pas la faire avec plus de conviction et d'exactitude. Oui, c'est encore une belle contribution à la connaissance du répertoire charnière entre le baroque et le classique, que nous devons à et Johannes Pramsholer.

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